LE JOUR DU SEIGNEUR (Homélies et méditations de nos Prêtres)

Méditons la Parole de Dieu



Cette nouvelle rubrique est initiée pour vivre la Parole de Dieu du dimanche. Hebdomadairement, l'équipe des Amoureux de l'Eglise publiera l'homélie de nos Pères sur les textes de la liturgie de la Parole du dimanche. C'est une occasion rêvée pour nourrir notre âme et entrer plus dans l'intimité d'un Dieu qui est Amour. Bonne méditation!



76 commentaires:

  1. MEDITATION DES TEXTES DU DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR
    Présenté par le Père Césaire

    Encore une semaine, et tout sera consommé. Dès ce dimanche s’annonce une nouvelle phase, l’ultime, dans le ministère public du Fils de Dieu : il devra accueillir la crucifixion à Jérusalem pour ressusciter au matin de Pâques. La semaine sainte nous aidera précisément à entrer dans la mystique de ces Evènements de l’histoire du salut afin de jouir en retour des grâces et vertus qui y sont rattachées.
    Mais avant de chanter l’Alléluia de la nuit pascale, il va falloir passer par la passion, test décapant pour les Apôtres qui devraient s’assurer désormais de la qualité de leur amour pour Jésus. Peut-être aurait-il été toujours un thaumaturge à leurs yeux ? Un faiseur de miracles pour qui l’on serait prêt à parier sa tête ? Un guérisseur séduisant ? Un superman tout puissant à qui rien ne résiste et qui, d’un coup de baguette magique, détruit tout sur son passage ou réalise instantanément tous ses désirs?... Reconsidérons nos manières de voir Dieu au Bénin ! Le meilleur test d’évaluation, c’est le phénomène de Banamè-Sovidji qui dit tout de l’esprit de l’homme de Sovidji en acte ou en puissance ( pour ceux qui sans y aller restent cependant superficiels dans leur foi).

    Une chose reste certaine, les Apôtres en étaient encore là comme nous aujourd’hui jusqu’à ce jour du jeudi saint, jour de l’institution de la sainte Cène où toutes leurs illusions sur l’Homme-Dieu devraient tomber, et leur échelle des valeurs trop anthropocentrique s’écrouler comme un château de cartes… Cette nuit-là, Ce fut la débandade dans tous les sens… L’un laissant son pagne derrière lui pendant son arrestation et s’échappant tout nu ( pourvu qu’il ait la vie sauve), l’autre reniant le Maître, l’autre encore se suicidant… Déception ! Oui déception ! Car rien ne peut augurer d’un tel basculement des évènements lorsqu’on sait que, quelques jours plus tôt, les Apôtres avec un fier maintien défiant scribes et pharisiens, ils ont accompagné le Maître pendant son entrée triomphale à Jérusalem. L’Evènement fut d’une telle ampleur que, pour la seule et unique fois dans l’Evangile de Matthieu, Jésus est appelé Seigneur, titre qu’il s’attribue lui-même! Mais le contraste, c’est qu’il préféra une ânesse à un cheval pour indiquer l’exact sens de sa seigneurie. L’âne, tout en traduisant la royauté, symbolise la douceur et la paix à l’opposé d’un cheval qui est un animal de combat. Alors, l’heure de la Vérité sur l’identité du Christ a sonné. Par ces puissants symbolismes, il annonce sa royauté et sa résurrection pendant que les Apôtres s’en tiennent sans doute au sens premier des Hosana, scandés par la foule agitant des palmes et dressant ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui un tapis rouge au Seigneur! Or, il va à Jérusalem pour y mourir ! (suite)

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  2. (suite) Voilà le prix de l’obéissance amoureuse du Fils au Père dont nous parle le prophète Isaïe en première lecture ce dimanche. Nous retrouvons forcément ici le déchirement premier de la kénose, de l’abaissement d’un Dieu Amour, renonçant au rang qui l’égalait à Dieu, Lui qui est de condition divine. Ce détachement à ses privautés les plus intimes, à ses commodités est une forme d’ascèse suprême, une vraie mort à soi, à son ego afin de vaincre l’orgueil du Mal et du péché nous entraînant dans les enthropies de la mort et de la déchéance spirituelle. La royauté du Christ n’est pas celle des hommes et ne peut jamais l’être. Si tant est qu’on ne devient libre de la liberté de Dieu qu’en mourant à soi pour aimer véritablement l’autre. Saint-Paul l’explique si éloquemment dans la deuxième lecture de ce dimanche des Rameaux et de la Passion : « Devenu semblable aux hommes et reconnu homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre, et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux… » Ph 2, 7-10.

    En Jésus-Christ, tout est dépossession de soi par amour, auto-communication libre et jaillissante d’un Dieu Amour qui souffre du refus d’aimer et pour l’être aimé. Le tandem Amour-passion et Amour souffrance déployé au long du récit de la Passion de notre Seigneur prend son origine dans ce mouvement divino-humain de dépossession de soi, de gratuité en perpétuel épanchement d’amour pour l’homme « créé à l’image et à la ressemblance » de Dieu.

    Pour toi, pour moi, « le Seigneur Dieu m’a ouvert l’oreille et moi, je ne me suis pas révolté… J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe… » Is 50, 4-7. Le serviteur souffrant endure tout par amour.
    Du côté des Apôtres, il leur restait du temps pour arriver à cette pleine maturation christique. L’Evènement du vendredi saint va les mûrir au feu purificateur de la Passion qui les dépouille brusquement de leurs prétentions biscornues à siéger à la droite ou à la gauche du Seigneur, de leurs rêveries de gloire et de célébrité pour les remettre dans la logique combien déroutante de la gratuité de l’Amour pour Dieu.

    Toi qui me lis, pourquoi es-tu devenu chrétien, c’est-à-dire disciple du Christ ? Serait-ce parce que tu rechercherais un miracle de guérison auprès de Jésus, une promotion au service, une protection contre une menace virtuelle ou réelle, une certaine prospérité dans tes affaires ou bien parce que tu l’aimes pour lui-même et veut demeurer dans son Amour revitalisant et comblant au contact des Sacrements dans l’Eglise… ?

    Bonne montée vers Pâques ! (fin)


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  3. Proposition de Méditation pour le Dimanche de Pâques année A
    Présentée par le Père Moïse KOUMAKPAÎ

    « Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau ».

    Après quarante jours de préparation couronnée par un Triduum pendant lequel, le Christ a donné à l’humanité la preuve de son grand amour pour elle - Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime – nous voici envahis depuis hier nuit par la joie de la Résurrection du Christ. C’est une joie qui part du témoignage toujours vivant des contemporains de cet Evénement grandiose de notre foi, pour nous rejoindre dans les profondeurs de nos vies, d’autant plus que la Résurrection du Christ est le fondement même de notre foi.
    Saint Paul dira que « Si le Christ n’était pas ressuscité, vaine serait notre foi ».

    L’Eglise en ce Premier Jour de la semaine, nous rassemble donc pour fêter la Résurrection de son Seigneur. Grande est sa joie de voir naître en son sein, depuis cette veillée, de nouveaux baptisés, marqués de l’Onction du salut, pour être insérés dans la famille de ceux qui marchent glorieusement vers le Royaume des cieux.
    Mais au-delà des signes extérieurs (congés, fêtes des Sacrements reçus et vœux de Pâques) dont nous l’entourons, la Résurrection du Christ renferme en elle, une signification profonde et toujours actuelle que nous devons rechercher, à la lumière des textes bibliques, comme ceux que nous venons d’écouter.
    Grâce à ces derniers, nous pouvons comprendre que :

    1. La Résurrection du Christ est un Evénement de foi :

    Fondement de notre foi, la Résurrection du Christ est avant tout un Evénement historique que nous devons accueillir dans foi. En effet, si dans le cas de Lazare et autre la résurrection a été un simple « retour à la vie » (cf. l’évangile de l’enfant prodigue : mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie…), ce que nous fêtons à Pâques en dépasse les limites : le Christ est sorti vainqueur du tombeau et cela une fois pour toute. Sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir. C’est un Evénement de foi, dont nous devons tirer les justes conséquences, si nous ne voulons pas en faire, l’occasion d’ « une fête de plus », à la manière de certains de nos frères et sœurs, totalement « déconnectés » de tous liens de foi et de fidélité avec l’Eglise, lieu et communauté historiques qui a accueilli son Seigneur ressuscité.
    Comme nous pouvons le constater, le tombeau vide, les apparitions, les témoignages foisonnants qui viennent des Apôtres, sont des arguments principaux qui tranchent la question de l’historicité de cet Evénement. Mais y croire, n’a pas été simplement un devoir individuel ou d’un groupuscule qui se serait donné comme mission de lutter contre cette même communauté. La Résurrection du Christ qui fonde la foi de l’Eglise est donc destinée à resserrer les liens de ses fils entre eux et avec le Rédempteur.
    Elles sont rares, les occasions pendant lesquelles nous avons entendu parler de Marie-Madeleine. Sans doute elle serait celle qui a versé le précieux parfum sur les pieds du Christ et pourrait-être la sœur de Lazare ! Mais la voici revenir du tombeau avec le seul souci d’informer d’abord les Apôtres, du drame dont elle se croyait témoin. (suite)

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  4. (suite1) Devons-nous croire qu’en ayant ce souci, elle était simplement une bonne juive, en ce sens qu’elle respectait la tradition des anciens où la femme doit céder aux hommes le droit des déclarations publiques ? Certes oui, mais dans la communauté des disciples, c’est d’abord à Pierre que revient la parole. Et tout vrai homme ou toute vraie femme de foi, doit se soucier de la priorité dûe au primat pétrinien. Disons pour notre compte que le lien qui nous lie avec l’Eglise, communauté confiée à Saint Pierre, n’est pas celui des purs ni des illuminés de la citée, mais un lien de charité qui préserve et respecte l’unité.

    Enfin, en tant qu’Evénement de foi, la Résurrection du Christ s’est imposée, déjà au tombeau vide et grâce au tombeau, comme une évidence. Mais là-dessus, nous pouvons nous émerveiller de savoir que la réaction des Apôtres devant ce vide n’a pu dépasser celle de la pauvre Marie-Madeleine et pourtant elle s’était donnée le devoir de se référer à eux. Elle dit en effet, « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis. ». Le tombeau vide ne lui suggérait pas encore l’idée d’une résurrection. Des autres qui passaient leur temps à chercher le Christ dans ce vide, il a été dit : Jusque-là, en effet, ils (les disciples) n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts. Ainsi, comme le voyons-nous, ce n’était que dans la foi qu’ils ont accueilli cet Evénement dont ils deviendront ensemble et finalement les vrais témoins.

    2. La résurrection du Christ est un Evénement de vie :

    Qu’il ne nous suffise pas seulement de crier : « Le Christ est ressuscité : Alléluia ! ». Certes oui, il le faut, mais Saint Paul nous aide à mieux accueillir le message que nous apporte cet Evénement destiné à illuminer nos vies et à nous arracher à la peur de la mort. Avant d’aborder la Lettre de l’Apôtre, je voudrais nous rappeler que c’est le total don de soi, le total abandon de soi dans les mains du Père, qui a valu au Christ sa victoire sur la mort. Sinon comment comprendre qu’il puisse accepter d’avancer vers elle, tout en ayant peur d’elle, au point qu’à Gethsémani, il transpirait du sang. « Si cette coupe pouvait passer sans que je la boive, mais non pas ma volonté, mais la tienne… ».

    Nous sommes-là, devant la compréhension d’une mission qui a vu Jésus souffrir malgré ce qui est : le Fils de Dieu. « Bien qu’il soit le Fils, c’est pourtant dans la souffrance qu’il apprit l’obéissance ».
    Evénement de vie : pour l’Apôtre des gentils, la Résurrection du Christ a la vertu de nous faire naître en nous, le désir du ciel. « Frères –dit-il-, vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre. En effet, vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire. » (suite)

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  5. (suite2) Fêtant donc glorieusement la Résurrection du Seigneur, nous devons lui demander la grâce de nous aider à vivre en « ressuscités ». Vivre en ressuscité, c’est renouveler notre mode de pensée, par rapport à la foi chrétienne, qui est une alliance avec le Christ, avec son Eglise. Il ne s’agit pas de critiquer, pour critiquer.

    Le cheminement de la foi a été le même, tant pour Marie-Madeleine que pour Pierre. Le Baptême nous engage à faire chacun à son niveau, le passage : la Pâques : un passage dans la souffrance qui nous achemine vers notre propre résurrection, vers la vacuité du tombeau où la peur de la mort, nous maintient captifs des liens d’un esclavage qui n’est pas dignes des Rois, ni des Prophètes et Prêtres que nous sommes devenus en vertu de ce sacrement. On dit chez nous au Bénin : « Axɔsuvi ma nɔ zɔnhun vɔ» soit « Axɔluvi ma nɔ zɔnhun vɔ». Cette parole est chargée de sens, pour la traduire, disons simplement « Un Prince ne s’avilie pas», « Un Prince n’adhère pas à n’importe quoi ». Hun = sang, vu comme principe de vie. Dans les pactes traditionnels le sang entre en jeu comme élément d’une alliance contractée à laquelle l’on doit rester fidèle quelles que soient les circonstances. Or rien de futile ne doit contraindre un Prince, voilà pourquoi, ce dernier doit faire attention, pour demeurer dans le rang qui est le sien. Bien plus est ce que le Baptême a fait de nous.
    Nous sommes « Rois », héritiers d’un trésor incorruptible qui nous a constitués et établis, membres du Corps du Christ Ressuscité que nous devant garder Saint en nous, sans le contraindre à s’abaisser devant les pouvoirs du mal.

    3. Enfin la Résurrection est un message à annoncer :

    La prise de parole de Saint Pierre à Césarée nous en donne un exemple (Première Lecture). En effet, convaincue que la Résurrection du Christ fonde la foi chrétienne, chaque baptisé doit redoubler d’effort pour participer à cette annonce. Le monde autour de nous a tendance à ternir le visage du Christ en éradiquant de la société, la foi née du tombeau vide. Mais rien pour autant ne confère à l’espérance humaine, une solide garantie comme l’auraient faire croire la mondialisation et la laïcité vécu comme lutte contre l’Eglise.

    De l’autre côté, des querelles intestines de nos communautés, telle l’histoire de la secte de Parfaite au Bénin, embrouille l’homme de bonne volonté dans le brun d’espoir qui l’oriente vers le Christ ressuscité et son Eglise. Alors se pose la question : « Aujourd’hui, comment annoncer au Bénin, le Christ ressuscité ? ».

    Ce n’est certes pas en faisant une symbiose entre des pratiques vodoun et celle de la foi chrétienne, histoire de se donner une immortalité qui en réalité n’est pas. Ce n’est ni en créant la confusion entre l’Eglise dans sa figure historique et un Mouvement Religieux en quête d’identité. J’ai lu avec amertume, la réponse donnée par la Secte de Banamè au digne et Révérend Père Etienne SOGLO, qui pourtant n’a dit que ce que pensent les Chrétiens béninois.

    Puissions-nous prendre au sérieux les souffrances du Christ, en arrachant l’ivraie qui sème de la zizanie! Durant cette Pâques, puissions-nous penser au bien des âmes en rejetant le levain d’hypocrisie comme nous le demande Saint Paul! Le Christ est ressuscité, Alléluia Alléluia !

    BONNE FÊTE DE PÂQUES A TOUS ET A CHACUN !

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  6. Dimanche 27 Avril 2014 : 2ème dimanche de Pâques Année A
    1ère lecture : La communauté fraternelle des premiers chrétiens (Ac 2, 42-47)
    Psaume : Ps 117, 1.4, 13-14, 19.21, 22-23, 24-25
    2ème lecture : L'espérance des baptisés (1P 1, 3-9)
    Evangile : Apparition du Christ huit jours après Pâques (Jn 20, 19-31)

    Méditation proposée par le Père Césaire

    « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

    Thomas lâche ainsi la plus grande confession christologique de l’histoire post résurecction. Dans un doute méthodique presque cartésien, premier fondement d’une démarche rationnelle en quête de Vérité sur l’état actuel du Ressuscité, Thomas déclare spontanément :

    « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! ».

    Mais alors, une telle réaction d’un Apôtre pourtant familier des annonces de la Passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur serait-elle l’antinomie d’une foi vivante de ses autres condisciples « qui ont vu le Seigneur et qui ont cru » ?

    A priori non ! Le mystère de la résurrection du Christ n’exclue ni la foi ni la raison quant à l’intelligence aussi bien du cœur que de la raison que l’on peut avoir de ce grand mystère sans l’épuiser. « Nous avons vu le Seigneur »… lancent les disciples, emplis d’une joie que nul langage humain ne peut traduire avec exactitude. Ce témoignage de foi repose sur une expérience réelle d’une rencontre à la fois personnelle et collective du Christ, mais sensoriellement inacessible à d’autres qui risquent de n’y rien comprendre. A cette dernière catégorie de personnes, le Seigneur, par la personne de Thomas, offre la possibilité de mieux comprendre par leur raison, devant nécessairement déboucher sur une expérience réelle de la foi, le sens profond du mystère de la recréation du monde dans lequel le Ressuscité nous introduit désormais.

    Alors, le « Nous avons vu le Seigneur » des Apôtres ne reste plus seulement une simple déclaration d’inérrance apostolique, confinée dans une sphère de témoignages dogmatiques de foi à imposer, pense-t-on, à qui n’a pas encore reçu totalement la faculté dans la foi de faire une expérience personnelle avec le Ressuscité, mais c’est que avec la rationalité apostolique de Thomas cette déclaration « Nous avons vu le Seigneur » s’ajuste avec précision au Concret absolu d’une Matière recréée après le désodre du péché. Saint Pierre, en tant que premier témoin mandaté de la Résurrection parmi ses paires, exprime si bien cette concrétude exceptionnelle du mystère de la Résurrection du Christ dans la deuxième lecture de ce dimanche:

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  7. « Béni soit Dieu, s’exclame-t-il, le Père de Jésus Christ notre Seigneur : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître grâce à la résurrection de Jésus Christ pour une vivante espérance, pour l'héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement. Cet héritage vous est réservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi, en vue du salut qui est prêt à se manifester à la fin des temps. ».

    En matière de fin des temps, l’Apôtre, le Premier Pape de l’histoire, fait allusion à la résurrection de la chair où à l’Anastase nous vaincrons la mort et le péché comme Jésus-Christ, le « Premier Né de la nouvelle création et Nouvel Adam ». La communion à son Son Corps et à Son Sang en est le gage. Voilà les fruits de la Résurrection en cours d’achèvement en chaque baptisé, témoins à son tour de la mort et de la Résurrection du Christ. Si Dieu nous a fait renaître par l’eau du baptême où nous mourrons sacramentellement avec le Christ et ressuscitons avec Lui pour une vivante espérance qui n’est pas rêverie, illusion, chimères des sens, c’est bien parce que, avec le doute cartésien de Thomas, une nouvelle clarté est apparue sur l’Etat réel du Ressuscité qui n’est ni un fantôme ni une énergie cosmique impersonnelle. Il est une personne vivante, réelle et concrète par qui Dieu recrée la création, recrée l’œuvre de ses mains entamée par la corruption du péché et la mort, recrée la matière corrompue et l’ennoblit. De sorte qu’Il rachète tout l’homme dans ses différents composés corps, âme et esprit.

    « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! ».

    La foi, en tant que vertu théologale que seul Dieu communique à l’âme pour Sa « Reconnaissance » comporte déjà en elle-meême cette capacité infinie de faire l’Expérience inépuisable de ce Mystère, le plus grand de l’histoire. Sous des formules dogmatiques, elle nous propose de croire au témoignage de foi de l’Eglise qui, sous l’inspiration de l’Esprit-Saint, fait l’expérience concrète du Ressuscité puissamment à l’œuvre dans les Sacrements et ne peut se tromper. Mais notre raison résiste parfois à cet appel à l’aventure avec Dieu, tant qu’elle ne comprend pas… En Thomas s’identifient alors des athées, des rationalistes, des positivistes comme des agnostiques… Mais, la raison ne répond concrètement à sa vocation de quête de la vérité sur une base de méthodes de recherches scientifiques que lorsqu’elle s’affranchit avec courage sans renoncer à son identité propre de ses préjugés, de certaines idéologies mortifères pour oser faire petitement le pas de la vérité ; pas déjà franchi par la foi qui reste un don gratuit du Seigneur qui, seul, la déclenche en nous après une rencontre.

    Au cartésien de Thomas, il dit donc, comme à chacun de nous aujourd’hui : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant… ».

    Les Signes visibles des Saintes Plaies constituent l’une des preuves la plus grande que nous n’avons pas affaire à du vide, à une projection subjectiviste de rêveurs, à de la rêverie, mais à une Personne, le même hier, aujourd’hui et toujours. Et le fait que le Seigneur traverse des portes verrouillées n’annule nullement la solidité de la preuve qu’il est une Personne vivante et concrète qu’on peut toucher, à qui on peut parler, qui, en retour, peut se faire entendre et qui mange pour autant qu’il ne peut se laisser enfermer dans les seules limites matérielles du temps et de l’espace… Par Lui, nous sommes aussi promis à ce nouveau mode d’être et d’exister, un bel héritage « qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement ». Et là encore, notre espérance est fondée.

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  8. Mais l’Apôtre Pierre est d’un réalisme rare, lui qui, après l’incident déplorable de la nuit du jeudi saint, a compris qu’il lui faut être désormais moins péremptoire dans ses déclarations pour composer avec la grâce du Seigneur avec beaucoup d’humilité. Voici ce qu’il déclare toujours en deuxième lecture :


    « …Vous en tressaillez de joie, même s'il faut que vous soyez attristés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d'épreuves ; elles vérifieront la qualité de votre foi qui est bien plus précieuse que l'or (cet or voué pourtant à disparaître, qu'on vérifie par le feu). Tout cela doit donner à Dieu louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ, lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore ; et vous tressaillez d'une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut qui est l'aboutissement de votre foi. ».

    La note pétrinienne est claire. Oui, le Christ nous a obtenu le salut une fois pour toutes… Mais, la liberté humaine, pour s’ouvrir à cette Merveille et en bénéficier, est appelée à composer avec la grâce face aux épreuves de cette vie pour un combat spirituel plus efficace contre le mal et le péché, l’esprit de désobéissance et d’infidélité , de division et d’apostasie. Ce qui suppose l’accomplissement de la volonté de Dieu dans notre vie ; d’un Dieu qui est essentiellement Amour et Communion. En dehors de cette Réalité qu’est Dieu, il n’y a que ruine et déchéance spirituelle. L’absence de l’amour fraternel et de communion ecclesiale qui en est le signe le plus sûr dans la charité entraîne une mort certaine dont une vie de fraternité féconde en l’Eglise famille de Dieu, nourrie des Sacrements et confessant une même foi par delà nos diversités culturelles, nous préserve. Dans ce sens, le Repas eucharistique est le lieu par excellence où Dieu se dit à l’Homme en tant qu’Il est Communion d’Amour.

    C’est l’expérience profonde des premières communautés chrétiennes avec le Ressuscité qui, au soir du jeudi saint, a donné une dimension proprement humaine et proprement divine au Repas, lieu par excellence où se vivent fortement la communion et la fraternité. C’est là que Dieu a choisi à dessein de se dire à l’Homme comme dans un Testament qui est Alliance Nouvelle scellée par son Sang régénérateur où Il restaure nos vies de Son Corps et de Son Sang : « Prenez et mangez, ceci est mon Corps livré pour vous… Faites ceci en mémoire de moi ».

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  9. « Dans les premiers jours de l"Église, rapporte Luc en première lecture, les frères étaient fidèles à écouter l'enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs ; beaucoup de prodiges et de signes s'accomplissaient par les Apôtres (…)
    Chaque jour, d'un seul cœur, ils allaient fidèlement au Temple, ils rompaient le pain dans leurs maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité. Ils louaient Dieu »

    Une telle expérience des premières communautés chrétiennes, dans la Force de l’Esprit-Saint, le Principe d’unité et de vivification de l’Eglise, s’actualise en chacune des nôtres aujourd’hui chaque fois qu’un successeur de Pierre, un évêque ou son collaborateur immédiat qu’est le Prêtre célèbre l’Eucharistie en rompant le pain. Dieu est réellement présent dans son Corps, dans son âme et dans toute sa divinité. La chaîne n’a jamais été rompue, garantie par la sucession apostolique. Et lorsque la cohérence identitaire avec Dieu devient totale par l’acceuil des effets des sacrements ainsi célébrés dans l’Eglise, notamment ceux de la communion au Corps et au Sang du Christ, le baptisé comme un Jean XXIII ou un Jean-Paul II, successeurs de Pierre, ne peut qu’agir comme le Christ et avoir les sentiments mêmes du Maître. Au point de devenir une grande icône de sainteté dans le monde, des modèles dont on peut s’inspirer pour rester fidèles au Christ dans son Eglise qui, depuis des millénaires, clame haut et fort : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

    « Mon Seigneur et mon Dieu ! », confessons-nous au cœur même de la liturgie eucharistique ; cette très belle formule christologique héritée de l’expérience inouïe de la rencontre de Thomas avec le Ressuscité qui nous invite également à faire autant avec Lui dans l’aujourd’hui de notre vie, de ma vie.

    Puissé-je à mon tour confesser comme les Apôtres que Jésus est « Mon « Seigneur et mon Dieu » dans un esprit d’unité, de fraternité et de communion avec mes frères et soeurs en humanité, massés ce jour autour de François, successeur de Pierre et symbole d’unité ecclésiale, place Saint-Pierre à Rome pour la canonisation des Saints Papes Jean XXIII et Jean-Paul II.

    De la célébration de ce Repas eucharistique nous recevons des énergies nécessaires qui refassent nos forces défaillantes en vue de notre sanctification personnelle et celle de nos frères.

    Que les nouveaux Saints Jean XXIII et Jean-Paul II intercèdent pour nous ! Amen !



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  10. Dimanche 04 Mai 2014 : 3ème dimanche de Pâques Année A
    Présentée par le Père Moïse KOUMAKPAÎ

    « Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé ».

    L’histoire des Disciples d’Emmaüs que la liturgie nous présente pour la troisième fois en deux semaines, a lieu le soir même de la Résurrection du Christ. Elle n’a rien moins que ce qui se passe dans la vie des hommes qui retournent à leur point départ, à leur Emmaüs, après tant d’années d’illusions ou même d’erreurs d’orientation de leur propre vie ou de la vie d’autrui. Je dirais que c’est même ce que vivent tant de chrétiens, anciens comme nouveaux, qui du jour au lendemain perdent « l’horizon de leur foi », et s’orientent vers des Emmaüs où la rencontre avec le Ressuscité se rend impossible par d’autres rencontres fatales au salut de leurs âmes. Dans les cas où le retour à Emmaüs devient une séparation totale avec le Christ et son Eglise on peut parler d’un « drame de naufrage dans la foi »

    Placée dans le cadre liturgique du troisième Dimanche de Pâques, la fameuse histoire des Disciples d’Emmaüs nous permet donc de mieux comprendre certaines situations qui nous concernent. Ici, il nous faut la situer dans le cadre général du drame qu’a été la mort du Christ pour ses Apôtres et pour ses Disciples. Ensuite et enfin, il serait profitable de jeter un coup d’œil rapide sur tout le panorama des apparitions du Christ et de nous situer face au Ressuscité qui rejoint à chaque fois l’humanité sur ses chemins de désespoir.

    1. Apôtres et Disciples du Christ sous le choc de la mort de leur Maître : différentes réactions.
    La mort du Christ a laissé les siens désemparés et dépourvus de toute sécurités. Ce qui implique les différentes réactions de leur part : courses effrénées vers le tombeau vide, investigations, peur et étonnement. Et lorsque Pierre aura dit : « Je vais à la pêche ! ». Les autres lui répondront unanimement : « Nous y allons avec toi ! ». Voilà une décision prise, pour répondre à leur désespoir caché. La mort du Maître ne les a-t-elle pas laissés dans un deuil qu’il ne fallait pas trop prolonger ?

    Mais jusque-là, tout se vit ensemble et la petite communauté des Apôtres, même si elle a dû verrouiller les portes et s’enfermer à l’intérieur, par peur du mauvais traitement qui les attendait, de la part de leurs compatriotes, a continué toutefois à se rassembler autour de Pierre. Dans ce rassemblement se trouvait déjà l’Eglise, en attente des apparitions de son Seigneur. Quand elles commenceront à avoir lieu, la peur fera place au doute : tel celui de Thomas dont le Père Césaire dit plus haut : « En Thomas s’identifient alors des athées, des rationalistes, des positivistes comme des agnostiques… Mais, la raison ne répond concrètement à sa vocation de quête de la vérité sur une base de méthodes de recherches scientifiques que lorsqu’elle s’affranchit avec courage sans renoncer à son identité propre de ses préjugés, de certaines idéologies mortifères pour oser faire petitement le pas de la vérité ; pas déjà franchi par la foi qui reste un don gratuit du Seigneur qui, seul, la déclenche en nous après une rencontre. (suite)

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  11. Au cartésien de Thomas, il dit donc, comme à chacun de nous aujourd’hui : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant… ».
    Ce qui suscitait ce doute chez Thomas, aura créé le désespoir et la désillusion chez les Disciples d’Emmaüs.« Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé ». Ainsi s’exprime Cléophas, en communion avec son compagnon de route et de malheur. Il aura fallu donc organiser le voyage Jérusalem-Emmaüs. Il aura fallu quitter Jérusalem, la ville des grandes illusions : la ville mouvementée par la mort sans défense, d’un Messie-Libérateur dont le projet est clairement avorté. Donc retour à Emmaüs, la maison sans brouhaha et où tout est petit ; la maison protectrice des désillusionnés.

    Certes, ils savaient que le Messie, devait mourir ! Mais n’a-t-il pas dit qu’il ressusciterait le troisième jour ? Mais le vrai problème ici, n’est pas celui d’un « illuminé » qui aura promis ce qu’il ne saura jamais réalisé. Mais plutôt l’homme ! Il se trompe toujours dans sa compréhension sur la vraie nature et la vraie identité du Christ.

    2. Le Ressuscité renforce la foi des siens :
    « Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait ». (cf même message dans la 1ère Lecture).
    Comme nous constatons qu’il l’a fait pour les Disciples d’Emmaüs, le Christ ressuscité, ne s‘épargne rien pour aller au secours de la foi des siens. Il a dû manger du poisson avec ceux qui étaient à la pêche sur le lac Tibériade. Il a soutenu la foi de Thomas, en lui montrant ses mains, ses pieds et son côté. Il a appelé Marie de Magdala par son nom, pour lui prouver qu’il est vivant. Ici avec les Disciples d’Emmaüs, il entreprend carrément une catéchèse, le long du chemin. Il fallait absolument faire sortir l’humanité du doute sur sa résurrection. Le ressuscité fait chemin avec nous. Il nous rejoint sur les chemins de nos fuites quotidiennes et se manifeste, parce qu’il connait nos intentions et s’est que nous sommes des disciples d’Emmaüs. Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.»

    Mais remarquons ici sa pédagogie qui jamais ne bouscule personne. Dans le cas de Pierre, Thomas, Madeleine, Cléophas et les autres, il aurait pu, dès les premiers moments de la matinée, venir interrompre toute supposition, en confirmant par son apparition, l’enthousiasme des uns et éclairer aussitôt le doute des autres. Mais au contraire, il donne le temps au temps en laissant les esprits se calmer. Aussi laisse-t-il toujours à chacun, la liberté de se placer devant ses propres conclusions et sa propre décision. Tout cela pour que la joie de la redécouverte soit plus profonde. « Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l'un à l'autre : « Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? »

    Enfin, puisse cette expérience des Disciples d’Emmaüs, à peine annoncée dans l’Evangile selon saint Marc, absente chez les deux autres, mais racontée en détail par saint Luc, nous aider à découvrir la présence du Ressuscité dans nos vies. Comme il l’a fait avec ceux-là, il veut engager avec chacun de nous, un long compagnonnage, jusqu’au soir de nos vies. Que l’Esprit Saint nous aide à lui ouvrir les portes de nos vies. Amen !

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  12. 4è me dimanche de Pâques Année A
    Première Lecture : Ac 2, 14 a. 36-41
    Deuxième lecture : 1P2, 20b-25
    Evangile : Jn 10, 1-10
    Méditation proposée par le Père Césaire

    Sur notre blog, ou plus exactement dans la rubrique Agora 2, les amis participants ont fait mention de plusieurs cas d’imposteurs et de mythomanes se faisant abusivement passer pour Dieu dans le monde, drainant ainsi des naïfs à leur suite. Revenons, au début de cette méditation, sur quelques éléments de ces merveilleux post.
    Le premier date du 11 Avril 2014 et fait mention d’un certain Alvaro Theiss, Brésilien, qui se fait passer pour le fils de Dieu depuis plus de 35 ans et qui a créé son église. Un autre post du 16 Avril 2014, sur la même page Agora 2, relève les pseudo prophéties d’une certaine Yao Aya Nahomie qui, a tout point de vue, présente les mêmes caractéristiques lucifériennes que l’Alvaro ou la Nahomie du Bénin. J’entends Viscentia alias Parfaite… La liste n’est pas terminée puisqu’en Inde, un autre cas est également signalé avec cette même constante :
    « Actuellement Dieu est sur terre et incarne un être humain pour séparer les brebis des boucs… Toutes les nations seront assemblées devant lui… »

    De là naît au Bénin l’idée d’une Jérusalem nouvelle (localisée dans ce village de Banamè-Sovidji), d’un nouveau Vatican même qui se passe royalement de Pierre, des Apôtres, de leurs successeurs légitimes mandatés qui nous ont pourtant transmis la foi et continuent encore. Et lorsque je dis « nous », j’y inclus non seulement vous qui me lisez et avez été déjà été baptisés dans l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, mais aussi Matthias VIGAN, Viscentia TCHRANVOUKINI et bien d’autres. Car, à vrai dire, aucun parmi ces délinquants de la foi, convenons-nous, ceux-là que le Christ appelle dans l’Evangile de ce dimanche, « des voleurs et des bandits » ne peut parler de Jésus, de Dieu, de Pape, de Vatican, de cardinaux, d’évêques, de prêtres… pour la première fois de leur vie, s’ils ne l’ont antérieurement, soit à la catéchèse, soit en famille ou dans leur entourage chrétien immédiat, reçu d’autres personnes plus qualifiées à en parler, les vrais bergers. Et si ces derniers avaient déformé de façon arbitraire ce que, eux aussi, ils ont reçu d’autres… ? Est-ce qu’on s’en sortirait ?

    Alors, finalement, quel sens a une révélation prétendue qui se contente de redites, du déjà-vu ou du déjà-entendu ou pire contredit l’unique Message d’amour délivré par le Seul et l’unique Dieu pleinement révélé en Jésus-Christ ? Y-a-t-il une cohérence entre soi et ce que l’on prétend révéler lorsqu’on se permet de contredire l’Evangile du Christ au nom de qui on prétend pourtant parler, et ceux à qui il a juridiquement confié la charge de le proclamer pour en garantir l’authenticité divine? Il convient, fils et filles bien aimés de Dieu, de méditer en profondeur les textes prévus par la liturgie de ce 4ème dimanche du temps de Pâques Année A, notamment l’Evangile du jour pour nous resituer avec justesse dans la mystique de la Mission dans l’Eglise conjointement avec l’esprit des charismes qui y sont associés.

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  13. Comme l’évoquait l’Apôtre Paul dans une de ses Epîtres, c’est le mandat apostolique qui assure la garantie du dépôt de la foi et l’authenticité de la Tradition reçue des racines apostoliques… De sorte que, si quelqu’un venait à prêcher un évangile autre que celui reçu des Apôtres, même un ange, qu’il soit anathème ! Il est évident que ces Alvaro, ou ces Nahomie, ou encore ces Viscentia… qui viennent, comme un cheveu sur la soupe, contredire le kérygme prononcé par Pierre dans la première lecture de ce dimanche ou bien, annoncent une prétendue incarnation d’un dieu différent du Dieu pleinement révélé en la personne de Jésus-Christ, ne sont point des personnes recommandables.

    Et puisqu’ils ont inventé ce qu’ils pensent être pour eux leur « vérité » à contrario de l’Evangile du Christ, se sont rebellés contre Pierre à travers ses successeurs que sont les évêques, il est impossible de déduire qu’un tel esprit de mensonge, d’orgueil et de recherche de célébrité personnelle dont ils sont animés puisse venir d’un Dieu vrai, humble, et obéissant.

    Saint Pierre Apôtre, celui-là même qui a reçu mandat du Christ en qualité de premier Apôtre parmi ses paires, le premier Pape de l’histoire ( l’an 64/65) nous rappelle d’ailleurs ces traits caractériels d’un Dieu pleinement Amour, humble et non pas justicier dans la deuxième lecture de ce jour lorsqu’il déclare au sujet du Christ :
    « …Couvert d’insultes, il n’insultait pas ; accablé de souffrances, il ne menaçait pas… » (1P 2,23).

    Mais qu’êtes-vous allés voir et entendre aussi bien à Sovidji, à Kpondéhoun, qu’à Calavi ou ailleurs ? Qu’entendez-vous encore lorsque, pour fidéliser des brebis égarées de la Bergerie qu’est l’Eglise du Christ et ce en distillant la peur de la mort dans les cœurs fragiles, le démon de Sovidji s’offre le luxe de justifier des décès par son esprit de vengeance contre un affront supposé ? Allez-y comprendre !!!
    Dieu n’enferme jamais dans la peur de la mort. Bien au contraire, en ressuscitant d’entre les morts, il nous libère de tout esprit de peur, lieu de chantage et de manipulation pour le démon. Ce mauvais esprit sait que, lorsqu’il tient les brebis par leur peur de la mort d’une part et d’autre part par leur difficulté à discerner sa voix lugubre de celle de leur Bon Berger, il réussit toujours à les détourner de leur voie. J’entends l’Eglise du Christ, Sacrement universel de Salut. Qu’importe par quel type de métamorphose parvient-il à les séduire et à les captiver. Il peut passer par le merveilleux ou le sensationnel exhibé par les Nouveaux Mouvements Religieux ( NMR) ou sectes évangéliques ou bien par ces pseudo prophètes ou faussaires de Dieu comme un Alvaro, une Viscentia ou une Nahomie… Qu’importent ses métamorphoses sociologiques ? La stratégie reste constamment la même : Le démon tient dans le domaine de nos peurs et de nos égoïsmes pour nous faire chanter et nous manipuler…
    L’objet sur lequel porte ce chantage ou ces manipulations constituant le mur par lequel il peut escalader pour s’infiltrer de nuit dans la Bergerie, dans l’Eglise, il revient à chacun de l’identifier dans sa vie de foi pour le sécuriser dans l’esprit d’obéissance à la volonté de Dieu dans l’Eglise et surtout de détachement…

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  14. Seul, reprécise le Christ dans l’Evangile de ce dimanche, Celui qui entre par la porte, c’est lui le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Encore faudrait-il qu’elles distinguent sa voix de celles des faussaires de bergers qui circulent ? Que disent ces faussaires de plus en plus nombreux ? Sont-ils dans l’esprit de l’obéissance à l’Eglise ? Ce qu’ils prêchent est-il en cohérence avec l’orthodoxie de la foi catholique, reçue des Apôtres ? Voilà autant de pistes de discernement qui peuvent nous aider à cheminer en toute sécurité, à reconnaître en Pierre et en ses successeurs que sont les évêques, ce portier légitime dont nous parle le Christ dans son Evangile et qui appelle, au nom de l’unique Berger, à l’Ordre…

    Oui, c’est Pierre, ce portier qui ouvre la porte de la bergerie, entendez l’Eglise, en assure la sécurité par la fidélité au dépôt de la foi, par la transmission fidèle de l’Evangile en vertu du Sacrement de l’Ordre qui fait du fidèle laïc appelé par l’Unique Berger, le Christ, aux Ordres Son Prêtre par qui Il se donne aux brebis dans les Sacrements…
    Quand le prêtre, par son ordination valide et licite, devient le pasteur légitime des brebis, il conduit ses brebis au nom de l’Unique Berger, « il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix ». Mais lorsqu’un faux prêtre, un faussaire de Dieu sans aucune reconnaissance pétrinienne s’infiltre dans la bergerie, singe le prêtre à travers un folklore de célébration eucharistique ( Sacrilège !), dois-je suivre un inconnu ? Me suis-je assuré de son lieu de provenance ? Suffirait-il qu’il me parle de Dieu, me séduise par quelques signes de sa magie pour que je le suive sans réfléchir ? De qui détient-il les pouvoirs qu’il utilise (si pouvoirs il y a) ?...

    Puissions-nous rester obéissant à l’Eglise, notre Mère, qui nous nourrit de la Parole de Dieu, fidèlement reçue des Apôtres et affermit nos pas dans notre rencontre personnelle avec le Seul et l’Unique Pasteur de l’Eglise, Jésus-Christ, Verbe de Dieu fait chair.

    Amen

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  15. 5ème Dimanche de PAQUES/ANNEE A
    méditation proposée par le Père Moïse KOUMAKPAÏ

    « À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. »

    Avec le 5ème Dimanche de Pâques, se ferment les pages de description des traits du Ressuscité (Cf. 2e, 3e et 4e Dimanches de Pâques ), et s’ouvrent celles des adieux (5e , 6e et 7e ), avec comme introduction : « A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père… ». Voilà qui donne un caractère solennel aux déclarations qu’elles renferment. Cette fois comme durant les apparitions, rien n’est non plus évident : le tâtonnement dans la foi au Christ persiste dans une ambiance faite d’incompréhension totale entre le Christ et ses Disciples qui donnent l’impression de vivre dans deux mondes différents. Et pourquoi une telle impression ? La réponse ne manquera pas !

    D’abord essayons de considérer dans son ensemble, la liturgie de la parole de Dieu de ce premier de la série des Dimanches d’adieux.

    Tout part d’une Première Lecture qui nous donne des informations sur l’organisation de la première communauté ecclésiale. Face au nombre toujours grandissant des fidèles, le besoin d’une meilleure organisation du matériel et du spirituel s’était fait sentir ; besoin auquel les Apôtres ont cherché à répondre par le choix de 7 hommes délégués par la communauté, à la gestion de la charité. Ces informations nous révèlent, entre autre que, c’est depuis ses débuts que l’Eglise, réalité divine et humaine, a appris à s’organiser pour l’efficacité de sa mission dans le monde. Ainsi, l’intuition des Apôtres, à s’associer les 7 (Diacres), nous montre combien il est important de porter la mission dans la collaboration et dans la bonne gestion des charismes.

    Avec le Concile Vatican II, qui définit l’Eglise comme communauté de fidèles, chacun de nous (Laïcs et Ministres ordonnés) est appelé à prendre part, selon sa vocation propre, à l’annonce de l’Evangile du Christ et à la pratique de la charité qui lui donne vie. La difficulté pour nos communautés aujourd’hui, est toutefois, de trouver un mode de gestion adéquat des nouveaux convertis à qui, pour avoir été super structurées, elles donnent l’impression d’être trop suffisantes et de n’avoir de place pour les nouveaux arrivants. La meilleure réponse peut se trouver dans la considération de l’Eglise comme « famille » où chacun trouve sans peine sa place et sa mission (suite).

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  16. Pour en venir à l’évangile du jour, nous proposons deux clés de lectures :

    1. « Je pars vous préparer une place » : Jésus prépare son ascension vers le ciel :

    « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : « Je pars vous préparer une place ?»

    Le ton de cette déclaration, laisse l’auditoire dans une assurance certaine devant un événement qui semble imminent : c’est bien la montée du Christ vers le Père. Qu’il nous souvienne, le brouillard épais d’incertitude sur le lendemain, d’où sont arrachés les deux Disciples d’Emmaüs qui, tout peureux, se précipitèrent vers la première table du premier bar d’Emmaüs, en demandant à celui qui les a rejoints en chemin de daigner rester avec eux, car il se faisait tard!
    L’effet d’assurance et de récupération de soi dans la foi qu’a produit en eux le geste de la fraction du pain, voilà justement ce que voudrait reproduire ici le Maître : « Ne soyez pas bouleversés ! ».
    Devant les événements de la vie et pour exemple, ce que vit la majeure partie de l’humanité, à travers le monde en ces derniers temps, il y a vraiment de quoi avoir le cœur bouleversé. Mais la grande torture pour les hommes de ce temps, c’est de n’avoir plus de cœur pour Dieu ni des yeux pour lire les signes de sa présence. Si les grandes Nations qui tentent de résoudre les problèmes posés à l’homme aujourd’hui continuent de nous apporter des solutions qui feignent de voir le désir de Dieu et les interrogations qui surgissent du cœur humain sur la vraie destinée de l’humanité, rien d’efficace ne viendra d’elles. L’homme a besoin de Dieu.

    L’homme a besoin de cette douce voix divine qui résonne au fond de son âme et qui seule, a la capacité de le calmer et pas seulement de le calmer, mais de le guérir de la peur du lendemain. « Ne soyez pas bouleversés ! ».
    « Je pars vous préparer une place » … « Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. »…Devant une telle déclaration, la première réaction de l’homme moderne et de l’homme tout court, serait de savoir, comment accéder à cette place. Thomas n’a pas manqué de l’avoir. Ce qui a valu une autre déclaration plus incompréhensible pour un vrai Juif comme Philippe.

    2. « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »… « Je suis dans le Père, et le Père est en moi ».

    En apaisant l’homme devant les ténèbres de la vie, Jésus ne console pas pour consoler. Sa mission, est après tout, de révéler le vrai Dieu à l’homme et le sens de la Bonne Nouvelle dont lui Jésus est chargé. En effet, ce qu’il vit de l’intérieur, ce qu’il partage avec le Père et l’Esprit qu’il promettra bientôt, eh bien, voilà ce qu’il est venu nous révéler. De toute évidence, seul lui qui a contemplé de l’intérieur le sein du Père dont il descend, peut mieux nous en parler. Les siens ne l’ignorent guère ! Seulement, eux se retrouvent encore au niveau du Judaïsme et donc focalisés sur la figure d’un Dieu simple qui certes est Père, mais Père de tous et non d’un Jésus en particulier.

    Voilà pourquoi dès que le Christ aura dit : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, embrouillé et même « embêté » Philippe s’écria : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit ». Réponse : « Je suis dans le Père, et le Père est en moi ».
    Voilà qui est incompréhensible et qui dépasse le cadre du Judaïsme ! Ici, nous nous trouvons en face d’un camp divisé en deux, parce que vivant dans deux mondes différents. Et cela se voit : ces paroles que prononce le Christ jettent déjà les fondements d’un christianisme qui se vit avant même d’exister : « MOI, JE SUIS », «JE SUIS DANS LE PERE », « LE PERE ET MOI… ». (suite)

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  17. Ici j’aimerais surtout souligner : JE SUIS LE CHEMIN, LA VERITE ET LA VIE »

    • Quand le Christ dit « JE SUIS LE CHEMIN » :

    Pour mieux le comprendre, il faut tout simplement penser aux personnes qui ont perdu le chemin de leur vraie existence. En effet, après trois ans d’université, un étudiant me dit un jour : « mon Père, je constate que depuis trois ans je me suis trompé de filière ». En fixant mon regard sur lui, j’ai lu tout le désespoir qu’il portait en lui. Dans le domaine de la recherche du salut, quelle gravité sera la perte du chemin ? Et que penserait un prêtre ou quelqu’un d’autre de soi-même, s’il constate qu’il est à la base de la perte du chemin de salut pour les autres. Cela signifierait-il qu’on a été « détourneur d’âmes » ? C’est plutôt ce que le Christ lui-même appelle : « Etre cause de scandale pour les petits ».

    • Quand il dit : « JE SUIS LA VERITE » :

    Depuis toujours, l’homme va à la recherche de la vérité. Que devient-il lorsque ’à la dernière minute il remarque que ce qu’il a tenu longtemps pour vrai est faux et du faux? Le mieux pour lui serait d’avoir la force d’âme pour s’engager sur le chemin de conversion. La recherche de la Vérité qu’est le Christ, rend plutôt l’homme libre et rassuré. Le Christ étant le seul chemin qui conduit au Père.

    . Quand il dit : « JE SUIS LA VIE ».

    Nous savons que pour tout homme la vie est importante. Aujourd’hui on parle même de « Manger la vie » « ɖu gbƹ », dans le sens de vivre sans se soucier du sort de son âme. Primum vivere. C’est le propre d’une modernisation négative et péjorative qui fait de l’homme candidat d’une humanité aliénée par la consommation. Le Christ est la Vie, parce qu’il est la résurrection : cette vie sans fin qui n’est pas à manger, mais à vivre et à laquelle nos âmes aspirent. Le baptisé l’a déjà reçue dans la foi et dans l’espérance : « In spe salvi » (nous sommes sauvés dans l’espérance). Voilà pourquoi l’Apôtre nous dit dans la deuxième lecture : « Mais vous, vous êtes la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu ; vous êtes donc chargés d'annoncer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ».

    Enfin, par l’intercession de la Vierge Marie, que Dieu nous donne d’être fidèles à suivre le Christ : Chemin, Vérité et Vie. Amen !
    BON DIMANCHE A TOUS.
    Père Moïse KOUMAKPAÏ.

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  18. Sixième dimanche de Pâques Année/A
    1ère lecture : Évangélisation de la Samarie (Ac 8, 5-8.14-17)
    Psaume : Ps 65, 1-3a, 4-5, 6-7a, 16.20
    2ème lecture : Soyez les témoins de notre espérance au milieu des hommes (1 P 3, 15-18)
    Evangile : « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14, 15-21)

    Méditation proposée par le Père Césaire

    Les textes prévus par la liturgie de la Parole de ce sixième dimanche de Pâques Année A, en même temps qu’ils orientent notre regard sur le sens profond de l’espérance chrétienne, viennent comme pour nous raffermir dans l’assurance que l’Eglise de Jésus-Christ a véritablement pour fondations les Apôtres, garants du dépôt de la foi reçue des Apôtres.
    En méditant le texte de la première lecture de ce dimanche 25 Mai 2014, extrait du Livre des Actes des Apôtres, nous pouvons découvrir en filigrane l’esprit du mandat apostolique qui envoie en mission sur la base d’un geste sacramentellement significatif dans le rite de l’ordination : c’est le geste de l’imposition des mains. En effet, c’est par ce geste symbolique que les Apôtres et leurs successeurs transmettent la puissance de l’Esprit-Saint qui vivifie l’Eglise. Car c’est en son Nom que le Christ, dans l’Evangile de ce jour, a promis aux disciples qu’il ne les laissera pas orphelins et qu’il leur enverra le Défenseur. Ce Défenseur a dit le Maître restera « pour toujours avec nous : c'est l'Esprit de vérité ».

    La présence de l’Esprit-Saint dans l’Eglise et dont la venue est attendue pour le jour de la Pentecôte garantit à cette institution humano-divine l’infaillibilité de son témoignage sur l’unique Vérité qu’est le Christ et assure l’authenticité des divers charismes qu’il y suscite pour l’annonce de l’Evangile. On se rappelle que Etienne comme Philippe ont été ordonnés par ce geste de l’imposition des mains, signe de la transmission de l’Esprit-Saint à des candidats préposés aux divers degrés de l’Ordre dans l’Eglise par ceux qui en ont reçu la charge. La première lecture du dimanche dernier, tirée toujours du Livre des Actes des Apôtres rapportait à ce sujet : « On les présenta aux Apôtres, et ceux-ci, après avoir prié, leur imposèrent les mains. ». Je souligne le mot Apôtre de trois traits afin de le mettre davantage en exergue. Qui prie alors et qui impose les mains ? Ce n’est tout de même pas un quelconque individu pris à tout hasard dans l’assemblée sous prétexte que ce frère ou cette sœur, en dehors des Apôtres dûment mandatés par le Seigneur, aurait aussi tel ou tel autre charisme de la part de l’Esprit-Saint et qu’à ce titre, il ou elle pourrait se substituer aux Apôtres afin d’imposer légitimement les mains aux frères. NON ! Saint Luc dit explicitement : « On présenta Etienne, Philippe, Procore, Nicanor et les autres aux Apôtres, et ceux-ci, après avoir prié, leur imposèrent les mains ».

    Le fait que ce soit les Apôtres eux-mêmes qui prient et imposent les mains aux sept et non pas d’autres personnes (comme il en sera le cas par la succession apostolique grâce au sacrement de l’Ordre jusqu’à ce jour), ce fait de l’imposition des mains des Apôtres indique avec évidence et clarté qu’on ne s’attribue pas arbitrairement une mission dans l’Eglise ; mais que l’on est envoyé par mandat expresse. La signature apostolique d’un mandat de mission dans l’Eglise, Corps mystique de Jésus-Christ, authentifie cette mission ; ainsi que la source des signes ou bien des miracles éventuels qui peuvent l’accompagner afin d’en indiquer le vrai Auteur.
    (suite)

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  19. Le problème, ce n’est donc pas de décréter par soi-même que l’on a des révélations
    « privées » de la part de Dieu en dehors du cadre réglementaire apostolique voulu par Jésus-Christ Lui-même et à qui il appartient d’en juger , ou bien de s’autoproclamer « Dieu », « pasteur », « pape » , « évêque » ou « prêtre » au nom d’un esprit « malsain », fauteur de trouble… « Dieu n’est-il pas libre de me parler directement au coeur sans passer par toute cette machinerie humaine dite de l’Eglise catholique romaine ou bien, de m’emplir de sa puissance sans être forcément baptisé par un prêtre… » peut me suggérer le Rebelle. « D’ailleurs, peut-il ajouter, a-t-on besoin d’être de l’Eglise catholique pour avoir le salut ou être sauvé ? Un pasteur ne vaut-il pas un prêtre, sinon mieux qu’un prêtre ??? ».

    Le non dit de ces suggestions démoniaques comme à Eve au jardin d’Eden, le voici : « Est-il nécessaire de passer par les évêques, successeurs des Apôtres, ou bien par un prêtre, leur collaborateur direct pour avoir le salut ? ». Les Apôtres auraient-ils été inutiles dans l’ordre établi par le Christ lui-même lorsqu’il leur demande de baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ? Ou bien que le Christ se serait trompé en fixant les Apôtres comme les douze colonnes de son Eglise sur qui les puissances de la mort n’auront aucune emprise. La question, c’est de savoir ce que le démon veut insinuer lorsqu’il tente de nous persuader que les Apôtres et leurs successeurs sont de second plan et que notre subjectivisme arbitraire et scabreux prime sur l’Ordre objectif d’un Dieu Amour qui a voulu Pierre comme le symbole visible de l’unité de son Eglise.

    Quoique la question relative à la catholicité d’une Eglise qui compte ses fils même par-delà les frontières visibles de l’institution juridico-ecclésiale qu’elle est ne soit pas la centralité de notre méditation du jour, il convient cependant de voir avec saint Augustin si ces fils qui ne sont pas de l’Eglise visible, une, sainte, catholique et apostolique et qui vivent cependant d’un cœur droit et sincère l’Esprit de l’Eglise seraient suffisamment humbles pour accueillir Jésus et sa Parole lorsqu’on leur proposera le baptême… Là demeure un autre débat. Mais pour l’heure, en vertu de la prudence que le Christ Lui-même nous recommande, nous ne pouvons nous permettre de nous laisser séduire par n’importe qui, qui viendrait à nous sans mandat apostolique ou sans avoir été validement et licitement ordonné par un successeur des Apôtres en communion avec le successeur de Pierre. Il y va de notre sécurité spirituelle et du salut de notre âme. Car Pierre ne peut assurer juridiquement l’authenticité divine du pouvoir éventuel de celui ou celle qui vient à moi et prétend me parler de Dieu, de son Evangile en dehors de la foi reçue des Apôtres.

    Dans tous les cas de figure, celui qui est envoyé aux habitants de la ville de Samarie n’est pas inconnu des douze, garants du dépôt de la foi. Philippe a été validement et licitement ordonné comme Etienne. Alors, c’est un mandaté des Apôtres qui vient en Samarie et non pas un quelconque individu comme un pasteur évangélique ou un faux prêtre qui se serait vu subitement investir d’une mission après une crise de sens. N’oublions pas que, comme dans le cas de Philippe, il y avait un certain Simon le Mage qui, par la magie, avait séduit ce même peuple qui, comme ici, s’attachait à ce que ce faussaire de Dieu disait, car tous entendaient parler des signes qu’il accomplissait, ou même ils les voyaient. Philippe accomplissait aussi des signes, c’est-à-dire, « beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits mauvais, de paralysés et d’infirmes furent guéris comme c’est encore le cas aujourd’hui dans l’Eglise comme en dehors d’elle. Du moins lorsqu’on prête un peu attention à l’objet d’attraction de nos frères et sœurs qui courent derrière le sensationnel et le merveilleux sous prétexte qu’ils sont curieux ou que Dieu serait partout. (suite)

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  20. Simon le Mage, était sans mandat apostolique et d’appartenance satanique, et pourtant le succès de ses signes de séduction en Samarie lui ont valu le titre de « puissance de Dieu », titre par lequel il prenait plaisir à se faire appeler, précise saint Luc en Ac 8, 9-11, afin de faire régner la confusion dans les esprits.

    Que de personnes sont aujourd’hui égarées par ce climat de confusion sciemment instauré par le démon qui se déguise en ange de lumière, se fait appeler Dieu aussi bien à Sovidji que dans les Nouveaux Mouvements Religieux qui nous envahissent. N’est-ce pas que tous nous parlent de Jésus, se réclament de Jésus ? Les uns, par respect pour eux-mêmes, préfèrent encore se faire appeler « pasteur » pendant que les plus malhonnêtes, les plus rusés se font coudre des soutanes qu’ils enfilent solennellement se faisant abusivement appeler « prêtre », « pape », « évêque » sans l’être comme Simon le Mage. Le démon usurpe d’une identité qui n’est pas la sienne pour tromper. Vous qui vous trouvez dans ces traquenards du démon sans en avoir conscience et préférez vos intérêts égoïstes ( santé, succès, prospérité, sécurité…) lieux de votre perdition, à l’amour gratuit d’un Dieu Amour qui nous demande de rechercher d’abord le Royaume des Cieux et que tout le reste nous sera donné par surcroît, réalisez-vous maintenant l’énormité de votre erreur ?

    Lorsque l’Eglise envoie en mission, elle authentifie toujours cette mission par la présence de l’évêque, successeur des Apôtres ou bien par le Pape, évêque de Rome et successeur de Pierre, qui vient confirmer dans la foi et rassurer au nom du Christ qu’il n’y a pas d’erreur et qu’on peut faire confiance... Si les Apôtres, restés à Jérusalem, envoyèrent Pierre et Jean après avoir appris que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu, c’est bien parce que Philippe à lui seul ne suffit pas pour garantir l’authenticité de tout ce qu’il avait enseigné en faisant entrer dans l’Eglise par le sacrement du baptême ; sacrement qui nous configure au Christ, Prêtre, Roi et Prophète. Pierre et Jean, deux Apôtres du Christ, témoins de sa passion, mort et résurrection confirment les Samaritains dans la foi en priant pour eux afin qu’ils reçoivent l’Esprit-Saint. Car, précise le texte de la première lecture bien à propos, l'Esprit n'était encore venu sur aucun d'entre eux : ils étaient seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus.

    Ce dernier élément indique donc que personne ne peut se targuer d’être le dépositaire de la puissance de l’Esprit-Saint et que par conséquent, des charismes supposés qu’ils se seraient subitement découverts viendraient de Lui si un successeur des Apôtres ne le confirme dans la foi. Cela pourrait écorcher des sensibilités privées pour des raisons personnelles et diversifiées. Cependant, la foi ne peut être une opinion privée sur Dieu, sur sa Parole. Elle est un don qui s’accueille dans l’humilité et dans l’obéissance à la volonté de Dieu.
    L’Apôtre Pierre, en sa qualité de premier garant de la foi, nous exhorte ainsi, dans la deuxième lecture de ce dimanche, à nous expliquer devant tous ceux qui nous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en nous pour faire honte à nos adversaires au moment même où ils calomnient la vie droite que nous menons dans le Christ ; mais, prend-t-il le soin de préciser, avec douceur et respect. Ces deux derniers mots traduisent éloquemment le souci de vérité dans la charité des Apôtres; car l’union des cœurs dans le dialogue et dans le respect des différences est à ce prix. (suite)

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  21. Si le Seigneur nous a laissé le plus grand des commandements, celui de l’Amour, c’est bien pour mieux nous identifier à Lui qui est Amour et nous distinguer des fils des ténèbres, déguisés en agneau pour tromper. « Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime », déclare-t-il dans l’évangile de ce dimanche.

    Mais prenons garde de l’esprit sélectif qui ne retient que des commandements du Christ la seule loi de l’amour comme seul critère d’appartenance à Dieu. Un islamiste d’un groupe comme Boko Haram, au nom d’un prétendu amour pour Allah, peut tuer son frère comme celui-là qui, dans un autre cas, prétextant de la seule loi de l’amour du Christ estime qu’il n’est plus nécessaire pour lui d’aller à l’église, de participer à l’Eucharistie. Car, il aime Dieu, il a une conscience, dit-il, droite, et cela lui suffit.

    Mais a-t-il songé aux éventuelles affections d’une conscience morale malade qui ne discerne plus le vrai du faux, le bien du mal, la vérité de l’erreur ? Si en Morale, il existe les cas d’une conscience fondamentalement mauvaise, d’une conscience morale erronée de bonne ou de mauvaise foi, d’une conscience morale émoussée…, c’est que l’homme à lui seul ne peut se substituer par orgueil à la grâce de la conversion reçue de la fréquentation des sacrements et prétexter qu’il serait sans péché.

    L’adhésion à Jésus-Christ suppose la conformation à sa sainte volonté sur nous, tel qu’il l’a voulu en fondant son Eglise sur Pierre. A nous d’entrer alors dans son plan d’amour sur nous en nous dépossédant de nos visions étriquées de Dieu, de notre repli sur nous-mêmes pour nous laisser envahir par Sa volonté sur nous.

    Que, par l’intercession de la très sainte Vierge Marie, Notre-Dame des Apôtres, le Seigneur nous accorde la grâce de l’humilité et de l’obéissance à sa sainte volonté dans son Eglise. Amen

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  22. 7ème Dimanche de PAQUES/ANNEE A
    Méditation proposée par le Père Moïse KOUMAKPAÏ

    Ce 7ème Dimanche de Pâques de l’Année liturgique A, nous met en contact direct avec le Dieu que nous prions et qui évidemment prie pour nous. C’est bien Jésus, qui fait de l’unité de ses disciples et de l’Eglise en gestation (cf 1ème Lect), une préoccupation majeure dont il entretient longuement le Père éternel. En effet, il est avant tout, le Prêtre souverain et éternel, le Bon Berger qui se soucie de ses brebis.

    Les Evangiles nous ont bien souvent parlé de sa prière. Il a l’habitude d’aller à l’écart, pour le tête-à-tête avec le Père, dans la communion de l’Esprit Saint. Mais, si le thème de ce tête-à-tête n’a pas été souvent révélé, nous savons qu’à la veille du choix des Apôtres, il a prié durant toute la nuit et ne pouvait le faire qu’à cette noble intention. Cette fois-ci, le thème et la longueur de sa prière sacerdotale d’où est tiré l’évangile de ce Dimanche, nous rassure que l’unité des siens, leur bien-être et la gloire qu’il partage avec le Père et l’Esprit Saint, constituent souvent le contenu de ses demandes.

    1. Jésus prie pour être glorifié :

    « Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils… ». Est-ce là, la manifestation d’un triomphalisme caché ou inavoué ? Certes non ! En effet, toute la vie publique de Jésus et l’importance des circonstances qui entourent cette ultime prière, nous éclairent sur la légitimité de cette intention. Nous sommes, bien sûr, à la veille de sa passion. Tout est déjà accompli et il ne reste qu’à offrir le dernier souffle sur la croix, pour que le Sacrifice soit parfait. Du haut de cette croix, l’Agneau pourra clamer haut : « Tout est accompli ! », « Glorifie ton Fils ! » et entendra dire : « Je l’ai glorifié et le glorifierait encore.

    Mais en quoi cette demande est-elle légitime ? C’est bien sûr parce qu’elle fait référence à l’élection du Père, élection exprimée dès le départ : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai déposé mon amour ! ». Parvenu à la fin du parcours, ce Fils rappelle au Père qu’il a accompli jusqu’au bout son dessein d’amour sur l’humanité. Et que maintenant, il en est à la conclusion. « Glorifie ton Fils, afin qu’il te glorifie !».

    Evidemment cette requête de doxologie (Gloire, la doxa étant définie en Grec comme : « poids »), signifie ici : « Donne de l’importance à ton Fils ». Mais pour mieux en saisir la portée, tout doit être revu à la lumière des tentations surmontées par le Fils. Rappelons-nous les trois pièges du Tentateur, médités au 2ème Dimanche du Carême. Pensons également à la fenêtre ouverte sur le Royaume, pendant la transfiguration. Eh bien, le temps était venu pour l’achèvement et pour tirer la conclusion générale.
    Cette expérience personnelle du Christ, en tant que Fils de Dieu incarné, nous invite à éviter d’entrer dans le tunnel des vaines gloires de ce monde. On y sort péniblement. Le Christ ne nous conduit jamais à un « leurre » ni à des illusions. « Bien qu’il soit le Fils, c’est dans la souffrance qu’il a appris l’obéissance ». Laissons-nous donc interpeler par ce qu’il a vécu. Sa prière nous projette sur des perspectives qui nous font assumer notre « être serviteurs de Dieu », « fils de Dieu ». Aussi nous aide-t-elle à dissiper nos désirs insoupçonnés, de gloire et de recherche des « sommets ». Le Cardinal B. GANTIN, aimait bien répéter : « Tout ce qui monte, culmine ! ». Allez-y comprendre dans quel sens !

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  23. Le Christ ne nourrissait pas au fond de son cœur un désir qui le porterait outre les limite de sa filiation. Il savait assumer ses choix et respecter la place qui était la sienne par rapport au Père. Voilà pourquoi il ne songeait pas à une gloire précoce que le Tentateur a transformé en proie pour le prendre au bout de l’hameçon. « Il ne retenait pas, le rang qui l’égalait à Dieu, comme une proie à saisir» ou comme une coupe à gagner !. Maintenant, il démontre clairement qu’en tout, il savait se remettre à Dieu. Puissions-nous entrer dans cet univers de grâce et d’amour qui met la « gloire de Dieu », au-delà, au deçà, au-dessus et au-dedans de tout.

    Demandons-nous, quelle importance Dieu a dans nos vies ? Ai-je vraiment compris la densité du mystère de Dieu. Ai-je toujours recherché les bienfaits de sa présence. Suis-je mu par le souci du rayonnement de sa sainteté ? Plus qu’un examen de conscience, nous avons-là des interrogations capables de sauver du « nombrilisme » et de l’idolâtrie.
    Que l’Esprit Saint nous donne de pouvoir dire au dernier jour, comme le Christ en prière : « Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’as confiée ».

    2. Jésus prie pour ses Disciples :

    Dans cet évangile, cette idée est à peine amorcée, mais cette longue prière dans son ensemble, nous démontre que c’est pour l’unité et pour la protection des siens qu’il prie. D’abord, savoir que le Rédempteur a prié pour nous, nous démontre le prix que nous avons à ses yeux. Son cœur de Pasteur qui se répand toujours en prière pour nous.

    L’unité des Disciples signifie, non seulement, la compréhension du message d’amour apporté par le Rédempteur, mais également la garantie de la bonne marche de la communauté.

    Le Christ qui se servait de l’image du royaume divisé pour réfuter l’argument de ceux qui le prenaient pour un suppôt de Belzébul, prie maintenant pour prévenir la division de son Eglise. Mais hélas, elle ne tardera pas ! L’histoire de l’Eglise n’a pas été nécessairement cette « tunique » du Christ, tunique sans couture, prise comme l’image de l’unité par Saint Cyprien de Carthage.
    Si le corps physique du Christ a gémi sous le poids de la croix, son corps mystique ploie régulièrement sous la chaleur des divisions internes. Si ce n’est pas la conséquence d’une tension mal gérée, ou d’une incompréhension que l’humilité aurait pu dissiper, c’est comme, en ces derniers temps, le péché de ses prêtres qui lui inflige les plus grandes douleurs. Mais il y a également, le déchainement de l’esprit du monde (voir pendant l’année dédiée au sacerdoce) qui, une fois dévoilé par la lumière de l’Evangile, lutte contre l’Evangile. Le Pape Benoît XVI a ramé à contre courant contre les innombrables péchés du clergé. Le Pape François a pris la relève avec beaucoup de vigilance, même si l’esprit du monde pense le contraire. Au total, en dehors de ceux qui se réjouissent de voir l’épée de Damoclès pendre sur la terre de l’Eglise, il y a ceux qui considèrent à sa juste valeur cette lutte effective des Papes, contre les péchés qui minent, de l’intérieur, le corps du Christ et y voir, un signe de résurrection.

    Et nous savons tous, avec conviction que, ce qui fait pleurer le monde, fait pleurer en premier lieu, l’Eglise. Mais est-ce que, ce qui fait pleurer l’Eglise, fait toujours pleurer le monde ?

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  24. 3. « Je prie pour eux, ce n’est pas pour le monde que je prie »


    Ici, il faut bien comprendre la signification de l’utilisation du concept « monde » et la situer dans le contexte particulier des écrits johanniques. Saint Jean dans ses lettres parle de l’Anti-Christ. Ce n’est pas d’abord un homme, qui serait contre le Christ. Mais plutôt, le Prince de ce monde, le Mal et le Principe du Mal qui minent le monde et le soumettent aux drames de son autodestruction. Le monde gémit sous leur pouvoir.

    Donc le concept johannique « monde », désigne ce Principe. Et c’est d’ailleurs à lui que le Christ vient nous arracher en donnant sa vie pour le salut du monde ! En effet, le Christ venu indiquer le chemin du salut, ne pouvait prier pour le Mal, au contraire : « Délivre-nous du Mal », enseignait-il.

    En conclusion, tout ce qui lutte contre l’homme, ses droits universels et sa dignité, constitue l’ivraie que la patience du Semeur laisse grandir avec le bon grain, jusqu’au temps des moissons qui est la Fin du monde. Mais quand, le monde pris au sens de : « l’humanité » déchue et sauvée par la croix du Christ, lutte contre l’Evangile, sous la domination de cet esprit du Mal, c’est d’abord l’homme qui en pâtit.

    Prions pour la paix dans le monde et demandons à l’Esprit Saint de renouveler la face du monde. Amen !

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  25. PENTECÔTE Année A
    méditation proposée par le Père Césaire

    En Jésus-Christ tout est accompli et définitivement achevé. Le Mystère d’un Dieu Trine et Amour est pleinement révélé. Plus rien n’est obscur. Car toute relecture typologique des grandes préfigurations christologiques et pneumatologiques de l’Histoire du Salut dans l’Ancienne Alliance n’est rendue possible que par les merveilleux dons d’intelligence, de sagesse, de force… de cette Troisième Personne de la Sainte Trinité célébrée aujourd’hui : L’Esprit-Saint, doux Hôte de nos âmes. Une hymne en l’honneur de l’Esprit-Saint exécutée en cette belle solennité de la Pentecôte dit à ce propos :

    « O lumière bienheureuse,
    viens remplir jusqu'à l'intime
    le cœur de tous tes fidèles ».

    Cette prière, commençons, fils et filles bien aimés de Dieu, par la faire nôtre pendant que nous nous apprêtons à aller sur les traces des Saints Apôtres sur qui l’Esprit-Saint, sous une forme symbolique de langues de feu, s’est posé en ce jour de joie. Saint Luc, dans l’extrait du livre des Actes des Apôtres proposé à notre méditation en première lecture, précise que c’est à l’occasion de la Pentecôte (le cinquantième jour après Pâques), que vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent : toute la maison où étaient réunis les Apôtres, le premier noyau de l’Eglise naissante en fut remplie. Cette note lucanienne laisse entendre en effet deux éléments : un historique et un autre transhistorique.

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  26. L’élément historique : l’évènement de la pentecôte juive

    Le premier élément, celui historique dont fait mention ce médecin est l’évènement de la traditionnelle célébration de la Pentecôte juive réunissant tous les juifs qui se doivent de renouveler les vœux de l’Alliance avec Yahvé. Cette fête, on la célébrait le cinquantième jour après la Pâque. A vrai dire, ces deux fêtes étaient intimement liées : la Pâque et la Pentecôte. La Pâque, c’était la libération physique, le passage de l’esclavage en Egypte vers la terre promise. Mais il y a des esclavages autres que physique. Le grand projet de Dieu c’est la libération spirituelle de son peuple. C’est cela qu’Il entreprend sur la montagne du Sinaï en donnant sa loi aux fils d’Israël. Cette loi est considérée par eux comme un chemin de liberté. Le récit des Actes des Apôtres en première lecture avec la mention (le cinquantième jour après Pâques) est à situer donc au cours de cette Pentecôte juive. Les Juifs, comme je l’évoquais alors, étaient venus de partout à Jérusalem pour fêter le don de la loi. Mais rien ne se passe comme ils l’avaient prévu.

    L’élément transhistorique : le mystère dévoilé de la nouvelle Pentecôte

    Un autre évènement, peu ordinaire, a lieu. Marquant la continuité dans la discontinuité, cet évènement de la naissance de l’Eglise, la nouvelle Jérusalem, en ce jour de la Pentecôte avec la descente de l’Esprit-Saint sur les Apôtres nous ouvre sur une autre réalité : La peur tétanisante des disciples après la mort, la résurrection et l’exultation du Seigneur au Ciel cède la place à la force du témoignage dans le martyr du sang. Mais attention ! Cette vertu de la force est un don de l’Esprit-Saint et elle rompt radicalement d’avec tout esprit de violence physique ou verbale, d’avec tout esprit de prosélytisme agressif et d’idéologie pentecôtististe de prospérité comme nous en relevons les relents dans les Nouveaux Mouvements Religieux ( NMR) ou sectes évangéliques où la croix est bannie. C’est l’exact opposé du témoignage de vie de foi laissé par les Apôtres, mus sous la mouvance de l’Esprit de Pentecôte. Ce don de la force que seul l’Esprit-Saint communique à l’âme du baptisé le rend fort et combatif devant les épreuves de la vie jalonnant son cheminement chrétien dans l’Eglise fondée sur les Apôtres, les premiers à témoigner de ce don de la force par leur martyr. Ce don de la force nous rend endurant et persévérant dans la foi, dans la fidélité à la fréquentation des Sacrements lorsque se dresse devant nous la Croix.

    Ce don de la force nous rend également violent ( évangéliquement bien entendu) dans la violence de l’Amour de Dieu, Victime d’une opposition de fin de non recevoir à l’appel de Son amour de la part de l’Homme… Lorsque saint Paul, ce fougueux de Dieu, nous invite à rivaliser d’ardeur au bien entre nous et à rejeter le mal, c’est bien à cette violence de l’Amour qu’il fait allusion. Et c’est précisément dans cette perspective de la violence de l’Amour qu’est Dieu qu’il va falloir comprendre cette magnifique description de Saint Luc au sujet de la forme mystique ou transhistorique à travers laquelle l’Esprit-Saint s’est manifesté aux Apôtres : c’est sous la forme d’une langue de feu.
    C’est le feu de l’Esprit-Saint qui ne peut détruire ni tuer ses enfants, qui qu’ils soient, mais les fait consumer d’amour pour Dieu au sens proprement sacrificiel du terme. Au point de tout transformer, de tout convertir de l’intérieur comme au cœur du Saint Sacrifice de la Messe où aux Paroles consécratoires prononcées par le prêtre « in persona Christi », le pain se transsubstantie en Corps du Christ et le vin en son Sang par la puissance de l’Esprit-Saint.

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  27. Un signe du mystère dévoilé

    Dans le récit que saint Luc nous propose en cette solennité de la Pentecôte, on note explicitement la manifestation d’un signe révélant cette violence de l’Amour divin : « Soudain, rapporte-il, vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent… ». On ne peut se méprendre sur l’usage de cet épithète : « violent » associé au groupe de mots « coup de vent ». Des interprétations erronées peuvent conduire à déduire d’une crise d’hystérie collective de la part des Apôtres qu’on pourrait prendre pour des exaltés ou des illuminés comme on en rencontre dans ces prétendues séances de prières enflammées et agitées dites de louanges ou d’intercession sous la puissance de l’Esprit-Saint. S’en suivent très souvent des transes, des cris, un tumulte indigne d’un climat de paix et de sérénité assuré de Dieu. « On pense qu’à force de criailler, de transpirer à grosses gouttes, de baragouiner… on pourrait se faire mieux entendre et exaucer de Dieu ». N’est-ce pas païen ? Il n’en est rien ici dans la mesure où l’emploi lucanien de ce groupe de mots « violent coup de vent » ne s’oppose aucunement à cette déclaration du Seigneur dans l’Evangile de ce jour : « La paix soit avec vous ». Il est donc clair que ce violent coup de vent n’a rien en commun avec un tsunami emportant toitures et maisons, déracinant des arbres sur son passage, détruisant des vies…

    Dieu ne se révèle jamais dans le bruit ni dans le brouhaha… Il se fait discret et puissant dans l’Amour. Il se fait non pas solitaire ni égoïste comme le sont la plupart de nos intentions de prières, motivées par des intérêts personnels et privés opposés à toute notion de gratuité de l’amour de Dieu, mais Il est solidarité, communauté et communion. On ne ressemble plus à Dieu et on n’est plus dans la Communion vivifiée par l’Esprit-Saint, Dispensateur des dons de nos âmes lorsque prétextant d’un charisme, l’on s’isole égoïstement de la Communauté-Famille qu’est le Corps Mystique du Christ, l’Eglise. Prétendre le contraire, c’est être un menteur.

    L’Apôtre Paul, dans la deuxième lecture de ce dimanche de Pentecôte, nous le rappelle avec insistance : « Les dons de la grâce sont variés, mais c'est toujours le même Esprit.
    Les fonctions dans l'Église sont variées, mais c'est toujours le même Seigneur.
    Les activités sont variées, mais c'est toujours le même Dieu qui agit en tous.
    Chacun reçoit le don de manifester l'Esprit en vue du bien de tous. »

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  28. Le primat de l’amour de Dieu dans la diversité des dons

    Les dons de l’Esprit-Saint à nous communiqués dans l’Eglise fondée sur les Apôtres doivent être ordonnés au bien de tous et non pas être exercés à des fins égoïstes et mercantilistes. Lorsque la finalité du Bien de la communauté est perdue de vue, on tombe forcément dans le péché de l’orgueil et de la désobéissance couplées de vaines prétentions à vouloir se passer royalement des Apôtres et de leurs successeurs légitimes, les évêques, garants du dépôt des données révélées, pour s’attribuer le pouvoir de transmission de la puissance de l’Esprit-Saint. Ainsi, tout le monde peut s’ériger en pasteur d’âmes, en prédicateur de Dieu, en pape, en évêque ou en prêtre sans aucun mandat. N’est-ce pas que Dieu serait libre d’inspirer à n’importe qui d’ouvrir sa propre église en son nom ? Non ! C’est une erreur. Dieu est cohérence et non pas désordre ni anarchie. Si tel était le cas, Philipe aurait pu se substituer aux Apôtres en Samarie prétextant que l’Esprit-Saint l’aurait instruit directement d’imposer les mains aux Samaritains pour leur transmettre sa puissance et les confirmer dans la foi (Cf. les textes du 6ème dimanche du temps de Pâques Année A).

    L’amour vécu dans la communion de l’Esprit-Saint nous fait ressembler plus à Dieu. Car Il est par essence Amour et Communion. Dieu tient ainsi son Eglise dans cette Communion qu’Il est Lui-même. Voilà pourquoi, comme avertit Saint Paul, s’il me manque l’Amour mes charismes sont vains. Je peux parler plusieurs langues comme les Apôtres, avoir toute la science du monde, s’il me manque le sens du privilège du bien de l’autre sur le mien se déployant dans cette violence de l’Amour de Dieu pour nous, je ne suis qu’une cymbale qui résonne.

    Avec l’avènement de la naissance de l’Eglise ce jour par la venue de l’Esprit-Saint sur les Apôtres, l’intelligence de l’histoire du salut amorcée dès le commencement du monde s’est faite plus totale. Désormais, par l’assistance de l’Esprit-Saint, -ô Lumière bienheureuse-, l’Eglise, assurée de sa Présence combien vivifiante, chemine à travers le temps et l’espace avec l’intelligence progressive des Saintes Ecritures en vue du témoignage de vie de foi dans la force de l’Esprit. Car c’est Lui qui nous enseignera tout ce que nous aurons à dire.


    Que l’Esprit-Saint nous aide alors à entrer davantage dans l’intimité de la Parole de Dieu qui, par les sacrements, nous recrée au quotidien de son Amour divinisant. Amen.


    A chacun et à tous, je souhaite une très bonne fête de la Pentecôte.

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  29. SOLENNITE DE LA SAINTE TRINITE :
    Méditation des textes liturgiques :
    Une proposition du Père Moïse N. KOUMAKPAI.

    Après la Pentecôte et les autres fêtes qui l’ont précédé, nous voici au cœur même de la Solennité de la Sainte Trinité. Pour nous faire entrer dans l’intelligibilité du mystère du Dieu Un et Trine, l’Eglise nous conduit à travers un mouvement interne qui suit la pédagogie même du Dieu révélé. En effet le Dieu révélé par Jésus-Christ a sa pédagogie qui se conçoit comme un point saillant de son identité propre. C’est un Dieu qui crée l’homme, qui dialogue avec lui, le sauve des conséquences de sa chute originelle et de ses péchés, et le conduit petit-à-petit au cœur de son mystère.

    Pour se moquer des chrétiens, un homme d’une autre religion monothéiste dit : « Parler d’un Dieu unique n’est déjà pas facile, mais les Catholiques se compliquent encore la tâche en osant parler d’un « Dieu en trois Personnes ». Quelle que railleuse de la foi chrétienne, qu’elle paraisse, cette remarque ne manque pas pour autant de bon sens. Car elle ne fait pas que nous critiquer ou nous railler, mais nous questionne également sur l’espérance qui anime notre foi : la Foi chrétienne, vieille de ses deux mille Ans d’existence et toujours solide sur ses racines.

    En effet, la Sainte Trinité que nous fêtons avec beaucoup de ferveur et solennité, qu’est-ce que nous en savons et à quoi elle nous engage ? Voilà les fils conducteurs de cette méditation ! Elle connaîtra trois articulations :

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  30. 1.Comment s’est révélée la réalité du Dieu Un et Trine.

    Loin de nous lancer dans une étude biblico-patristique, nous voudrions rester simplement dans le cadre liturgique de cette fête. Car en y restant, il nous est bien possible d’approcher ce Mystère qui n’est ni un mythe, ni une légende inventée par l’Eglise catholique. Comme nous le savons, les Apôtres du Christ et la communauté des Disciples réunis au nom du Christ étaient pour la plupart des Juifs. Et donc leur foi judaïque et leur connaissance élémentaire sur Dieu ne dépassaient pas le cadre d’un monothéisme strict : « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob… » : le Dieu de leurs Pères. Déjà à ce niveau, l’humanité, avec le Peuple, avait fait un grand pas dans la connaissance de Dieu : le Dieu personnel, différent des dieux païens ; le Dieu vrai et proche des siens. « Quelle est, en effet, disait Moïse au Peuple, la grande nation qui ait des dieux aussi proches d’elle que le Seigneur, notre Dieu, l'est de nous toutes les fois que nous l'invoquons »? (Dt 4,7). Mais ce monothéisme hébraïque n’était pas une porte fermée à la pluralité des Personnes en ce Dieu unique. L’Ancien Testament (la Torah), tel que nous le connaissons, ne manque pas de lueur sur cette foi (Cf. des événements comme la visite sous le chêne de Membré qui dévoile en pénombre l’image d’un Dieu Relation et Communion, à la fois un JE et un NOUS). Mais la question reste à poser : chez les Disciples, d’où viendra enfin l’idée du Dieu « Père, Fils et Esprit Saint » ? La seule et unique réponse se trouve bien sûr dans la Révélation apportée par Jésus de Nazareth.

    La foi en la Sainte Trinité, plonge donc sa racine dans la mission du Christ ; Lui-même, Parole infinie du Père éternel, revêtu de la force de l’Esprit, est engendré du Père, avant tous les siècles, mais conçu du Saint Esprit et né de la Vierge Marie, à la plénitude des temps. C’est bien de lui qu’est venue une telle Révélation, traduite en gestes et paroles concrets dans sa vie au sein de l’humanité. Baptisé dans l’Esprit, Jésus, en effet, priait le Père qui l’avait envoyé sauver les hommes. Lui-même enverra ses Disciples les baptiser « Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ».

    Cette foi en Dieu Trinité révélé par le Christ, n’est pourtant pas un compromis entre le monothéisme et le polythéisme. Bien au contraire. S’il est vrai qu’il n’est pas facile de parler de Dieu, le Dieu de Jésus-Christ nous a facilité la tâche en se révélant comme un Dieu Amour. Dieu est Amour nous dit Saint Jean ! En effet parmi les 99 Noms d’Allah chez les Musulmans, il n’existe pas le Nom : « Allahou al-Mahabba » : (Dieu est Amour). Or dans les lectures de cette solennité on ne parle que de ce Dieu Amour qui crée et sauve l’homme par amour.

    En effet, en se révélant à Moïse, comme nous l’avons lu dans la première lecture tirée du livre de l’Exode (Ex 34, 4b-6. 8-9), un livre de la Torah hébraïque écrit, environ un millénaire avant Jésus-Christ, nous lisons : « Yahvé, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité ».La deuxième lecture (2Cor 13, 11-13) dit : « …Vivez en paix et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous… ». L’Evangile du jour (Jn 3, 16-18), ira encore plus loin en démontrant que ce Dieu Amour a voulu faire entrer l’humanité dans sa communauté : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle…. ».

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  31. 2.Comment comprendre cette réalité ?

    Parler d'amour, revient à parler de communion de personnes : la personne qui aime (l’aimant), la personne qu’on aime (l’aimé) et l’amour qui les unit. A ce niveau, rappelons au passage que dans sa théologie l’Eglise s’est servie du terme “Nature” ou “Substance” pour indiquer l’unité en Dieu et du terme “Personne” pour indiquer la distinction. Ainsi, partageant la même nature, les Personnes divines sont distinctes entre elles. C’est dans cette Unité-Distinction que le Père aime le Fils et le Fils aime le Père de l’Amour réciproque qu’est l'Esprit Saint. Nous parlons d’amour et de communion entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint, mais bien qu'ils soient trois Personnes, il n'y a qu'un seul Dieu. L’Amour unit, avons-nous dit, or en Dieu l'Amour est parfait et si parfait que, bien qu’il y soient trois Personnes il n'existe qu'un seul et unique Dieu : le Père est Dieu, le Fils est Dieu, l'Esprit Saint est Dieu, mais ensemble ils ne forment pas trois dieux, mais un et un seul Dieu.

    Il s’agit bien sûr d’un mystère de relation. Si les personnes divines sont définies par la Théologie comme "Relations subsistantes", ce qui signifie qu’elles sont des Relations, nous êtres humains, n’en sommes guère ; nous, avons seulement des relations (relation du père au fils, du mari à la femme….), mais ce sont des relations qui ne nous comblent pas à l’infini. Ce n’est pas le cas chez les Personnes de la Sainte Trinité.
    Enfin reconnaissons que le bonheur de l’homme dépend, en grande partie de la qualité de ses relations. Ceci me rappelle tout court l’enseignement du Pape Emérite Benoît XVI, qui dit que la vraie pauvreté, c’est la solitude. Disons avant d’aborder le dernier point que la contemplation de la Sainte Trinité est destinée à avoir un impact précieux sur la vie humaine.

    3.Comment vivre ce mystère ?

    L’homme, créé à l'image et la ressemblance de Dieu est le reflet même de la Sainte Trinité. Dans la création, l’homme et la femme sont plus parfaitement dignes révélateurs de la divine communion. Aimer nous fait mieux ressembler à Dieu, car plus on aime, plus on se sanctifie. « Soyez saints comme votre Père céleste est Saint » : n’est pas là notre première vocation ? L’Eglise qui est la gloire de Dieu et toute la famille humaine sont appelées à la sainteté, juste parce qu'elles sont appelées à refléter le mystère de Dieu. Plus nos communautés sont unies par l'amour, plus elles forment une seule et même famille où on s'aime mutuellement, où on s’aide et s’entraide fraternellement à servir le Créateur. Perdre le chemin qui conduit au vrai Dieu, en s’émancipant, malheureusement de l’Eglise, nous dévie tragiquement de notre vocation : celle d’être le reflet de la Sainte Trinité.

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  32. En conclusion, disons que Dieu n’attend pas des chrétiens béninois qu’ils soient habiles à inventer des religions ou à créer des dieux. Mais qu’ils croient et adorent humblement la Sainte Trinité, pour le salut éternel de leurs âmes. La perfection ne consiste pas à faire des miracles, mais à aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force et de tout son esprit et le prochain comme soi-même. Aussi vrai que c’est par la croix du Christ que Dieu nous a prouvé son grand amour, c’est également en portant et en supportant la croix que nous aussi devons lui prouver notre grand amour. Malheureusement, à force de fuir sa croix, l’homme finira par se retrouver loin du vrai Dieu. Cette vérité, les Béninois la connaissent désormais et sont prêts à défendre leur foi.

    Bonne fête de la Sainte Trinité à tous !

    Père Moïse N. KOUMAKPAI

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  33. 12ème dimanche du temps ordinaire/ Année A : dimanche de la solennité du Corps et du Sang du Christ.
    1ère lecture : Dieu nourrit son peuple (Dt 8, 2-3.14b-16a)
    Psaume : Ps 147, 12-13, 14-15, 19-20
    2ème lecture : Le sacrement de l’unité (1Co 10, 16-17)
    Evangile : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde» (Jn 6, 51-58)

    Homélie proposée par le Père Césaire

    L’Eglise célèbre ce dimanche la solennité du Corps et du Sang du Christ. A travers la liturgie de la Parole de ce jour, la grâce nous est alors offerte de prendre plus profondément conscience du sens réel des faims et des soifs qui nous habitent intérieurement, qui justifient le bien fondé nos durs labeurs sacrificiels, de nos tâches humaines de développement et qui se traduisent par cette aspiration de notre cœur au bonheur, à un mieux-être cependant jamais satisfait totalement. A qui ce sentiment d’incomplétude intérieure lié à notre être d’achèvement ressenti peut-il renvoyer alors ?
    « Comme une biche languit après l’eau vive, chantera le psalmiste pour traduire l’expérience mystique de la force de cette soif qui habite son coeur, ainsi mon âme languit vers Toi mon Dieu ». Le Psalmiste comme saint Augustin peuvent déjà ici nous introduire dans l’intelligence de la clef du Mystère que véhiculent les textes de la liturgie de ce jour. Que nous enseigne Saint Augustin, le grand évêque d’Hippone ? De lui, nous apprendrons que le « in quies » d’un cœur languissant après Son Auteur - ce sans repos de notre cœur » se traduisant par une certaine tension du cœur vers le bonheur est, en réalité, une autre forme d’inquiétude qui n’est plus psychologique, mais fondamentalement structurelle et spirituelle. Car elle traduit d’une part un désir d’achèvement de l’Homme et d’autre part la reconnaissance et la juste identification de l’Objet de ce désir sur lequel nous pouvons nous méprendre si nous ne prenons garde : « Tu nous as fait pour Toi Seigneur, clame saint Augustin à la suite du psalmiste, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne retourne en Toi ».

    L’expérience profonde de notre soif de bonheur que rien n’arrive à étancher avec justesse semble nous orienter vers quelque de chose de plus profond que les textes de ce jour s’attèlent à nous révéler. De la première lecture jusqu’à l’Evangile, reviennent, en effet, comme en boucle des mots comme « pauvreté, faim, soif, nourriture, eau, pain… ». Déjà en première lecture, Moïse remue la mémoire collective du peuple hébreu qui se doit de se souvenir des gestes de Yahvé dans sa vie afin de rendre grâce. Se souvenir fait forcément appel à une autre démarche plus essentielle du cœur qui se souvient : c’est de rendre grâce, prémices de l’action de grâce par excellence au cœur de l’Eucharistie où le Christ, dans une attitude d’oblation parfaite au Père en tant qu’Il est Lui-même l’Autel, le Prêtre et la Victime, s’offre en vraie nourriture et en vrai breuvage à Son peuple. Mais là, nous avons commencé par escamoter les différentes étapes de la longue préparation du peuple de Dieu en vue de l’accueil du Verbe de Dieu fait chair afin de nous rassasier de Dieu.

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  34. Retournons toujours dans le livre du Deutéronome pour voir Moïse annoncer lointainement Jésus-Christ, Parole de Dieu faite chair. La présence de la Manne, préfiguration du mystère eucharistique, semble être précédée d’un mouvement nécessaire évoqué ici par le législateur hébreu : le fait que Dieu a fait connaître la pauvreté à son peuple, lui a fait sentir la faim est antérieur au don de la manne, nourriture que ni le peuple ni ses pères n'ont connue. Et ce don a une finalité : faire découvrir que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. Une telle pédagogie divine est voulue pour que l’homme apprenne à faire l’expérience, par delà ses forces, d’une dépossession de soi qui est la vraie pauvreté, attitude préalable pour apprécier dans l’humilité du cœur cette faim de Dieu qui Seul nous rassasie entièrement et pleinement. Toute démarche d’accueil du don de Dieu dans la communion intense à son Corps et à son Sang est forcément hypothéquée tant que nous ne faisons pas l’expérience personnelle d’une pauvreté réelle du cœur qui se décentre de lui-même, d’une mort à nos succédanés de bonheur, à nos fausses sécurités, ces idoles que nos peurs de la mort et de l’échec génèrent et qui nous éloignent de l’Eglise et de la foi authentique reçue des Apôtres.

    L’implication directe de tout refus d’esprit de pauvreté évangélique, c’est non seulement la surévaluation de ce qui est de moindre valeur, mais également la division introduite par l’orgueil humain, l’exact opposé de cette pauvreté du cœur qui s’ouvre au don de Dieu et au frère dans une dépossession de sa volonté de puissance au profit de la volonté de la Parole de Dieu sur lui.

    La communion au Corps et au Sang du Christ dont nous parle saint Paul en deuxième lecture est précisément à ce prix : dessaisissement de soi et accueil du frère, en tant que sacrement en vue de l’unité dans la charité dont nos célébrations eucharistiques quotidiennes en est le ciment. « La coupe d'action de grâce que nous bénissons, n'est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ ?Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain ».

    Le sens plénier de l’Eglise, Corps mystique du Christ, nourrie de l’eucharistie, est là. Sa croissance et celle de ses membres appelés à une pleine cohérence identitaire avec le Christ en dépend vitalement. Car comme le déclare le Christ lui-même dans l’Evangile de ce jour :« Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. ».

    L’exigence de cette vérité est si absolue que l’Eucharistie s’adresse d’abord et exclusivement à des êtres de chair et de besoin et non pas des éons, appelés à devenir ce qu’ils reçoivent par-delà leurs attentes matérielles, psychologiques et morales ». Saint Augustin à la suite de Saint Ambroise de Milan dira à ses fidèles, préposés au baptême, durant ses catéchèses mystagogiques, de devenir ce qu’ils reçoivent, un autre Christ. Le lien qui unit le chrétien au Corps et au Sang du Christ est si vital que être excommunié de la communion de l’Eglise entraîne immanquablement une mort certaine, si le délinquant ne recouvre sa santé spirituelle en devenant plus pauvre de cœur, donc plus humble et plus obéissant à la volonté de Dieu sur lui.

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  35. On comprend alors le drame d’une excommunication qui vient du fait même que, par la perte de tout esprit de pauvreté évangélique, on nie le don de l’amour de Dieu et, érige de façon illusoire d’autres dieux qui, pensons-nous, peuvent rassasier nos faims et nos soifs, fussent-elles matérielles. On peut s’autoriser d’en répertorier, ces idoles contemporaines dont les noms sont souvent déclinés en « ism » : il s’agit de l’ésotérisme, du sectarisme, de l’occultisme… autant d’idoles auxquelles nous recourons illusoirement pour dominer le frère, écraser l’autre, détruire et, enfin de compte, prétendre s’auto réaliser sans la grâce… Sommes-nous sûrs que ces idoles nous rassasieront et étancheront définitivement notre soif de Dieu ?

    Il importe de redécouvrir en cette solennité du Corps et du Sang du Christ l’immense amour d’un Dieu personnel pour nous qui, pour nous recréer afin de nous assimiler à Lui, s’offre à nous en Nourriture et en Boisson ; une Nourriture qui ne périt point et nous donne la Vie en abondance, la Vie même de Dieu, une Boisson qui ne tarit point, mais nous maintient vivant par delà la mort biologique.

    Que par l’intercession des saints François d’Assise et Pio de Pietrelcina, Dieu creuse davantage en nous son désir et rende ardente notre ferveur pour le Christ réellement présent dans son Corps, dans son Âme et dans toute sa divinité au Très saint Sacrement et au cœur de l’Eucharistie. Amen

    Bonne célébration de la Fête-Dieu à tous !

    ADORONS !

    Tantum ergo Sacramentum
    Veneremur cernui:
    Et antiquum documentum
    Novo cedat ritui:
    Praestet fides supplementum
    Sensuum defectui.
    Genitori, Genitoque
    Laus et Jubilatio,
    Salus, honor, virtus quoque
    Sit et benedictio:
    Procedenti ab utroque
    Compar sit laudatio.


    Un si auguste sacrement,
    Adorons-le, prosternés ;
    Que les vieilles cérémonies
    Fassent place au nouveau rite ;
    Que la foi de nos cœurs supplée
    Aux faiblesses de nos sens.
    Au Père et à son Fils unique,
    Louange et vibrant triomphe !
    Gloire, honneur et toute-puissance !
    Bénissons-les à jamais !
    A l'Esprit procédant des deux,
    Egale adoration.

    Ainsi soit-il.

    Césaire



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  36. 13éme Dimanche du temps ordinaire Année A
    Solennité Saint Pierre et Saint Paul

    Méditation proposée par le Père KOUMAKPAÏ Moïse

    Dans un monde qui a perdu ses repères, pour s’en être débarrassé, l’Eglise nous donne une fois encore la preuve de sa sagesse et de sa fidélité à la foi qui la fait vivre, en fêtant solennellement ses colonnes en la personne des Apôtres Pierre et Paul.

    En effet, Saints Pierre et Paul, sont deux Apôtres différents en tout point de vue, mais considérés fondements de l’Eglise, de par leur vocation, leur mission, l’importance de leur message et surtout en vertu de leur foi au Christ à qui ils sont restés fidèles jusqu’au martyr. Toute reconnaissante vis-à-vis d’eux, l’Eglise qu’ils ont souffert à bâtir et à défendre les réunit chaque 29 Juin, dans une même vénération, mettant ainsi l’accent sur la fraternité apostolique dans laquelle ils ont eu à collaborer, (cf. Préface de la Messe du Jour). La liturgie de la Parole de ce jour nous donne assez de renseignements sur la particularité du vécu de chacun d’eux à la suite du Christ.

    1. Sur Pierre, la première lecture (Ac 12, 1-11), nous apprend :

    Que le Roi Hérode le fit appréhender, emprisonner, et placer sous la garde de quatre escouades de quatre soldats ; il voulait le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. Tandis qu’il était ainsi détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance. …Et voici que survint l’ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. Il réveilla Pierre en le frappant au côté et dit : « Lève-toi vite. » Les chaînes lui tombèrent des mains. Alors l’ange lui dit: « Mets ta ceinture et chausse tes sandales.» Ce que fit Pierre. L’ange ajouta : « Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi. ». Pierre sortit derrière lui, mais ne savait pas que tout ce qui arrivait grâce à l’ange était bien réel ; il pensait qu’il avait une vision. Une fois dehors, ils s’engagèrent dans une rue, et aussitôt l’ange le quitta. Alors, se reprenant, Pierre dit : « Vraiment, je me rends compte maintenant que le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a arraché aux mains d’Hérode et à tout ce qu’attendait le peuple juif. »
    Remarquons ici, que la promesse que le Christ lui avait faite dans l’Evangile, comme nous le relisons en ce jour (Mt 10, 37-42) : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle », se réalise déjà à travers cette délivrance.

    2. Quant à Paul dont la voix résonne dans la deuxième lecture (2 Tm 4, 6-8. 17-18) :

    Il a fallu également passer par des tribulations pour arriver à la couronne que nous contemplons sur sa tête en ce jour, à travers la ferveur de cette solennité. Parvenir à la fin de sa course derrière le Christ auquel il s’est converti sur le chemin de Damas, il pouvait raffermir la foi de son disciple Timothée, à qui il disait dans sa deuxième Lettre :
    « Fils bien-aimé, moi, je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse ».

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  37. De leur témoignage à eux deux, nous pouvons retenir plusieurs enseignements. Ici nous voudrions en souligner seulement :

    3- L’autorité apostolique des Saints Pierre et Paul garantie l’authenticité de la foi de l’Eglise.

    • La tendance ecclésio ou apostolo-vacante que nous observons aujourd’hui du côté des Nouveaux Mouvements Religieux (NMR), démontre la gravité de l’ignorance des soi-disant « charismatiques » qui en sont les fondateurs. Aujourd’hui nous devons savoir que : c’est mettre la foi chrétienne en danger que de rompre les liens avec l’autorité apostolique et prétendre parler et agir au nom du Christ. Là-dessus, Paul avec sa visite à Pierre à Jérusalem, nous donne un exemple de communion dans la foi.

    • La promesse faite par le Christ à l’Apôtre Pierre, garantie l’authenticité de la foi de qui
    marche à la suite des Apôtres. « Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux». En effet, si les divers schismes et soulèvements contre l’Autorité apostolique du Pape, à travers l’histoire bimillénaire de l’Eglise ne réussissent pas à faire chuter le peuple des baptisés, c’est que le Christ réalise au fil des âges sa promesse. D’où Pierre doit garder ferme sa foi en celui qui l’a institué, afin de veiller fidèlement sur le troupeau qu’il lui a confié.
    • La prière pour l’unité des chrétiens à la quelle nous engage la fête de la Chaire de Saint Pierre et de la Conversion de Saint Paul doit être une prière quotidienne. Et ce n’est pas pour rien que le Pape François, nous invite chaque fois à prier pour lui. C’est pour que la prière que l’Eglise faisait monter vers Dieu, quand Pierre était en prison, puisse continuer, incessamment comme prière effective et efficace, quand bien même, il n’est plus question de prison, mais d’autres difficultés liées à cette charge pastorale universelle.
    • L’Eglise et la solidité du message chrétien au fil des âges !
    D’âge en âge, en effet, l’Eglise subit des assauts des forces de ce monde, des forces de l’enfer, mais elle tient toujours sur ses pieds : rien ne l’a empêché de traverser les siècles et parvenir aux temps modernes. A l’âge de la modernité et postmodernité, on a pu craindre qu’elle ne se ferme aux technologies nouvelles et à l’intelligence des choses qu’elles supposent, mais, prophète, elle a su lire les signes des temps, grâce au Concile Vatican II, au point de prédire l’horizon d’un futur qu’elle illumine d’avance par l’Evangile du Christ.

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  38. Dans le contexte historique actuel où certains hommes de religions croient défendre le droit de Dieu contre ceux de l’homme, contre sa paix sa vie et sa dignité, le message de l’Eglise est attendu.

    De même, pour éclairer la conscience de l’homme de ce temps, face aux erreurs du Nouvel Ordre du Monde, qui se développe contre l’homme et son droit inaliénable à la vie spirituelle et religieuse…et contre la famille, son message est attendu. Ce message de vérité, est la prophétie à scruter, à comprendre et à accueillir par les pouvoirs publics et toute institution ayant voix de décision sur l’avenir de l’humanité. Mais, si l’Eglise a les mains nues et n’a pas droit d’imposer la vérité qu’elle enseigne, cette vérité s’impose d’elle-même, lorsque, par expérience, l’homme reconnait aujourd’hui que les décisions politiques tapageuses de notre temps (qui tentent d’évacuer Dieu de la cité pour prétendre la construire), ont échoué lamentablement et hypothéqué malheureusement l’avenir de l’homme.

    Regardant les fondamentalistes qui ont rendu odieuse la religion, l’on peut aussi dire que la religion non plus n’assure pas la paix au monde. Si ! Mais, si la religion ne réussit pas à établir la paix dans la cité, la faute est aux hommes de religions qu’à la religion elle-même. Et donc, si la paix entre les hommes est l’une des vocations de la religion, la solution à sa défaillance ne peut être que de la promouvoir et de la protéger d’abord contre les fondamentalistes, afin qu’elle continue d’apporter sa contribution à la recherche du bien de l’humanité.

    Bonne Fête à tous et que les Apôtres Pierre et Paul soient les vrais protecteurs de notre foi !

    P M K

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  39. Dimanche 06 Juillet 2014 : 14 ème dimanche du Temps Ordinaire/A
    Une Méditation proposée par le Père Césaire

    Le psaume responsorial de ce 14 ème dimanche du temps ordinaire Année/A commence par ces mots de louange à l’adresse de Yahvé Sabaot, le Dieu des Armées : « Le Seigneur est tendresse et pitié,
    lent à la colère et plein d'amour,la bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses oeuvres. ».

    Pour qui se souvient des gestes de Yahvé dans l’histoire du peuple élu, de Sa Capacité toujours actuelle à triompher du mal et à rendre justice aux faibles et à l’orphelin, il peut maintenant réaliser le contraste extraordinaire sur lequel la liturgie de la Parole de ce jour attire notre attention. La deuxième lecture de ce dimanche n’est pas sans lien direct avec un tel contraste déconcertant entre l’image d’un Dieu guerrier, briseur de chars, « exerçant nos mains pour le combat », « brisant la nuque des ennemis » et celle d’un Dieu tendre, lent à la colère et plein d’amour… L’extrait du livre du prophète Zacharie, en première lecture, propose de contempler cette dernière image, pour autant qu’il ne rejette la première. Car la fougue martialement divine que le peuple hébreu reconnaît à Son Dieu, le nôtre, reste omniprésente et transversale aux deux images apparemment opposées l’une à l’autre. En peu de lignes, le prophète dévoile l’étape actuelle de la connaissance graduelle de Dieu à laquelle le Seigneur, dans sa pédagogie, conduit patiemment Son peuple :« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi : il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune.Ce roi fera disparaître d'Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l'arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations ».

    Que l’usage expresse et stratégique du verbe « briser » retienne notre attention dans cette méditation des textes de ce dimanche. L’acte de briser connote fondamentalement une expression de violence, fût-elle physique ou morale. Mais sur l’ambivalence de ce mot, l’équivoque est totalement levée dans le livre du prophète : « Voici ton roi qui vient vers toi » déclare-t-il. Ce roi est certes victorieux, mais il est aussi juste et humble de façon proportionnelle à sa grandeur infinie. Une disproportionnalité éventuelle voire ontologique entre ce qu’il est en tant qu’Amour et une violence gratuite et à allure vindicative qu’on lui collerait comme clichés extérieurs, le rendrait à coups sûr tout ce que l’homme s’imaginerait sur lui, à partir de ses prismes déformés de la puissance, sauf Dieu. En d’autres termes, il aura été le fruit d’une simple projection de notre ego sur lui ; un ego qui veut l’enfermer dans nos illusions sur lui, sauf ce qu’Il est et demeure, c’est-à-dire un Dieu lent à la colère et plein d’amour.
    Dieu ayant perçu le danger d’une telle tentative d’instrumentalisation de sa Vraie puissance, mal comprise, échappe à l’homme qui veut se passer de la Révélation reçue en allant de lui-même comme l’aune de sa propre mesure pour apprécier Dieu. L’homme se définit alors en prétendant définir Dieu. Il parle de ses ressentiments, de ses susceptibilités, de ses déceptions, de ses frustrations personnelles qu’il attribue à l’autorité de Dieu. Ce n’est plus de Dieu qu’on part comme l’Unique Mesure du bien, du vrai et du beau, mais de soi-même, qu’on établit comme la mesure de toutes choses. S’étonnerait-on alors de la dérive du subjectivisme qui aboutit à des phénomènes de veau d’or, de sectarisme, d’ésotérisme, de Banamè… ? L’une des conséquences immédiates d’une telle dérive moins fidéliste qu’épistémologique reste ce que le Pape émérite Benoît XVI appelle « la dictature du relativisme » où l’on crée un nivellement des vérités révélées par la base avec des idéologies ou bien on les nie carrément en les substituant par de demi-vérités.

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  40. De la première lecture de ce jour au psaume responsorial, l’allure du texte n’a pas changé, quand bien même elle a conservé en filigrane le même degré d’intensité guerrière. Dieu se dit de Lui-même et le fera pleinement en la personne de Jésus-Christ : Je ne suis puissant qu’à aimer. Pour établir la paix, il est capable de briser des chars de guerre. Il est même prêt à exercer nos mains pour le combat spirituel contre notre moi intérieur qui tend à se substituer à Dieu par rivalité absurde ( Cf. le récit de la chute, cf Banamè), contre notre moi qui jalouse des places qui ne nous sont pas dévolues, convoite des services dans l’Eglise et en fait un objet de gloire et de promotion sociale : Sinon comment expliquer qu’un Matthias, par exemple, s’autoproclame Pape pendant que ceux qui sont légitimement préposés à ce noble service dans l’Eglise souhaitent en être dispensés ou y renoncent. N’entrevoyez-vous pas là un contraste qui traduit bien l’esprit opportuniste et mercantiliste dans lequel s’inscrit scandaleusement l’usurpateur, l’orgueilleux et le parvenu ? Dieu est-il glorifié là ou bien soi-même, assoiffé de gloire et d’honneur ? On étend la réflexion à tous ces pères de famille irresponsables et à tous ces anciens séminaristes qui se consolent par dépression ( malheureusement) d’une bêtise affreuse qui dit tout de l’abîme d’une âme peu épanouie et peu complète en elle-même qui meurt de regret d’avoir raté à jamais le sacerdoce par sa propre erreur. Adam et Eve aussi ont fait échouer le projet de Dieu sur eux par leur rébellion contre un Dieu pourtant Amour et sont entrés ipso facto dans une impasse de non être, d’incohérence identitaire qui abouti finalement à une logique infernale et sans issue de mensonge à soi-même. On n’est pas heureux ! On n’est plus soi-même. On porte des masques pour se convaincre d’une valeur qu’on n’a pas. Illusions et artifices vont de pair .

    Au-delà du phénomène de Banamè , chacun peut repérer aussi les lieux de son autocélébration personnelle qui fait dire à Dieu ce qu’il n’a pas dit ou bien lui fait être ce qu’il n’est pas. Revisitons le cheminement pédagogique de Dieu avec Son peuple. L’Objectif de ce grand projet d’amour de Dieu avec le peuple hébreu se trouve dévoilé par l’Apôtre Paul dans sa lettre aux Romains en deuxième lecture ; Objectif pleinement réalisé en la personne de Jésus-Christ: C’est de nous éviter de vivre sous l'emprise de la chair. Car cela conduit à la mort. Or à chaque fois que nous nous mentons à nous-mêmes, que nous mentons au nom de Dieu, que nous inventons notre propre « parole de Dieu » en dehors des données révélées, nous vivons sous l’emprise de la chair, de notre ego qui nous conduit à l’isolement et à une rupture radicale d’avec la vérité qu’est Dieu.

    Pouvait-il en être d’ailleurs autrement lorsque pour être comptés parmi les disciples du Christ, il faut consentir à devenir doux et humble de cœur comme Lui, devenir, comme Il l’indique dans l’Evangile du jour, « un petit enfant ». Dieu se révèle doux et humble de cœur ! Il est victorieux et absolument puissant parce qu’étant Amour et non pas haine, injure, provocation… Il est certain qu’on ne peut arriver à cette humilité du cœur et à cette douceur du Christ sans une violence guerrière sur nous-mêmes. Car c’est un combat spirituel.

    Voilà pourquoi, nous allons demander au Seigneur de nous accorder la grâce de briser nos chars qui nous font hisser à un piédestal, tel qu’il fait inverser l’esprit de service en esprit de gloire et de recherche de pouvoir… Qui que nous sommes, si nous ne combattons pas le bon combat de Dieu, on courre le risque de se faire « pape », « cardinal » « évêque », « prêtre », ou bien même « président de la république »… de notre ego et non pas du peuple… Et l’ego n’a jamais besoin de l’autre pour se faire valoir. Il n’est jamais si petit pour être humble et obéissant. Il s’en impose aux autres…
    Dieu nous en préserve !
    Amen

    Césaire

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  41. XVème Dimanche du Temps ordinaire A
    Méditation proposée par le Père Moïse KOUMAKPAÏ

    • 1ère lecture : La parole de Dieu fait germer la terre (Is 55, 10-11)
    • Ps 64, 10abcd, 10e-11, 12-13, 12b.14: Tu visites la terre, Seigneur, tu bénis ses semences
    • 2ème lecture : La création tout entière participe au salut (Rm 8, 18-23
    • Evangile : Les paraboles du Royaume. Le semeur (brève : 1-9) (Mt 13, 1-23).

    Le discours sur l’importance de la Parole de Dieu est au centre de la liturgie de ce 15ème Dimanche du temps ordinaire année A (Cf. 1ère Lect. Et l’Evangile de ce jour). Et si nous sommes d’accord qu’il ne peut y avoir de Dimanche sans parole de Dieu, ce ne sera pourtant pas une tautologie que de nommer ce Dimanche-ci, : « le Dimanche de la Parole de Dieu », vue sa richesse liturgique, en ce sens. D’ailleurs l’Eucharistie est bien le centre de chaque Dimanche et pourtant l’Eglise s’est donné un Dimanche spécialement voué au culte et l’Adoration de l’Eucharistie : « le Dimanche du Saint Sacrement ! ».

    Les lectures de ce Dimanche en effet, nous ramènent, non seulement, à la belle définition de l’Eglise comme « demeure de la Parole de Dieu » par le Synode des Evêques sur la Parole de Dieu, mais également à toute l’Exhortation apostolique qui a suivi ce Synode et qui nous enseigne, entre autre que : « La Parole et l’Eucharistie sont corrélées intimement au point de ne pouvoir être comprises l’une sans l’autre : la Parole de Dieu se fait chair sacramentelle dans l’événement eucharistique. L’Eucharistie nous ouvre à l’intelligence de la Sainte Écriture, comme la Sainte Écriture illumine et explique à son tour le Mystère eucharistique » ( Verbum Domini, 55). N’est pas ce que l’Eucharistie de ce Dimanche nous donne de vivre ?

    1. Qu’est-ce que la parole de Dieu ?

    Voilà la première préoccupation à laquelle répond la liturgie de ce jour !La première lecture, tirée du livre du Prophète Isaïe, y va de toute sa clarté en définissant cette parole comme « la pluie qui descendant du ciel, vient féconder la terre aride de nos cœurs, avant d’y retourner». « Ainsi parle le Seigneur : La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre….Ainsi ma parole… ».

    Chacun pourrait toucher du doigt ce que dit ici le Prophète. Il suffit de se donner la peine d’arroser une terre sèche, seulement pendant une semaine pour remarquer que l’eau féconde la vie qu’elle renferme en elle. Voilà l’effet que doit laisser la parole de Dieu dans la vie d’un homme : la féconder. Mais cela suppose que l’homme s’ouvre à la grâce de Dieu, qu’il accepte de se laisser pénétrer par la parole de Dieu. Le Christ lui-même est la parole de Dieu par excellence : quand il entre dans une vie, il y apporte sa lumière, sa paix, son pardon ; la rendant elle-même capable d’éclairer, capable de faire la paix et d’offrir le pardon. Point n’est besoin de dire ici que nos vies manquent de lumière, de paix et de pardon, parce qu’elles ne sont pas suffisamment ouvertes à la grâce du Christ Rédempteur. Enfin nul peut atteindre une telle fécondité, un tel dynamisme de la parole de Dieu, s’il n’accepte pas d’entrer dans la logique de la parabole du Semeur. (suite)


    Père Moïse N. KOUMAKPAI

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  42. 2. Entrer dans la logique de la parabole du semeur ?

    Remarquons qu’il s’agit ici de Dieu, comme « le Semeur ». Il n’est pas un semeur, mais le Semeur, c’est-à-dire celui qui a pour seul travail de semer (on dirait le Dictionnaire LAROUSSE : il sème à tout vent !). Ici, il nous faut contempler la générosité du semeur qui confie la vie à toute terre et qui ne calcule pas le grain. C’est bien ainsi que Dieu dispense ses grâces, les distribuant à chacun, les faisant pleuvoir comme une pluie, sur une humanité à qui il fait confiance. Pour lui, chacun est capable, à priori (homo capax Dei); voilà pourquoi il veut faire entrer chacun dans son projet de don de la vie. Chacun est un commencement de la vie éternelle : une vie semée en tous et qui germe de la même manière en chacun. Dieu n’attend pas que cette vie soit étouffée, ni par les ronces (nos péchés), ni par la chaleur du soleil (nos mauvaises passions), ni par les pierres (nos aridités).

    Mais à la générosité du semeur qu’il est, doit correspondre la générosité de la terre qui doit répondre ; de la nature qui doit protéger ; du grain qui doit germer et rendre compte de toutes les grâces mises à sa disposition. Ce qui revient à dire qu’à la bonté de Dieu qui sème sa parole, ses grâces en nos vies doit correspondre notre ouverture, notre collaboration, comme celle d’une mère, appelée à entre en alliance avec la vie qu’elle a reçue et qu’elle porte en elle. L’image de mère est ici significative : la vie embryonnaire que porte la mère, n’a qu’un seul désir : grandir et arriver à maturité. Si ce désir rencontre la réponse favorable de celle qui l’accueille, la nourrit et la protège, l’alliance est scellée et portera sans aucun doute ses fruits !

    Le premier effort que nous demande la logique de la parabole du semeur, c’est d’accueillir donc la parole de Dieu, dans un cœur converti qui sache porter jusqu’à la moisson, la semence du royaume de Dieu enfouie en nous par le Rédempteur. Il ne s’agit pas de porter cette semence pour un temps ! Il ne s’agit pas d’en faire ce qu’on veut ! Il ne s’agit pas de tordre le cou à la volonté de Dieu, par un soi-disant révélation qui transforme l’autre en terrain intoxiqué, comme ces terres de Naples dont on dit à la TV qu’elles sont dénaturées par les déchets toxiques qui empoissonnent la vie des habitants. Mais il s’agit d’être fidèle et de demeurer dans le dynamisme de cette fidélité.
    En effet, ce qui se passe au Bénin, avec le soi-disant « phénomène diabolique de Banamè » où on tord le cou à la parole de Dieu, est d’une gravité indescriptible. Pour justifier une aberration qui se dynamise par bain de foule (la foule appelle la foule : c’est un phénomène sociologique), on interprète à l’envers la parole de Dieu. Des individus incapables de porter leur vraie identité osent devenir interprètes de la parole de Dieu, usant de présomption et servant de cette parole pour se justifier. C’est un « periculum », un danger dont les conséquences sont aussi incalculables que celles des terres empoisonnées de Naples (Cf. reportage sur France 24).

    Dans l’Eglise du Christ, nul n’est au-dessus de la parole de Dieu, dont le Magistère est le seul vrai interprète. Tous, on la reçoit pour la vivre. Et la vivant, chacun y devient un accomplissement, chacun y apporte par sa sainteté, la compréhension qui en démontre la véracité, la nouveauté et le dynamisme. Et ce « vivre la parole de Dieu », met l’homme en travail.(suite)

    Père Moïse N. KOUMAKPAI

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  43. 3. Se mettre en « travail » par la parole de Dieu :

    Ici, le sens de l’expression « travail » est beaucoup plus philosophique : il s’agit des douleurs de l’enfantement, du travail (travaglio) à faire sur soi et en soi, comme des souffrances dont parle d’ailleurs Saint Paul dans la deuxième lecture ((Rm 8, 18-23) en disant : « J'estime qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous. ».

    La fidélité à notre foi, passe nécessairement à la fidélité à la Parole de Dieu. Et cette fidélité dans le contexte où nous vivons ne se vit pas sans douleurs, sans gémissements, sans un enfantement : celui de l’homme nouveau en nous. J’aime cette phrase de Saint Théodore que j’ai inscrite justement sur ma carte d’ordination sacerdotale : « C’est par la croix que nous sommes dépouillés de l’homme ancien, pour nous revêtir de l’homme nouveau : le Christ ! ». Il s’agit bien ici d’être décidé pour la cause de la parole de Dieu, une parole qui est parole de vie et qui se distingue des philosophies nouvelles de vie dont notre monde aujourd’hui est rempli.

    En effet, tout se vit aujourd’hui en « réseau ». Il faut être du « réseau » des grands de ce monde sinon vous n’évoluez pas ! Mais il faut se demander de quel « réseau » sera-t-on pour parvenir à entrer dans le Royaume des cieux. Je connais de vrais chrétiens qu’on dégrade et humilie dans leurs lieux de travail, parce qu’ils veulent rester fidèles à leur foi. Ceux qui nous parlent de laïcité en donnent un contenu très faux et injuste. A peine sont-ils neutres par rapport aux choix de l’autre ! La question demeure celle-ci :

    " les puissants de ce monde voient autrement les choses que la foi chrétienne nous demande de les voir : alors que doit faire le chrétien pour rester fidèle aux engagements de sa foi ?"

    La seule réponse : accepter l’humiliation, car justement « il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous ».

    BON DIMANCHE AU PERE CESAIRE, A TOUS NOS AMIS !

    Père Moïse N. KOUMAKPAI

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  44. Dimanche 20 Juillet 2014, 16ème dimanche du Temps Ordinaire/ Année A
    Une homélie proposée par le Père Césaire

    Qu’adviendrait-il de l’Homme si Dieu ne se révélait pas à lui ? Il nous est loisible de poser des conjectures à l’infini sur ce « dieu » fictif que notre cœur, assoiffé du vrai Dieu, pourrait inventer ou bien se définir ses prismes déformés du bonheur ou de la liberté. Il suffit, pour s’en convaincre, d’inverser le texte de la première lecture de ce jour. Le résultat sera parfait ! Le dieu auquel nous aurons affaire ne sera plus le Dieu-Amour de la Révélation, mais un dieu croquemitaine à la sovidjinoise par exemple ou bien un dieu « papa bonheur » à l’évangélisme de prospérité chez les Nouveaux Mouvements Religieux (NMR). Or ce sont des erreurs qu’on peut toujours éviter si l’on ne s’écarte pas du Magistère et de la Tradition de l’Eglise, garante du dépôt de la foi reçue des Apôtres.
    Le texte que la liturgie de la Parole de ce 16ème dimanche du Temps Ordinaire de l’Année A nous propose en première lecture est extrait du Livre de la Sagesse. Il corrige fort heureusement la vision erronée que le peuple d’Israël avait de Yahvé et repose la problématique de l’exacte identité de Dieu qui n’est puissant qu’à aimer :
    « Il n'y a pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur, toi qui prends soin de toute chose, et montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes.

    Ta force est à l'origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te rend patient envers toute chose. »
    Qu’est-ce que c’est magnifique ? Que la force de Dieu soit à l’origine de sa justice, et Sa domination sur toute chose le rend patient envers toute chose, voilà qui fournit la clef de l’intelligence d’un autre mystère : le mystère du Silence de Dieu devant les agitations creuses et stériles du démon semant l’ivraie à côté du bon grain. Nous découvrons le sens profond d’une telle patience du Seigneur dans l’Evangile de ce jour lorsqu’il nous propose successivement trois paraboles au sujet du Royaume des cieux, en particulier, celle de l’ivraie semée au milieu du blé. L’Auteur de la création dont nous parle le Livre de la Sagesse a cette assurance plénière et ontologique qu’Il est et demeure le Seul à être au contrôle de Son Eglise malgré les courants de vent contraires, celui de notre vie personnelle, et que rien ne lui échappe. Le fait d’être patient envers toutes choses, serein devant la furie de l’ennemi, devant la loi implacable du mal et du péché qui semble nous écraser, nous et Son Eglise fondée sur du Roc est indicateur qu’Il domine effectivement toutes choses pendant que l'homme dont la puissance est discutée montre sa force, et réprime ceux qui la bravent sciemment. Une illustration, c’est bien celle du conflit israélo-palestinien.

    Remarquons cependant ici que l’Ecrivain sacré, sous l’inspiration de l’Esprit-Saint, note la différence fondamentale et radicale qui peut y avoir entre une créature possédée par « l’Ennemi » de l’Evangile et son Créateur – pour qui le psaume responsorial dira : « Toi qui est bon et qui pardonnes, plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent… ». L’homme fragile s’agite pour peu de choses, brandissant une force discutée surtout lorsque le démon prend possession de lui et lui confère une illusion de puissance ( faux miracle de guérison instantanée, destruction occulte de vies humaines, menaces de mort, manipulations spirites à distance, effet hypnotisant dangereux, magie, ésotérisme…) ; « Tandis que Toi, Seigneur, Qui disposes de la force, écrit l’Auteur de livre de la Sagesse, Tu juges avec indulgence, Tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car Tu n'as qu'à vouloir pour exercer Ta puissance. Par Ton exemple Tu as enseigné à Ton peuple que le juste doit être humain, et Tu as pénétré Tes fils d'une belle espérance : à ceux qui ont péché Tu accordes la conversion. ». (suite)
    Césaire

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  45. Voilà qui est Dieu ! Inversons ce beau Texte du Livre de la Sagesse et en lieu et place de ces extraits « Tu juges avec indulgence, Tu gouvernes avec beaucoup de ménagement… A ceux qui ont péché Tu accordes la conversion », mettons plutôt ceci : « Tu juges avec beaucoup de colère, Tu nous gouvernes sans ménagement, car exaspéré de nos comportements, notamment ceux de Tes prêtres de l’Eglise « romaine »… A ceux qui ont péché Tu n’accordes point le pardon, (surtout s’ils volent tes quêtes) mais le châtiment suprême, la mort, en divisant Ton peuple… ». Il est évident, convenons-nous, que la Parole de Dieu a subi une distorsion délibérée et ne dit plus Dieu, mais autre chose opposé à Dieu, à sa essence et à sa Parole. Et cet autre chose, c’est bien entendu « l’Ennemi » dont nous parle l’Evangile. Comme on peut s’en douter, s’il ya une ivraie qui peut pousser avec le bon grain, c’est bien entendu ces interprétations erronées de la Parole de Dieu qui « font créer des faussaires de Dieu » et viennent troubler la foi des fidèles de Jésus-Christ qui peinent à discerner l’erreur de la vérité, l’ivraie du bon grain. Banamè, c’est une erreur, c’est une ivraie parfaite que l’ennemi, dans la nuit d’une foi peu mûre, recherchant le sensationnel et le merveilleux, a semé au milieu du blé engrangé depuis plus de 150ans.

    Dans l’Evangile, le Seigneur eut le soin de préciser que ce désordre a lieu pendant que « les gens dormaient ». Ce n’est point une nuit de la foi, connue des grands mystiques de l’Eglise. C’est plutôt une crise de la foi, un malaise structurel dangereux anthropologiquement lié à des conséquences fâcheuses d’une collusion grave entre foi et traditions. La peur de la mort étant le ciment d’un tel malaise, ce sommeil spirituel continuera jusqu’à notre libération totale de la peur. Seulement, cela ne semble pas inquiéter le Christ. A la suite des serviteurs de l’Evangile, nous demandons au Seigneur :

    « Seigneur, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ, ou de façon plus circonstanciée, dans ton Eglise au Bénin ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie ? ».

    Mais voici Sa Réponse : « C'est un ennemi qui a fait cela. »

    Ce qui laisse entendre que le Seigneur n’est point le complice des apostats ni des suppôts du démon qui prétendent faire du bien au nom de Dieu pendant qu’ils divisent l’Eglise de Jésus-Christ, des foyers, des familles, parodient des institutions, des symboles de l’Eglise pour que l’ivraie fût parfaite…

    Mais le plus intéressant, disais-je, c’est qu’une telle incursion du démon dans le champ du Seigneur ne semble point l’inquiéter outre mesure, signe de sa domination sur toutes choses.

    Pour preuves, à la question : « Alors, Seigneur, veux-tu que nous allions enlever cette ivraie ? », voici ce qu’Il nous répond dans Sa grande Patience :

    « Non, de peur qu'en enlevant l'ivraie, vous n'arrachiez le blé en même temps.
    Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d'abord l'ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier. »

    « Laissez-les pousser ensemble »… Qu’est-ce que cela pourrait signifier pour nous ? (suite)

    Césaire

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  46. Il ne s’agit pas, bien entendu, d’applaudir une erreur manifeste, une hérésie scandaleuse, une déviation sectaire… Non ! Mais cette recommandation du Christ signifie la patience d’un Maître pleinement Amour et Miséricorde qui continue d’espérer le retour de l’égaré, de croire à la conversion du pécheur en dépit de tout. Il est certain que l’ivraie n’est point de Dieu ; encore moins, du cœur de l’Homme créé bon. C’est l’ennemi qui l’a semée dans le champ de Dieu et ce de nuit. Cependant, le blé peut se garder de se laisser corrompre par l’ivraie, étant chacun de nature opposée. En filigrane à ces textes que la liturgie de la Parole nous propose ce dimanche, se dessinent nettement les enjeux d’une vie de foi et de liberté dont les racines sont coupées de l’Esprit « qui prie en nous », « vient au secours de notre faiblesse » et dont nous parle Saint Paul en deuxième lecture, dans sa Lettre aux Chrétiens de Rome.

    La peur de la mort et la frayeur devant les épreuves de santé, de maternité, de l’emploi… surtout si elles semblent être d’origine mystique nous fragilisent dans notre foi. Mais devrions-nous céder au charme et au chantage de l’Ennemi ? Si aujourd’hui, d’anciens fidèles du Christ ont apostasié, c’est précisément parce que leur cœur devenu si égoïste s’est fermé à la grâce de l’Esprit de force et de vérité qui vient au secours de notre faiblesse et nous préserve des erreurs.

    Puissions-nous découvrir Dieu dans la médiation de la Parole de Dieu et implorer Sa grâce de nous rendre fort et confiant en Lui qui est Amour et patient envers toutes choses.

    Amen

    Césaire

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  47. XVII ème Dimanche du Temps ordinaire A
    Méditation proposée par le Père Moïse KOUMAKPAÏ

    • 1ère lecture : 1ère lecture : Salomon demande à Dieu le véritable trésor (1R 3, 5.7-12).
    • Ps Ps 118, 57.72, 76-77, 127-128, 129-130 Mon partage, Seigneur, je l'ai dit,
    c'est observer tes paroles.
    • 2ème lecture : Dieu fait tout pour que nous partagions un jour la gloire du Christ (Rm 8, 28-30).
    • Evangile : Les paraboles du Royaume. Le trésor caché et la perle - Le filet (Mt 13, 44-52).

    Le discours sur le Règne de Dieu est encore à la page ce Dimanche. Nous y voyons combien il tient à cœur au Seigneur de nous préparer à ne pas rater le but de l’existence chrétienne : l’Entrée dans le règne de Dieu. Et donc depuis trois Dimanches, le Seigneur ne fait que nous instruire par des paraboles. Et cela se voit que c’est à raison que saint Thomas d’Aquin disait que le chrétien est une flèche dans les mains de Dieu : flèche déjà tirée et en course vers un seul but qui est le Royaume des cieux. Est-ce un déterminisme ! Non ! Car Dieu laisse toujours la liberté de choix à l’homme ; il est libre de poursuivre cette course jusqu’au but final, s’il veut.
    En effet, les trois ou quatre paraboles de l’évangile de ce Dimanche et les autres Lectures n’ont pour but que de nous enseigner que nous sommes libres de nous diriger vers le Royaume de Dieu ou non. Pour ce Royaume, le Christ lui-même, s’est fait « Perle précieuse » et « chercheur de trésor ». Il aura tout donner pour nous gagner à son Père. Sa mort, c’est le prix payé pour racheter « le champ avec le trésor qui s’y cache ». Ce qu’il nous enseigne aujourd’hui est donc une sagesse dont il est lui-même la source et le réalisateur. Le choix fait par Salomon nous rappellera la kénose du Christ dans l’hymne aux Philippiens. Des hommes et des femmes comme le Roi Salomon dans l’ A T ( 1ère Lecture) ont préféré, en effet, la sagesse au pouvoir, à la domination, à la victoire sur les ennemis. Le tout dépend donc de la compréhension qu’ils ont eue de ce que Dieu propose. Le Règne de Dieu, c’est : le trésor à chercher et à rechercher durant tout une existence et jusqu’à la fin, sans se lasser ou se laisser dévier de la trajectoire ; le Règne de Dieu, c’est la perle des perles qu’on ne doit pas être fatigué de chercher et pour cette recherche, il faut allumer toutes les lampes de la maison, de la foi, comme la bonne dame, d’une autre parabole de Jésus, qui aura allumé toutes les lampes de sa maison, à la recherche d’une pièce d’argent qu’elle avait perdue. Aujourd’hui, nous sommes appelés à prendre tous les moyens d’éclairage : moyens spirituels (les sacrements, la Doctrine de l’Eglise, la prière, la direction spirituelle…), et moyens scientifiques (L’instruction, le savoir, l’information et les moyens de communication…).
    Cela se voit que les Lectures de ce Dimanches regorgent de richesses inépuisables ! Au-delà de la méditation que je vous propose ici, il va falloir que chacun médite personnellement ces textes afin d’en tirer des « choses neuves et anciennes », pour son vécu personnel dans la foi. Ici nous irons en trois points comme d’habitude ! (suite)

    P M K

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  48. 1. La sagesse du Royaume des cieux vaut plus que le pouvoir de ce monde :
    La vie authentiquement chrétienne n’est pas « l’opium du peuple ». Qui pense ainsi se trompe ! Qui fait penser ainsi, en réduisant le Christianisme à un gagne pain, se trompe ! C’est une Alliance qui n’est pas pour les « essayistes », ni pour « les enfants gâtés » ! C’est un choix qui requiert notre maturité ! Le baptême nous met devant une libre et totale adhésion, sans laquelle, les chrétiens seraient là à se rassembler, rien que pour des formalités, des affinités, des festivités ou des commerces internes qui ne riment à rien et ne conduisent à rien. Malheureusement, les nouveaux mouvements charismatiques, apostoliques, au sein de l’Eglise actuelle, ont parfois la tendance à « la publicité pour Jésus » qui les fait ramener de nouveaux membres, rien que pour démontrer qu’ils sont efficaces dans le domaine de la nouvelle évangélisation. La foi chrétienne n’est pas un vernissage ! Avec le drame du dénie de la foi chrétienne et de la résurgence du paganisme à Banamè-Sovidji où il parait qu’on fait avaler des cauris aux naïfs, détruisant leur innocence et toute défense spirituelle, nous sommes à nous poser des questions au sujet du soubassement de la foi chrétienne au Bénin : le message du Christ est-il vraiment compris chez nous ? Après un Siècle et demi de chemin, n’est-il pas temps de s’asseoir et de se demander où sont nos plaies ? où sont nos faiblesses ? Où sont nos forces dans la foi ? Sommes-nous à la recherche de la sagesse du Royaume comme Salomon ou du pouvoir comme c’est la mode dans le monde politique?
    Enfin comme nous l’observons dans la première Lecture de ce jour, le Roi Salomon s’est différentié de nous et de la mode. Combien de gouvernants de ce monde se soucient aujourd’hui de la sagesse à avoir pour guider leurs peuples. Et pourtant ce qu’à fait Salomon, nous sert d’exemple, oui ou non !. Il n’est pas possible de gérer la vie des autres sans référence à Dieu. Les dirigeants d’aujourd’hui échouent et font échouer leurs peuples avec eux, parce qu’ils poursuivent des intérêts contraires à la dignité humaine et à la volonté du Créateur ! L’évangile de ce jour, nous dira que sans la sagesse qui vient d’auprès de Dieu, il n’est pas possible de découvrir non plus le trésor, la perle du Royaume des cieux. Il n’est même pas possible de plaire à ce Dieu qui veut rassembler tous hommes dans son Royaume. Dieu appelle tous les hommes à entrer dans son Royaume : il a fait de l’Eglise, le filet qui nous rassemble ! Aussi est- il patient jusqu’au dernier moment où il finira par séparer les bons des mauvais. (suite)

    P M K

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  49. 2. La sagesse de Dieu laisse le temps à l’homme de découvrir son règne et de le désirer :
    Voilà trois Dimanches de suite que les paraboles racontées par Jésus nous ramènent à cette vérité : Dieu attend le dernier jugement, donnant à l’homme l’occasion de se convertir. Avec l’Evangile du Semeur commenté il y a deux semaines, nous avons contemplé sa générosité, c’est bien le moment de relire ceci :
    « Ici, il nous faut contempler la générosité du semeur qui confie la vie à toute terre et qui ne calcule pas le grain. C’est bien ainsi que Dieu dispense ses grâces, les distribuant à chacun, les faisant pleuvoir comme une pluie, sur une humanité à qui il fait confiance. Pour lui, chacun est capable, à priori (homo capax Dei); voilà pourquoi il veut faire entrer chacun dans son projet de don de la vie. Chacun est un commencement de la vie éternelle : une vie semée en tous et qui germe de la même manière en chacun. Dieu n’attend pas que cette vie soit étouffée, ni par les ronces (nos péchés), ni par la chaleur du soleil (nos mauvaises passions), ni par les pierres (nos aridités).
    Mais à la générosité du semeur qu’il est, doit correspondre la générosité de la terre qui doit répondre ; de la nature qui doit protéger ; du grain qui doit germer et rendre compte de toutes les grâces mises à sa disposition. Ce qui revient à dire qu’à la bonté de Dieu qui sème sa parole, ses grâces en nos vies doit correspondre notre ouverture, notre collaboration, comme celle d’une mère, appelée à entre en alliance avec la vie qu’elle a reçue et qu’elle porte en elle. L’image de mère est ici significative : la vie embryonnaire que porte la mère, n’a qu’un seul désir : grandir et arriver à maturité. Si ce désir rencontre la réponse favorable de celle qui l’accueille, la nourrit et la protège, l’alliance est scellée et portera sans aucun doute ses fruits ! » (P M K, sur le BB, 13 juillet 2014 09:57).
    Le Dimanche dernier, avec la parabole de l’Ivraie, le Père Césaire nous parlait de la patience du Semeur qui laisse grandir l’Ivraie jusqu’à la moisson. Il nous disait ceci à ce sujet :
    « Laissez-les pousser ensemble »… Qu’est-ce que cela pourrait signifier pour nous ? (suite)
    Il ne s’agit pas, bien entendu, d’applaudir une erreur manifeste, une hérésie scandaleuse, une déviation sectaire… Non ! Mais cette recommandation du Christ signifie la patience d’un Maître pleinement Amour et Miséricorde qui continue d’espérer le retour de l’égaré, de croire à la conversion du pécheur en dépit de tout. Il est certain que l’ivraie n’est point de Dieu ; encore moins, du cœur de l’Homme créé bon. C’est l’ennemi qui l’a semée dans le champ de Dieu et ce de nuit. Cependant, le blé peut se garder de se laisser corrompre par l’ivraie, étant chacun de nature opposée. En filigrane à ces textes que la liturgie de la Parole nous propose ce dimanche, se dessinent nettement les enjeux d’une vie de foi et de liberté dont les racines sont coupées de l’Esprit « qui prie en nous », « vient au secours de notre faiblesse » et dont nous parle Saint Paul en deuxième lecture, dans sa Lettre aux Chrétiens de Rome.
    La peur de la mort et la frayeur devant les épreuves de santé, de maternité, de l’emploi… surtout si elles semblent être d’origine mystique nous fragilisent dans notre foi. Mais devrions-nous céder au charme et au chantage de l’Ennemi ? Si aujourd’hui, d’anciens fidèles du Christ ont apostasié, c’est précisément parce que leur cœur devenu si égoïste s’est fermé à la grâce de l’Esprit de force et de vérité qui vient au secours de notre faiblesse et nous préserve des erreurs.
    Puissions-nous découvrir Dieu dans la médiation de la Parole de Dieu et implorer Sa grâce de nous rendre fort et confiant en Lui qui est Amour et patient envers toutes choses. ». (suite)

    P M K

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  50. Le « laisser cohabiter ensemble le bon et le mauvais » apparait encore aujourd’hui dans la parabole du filet jeté à la mer qui ramène de bons et mauvais poissons. L’évangile dit en effet :
    « Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu'on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s'assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien ».
    Ce temps de patience est celui du discernement pour qui est appelé à entrer dans le règne de Dieu. Combien de fois n’avons-nous pas entendu nos zélés de Sovidji dire : « Dites-leur de prier fort leur Dieu, afin qu’il vienne nous exterminer pour démontrer sa puissance à la face du monde, sinon… ». Le piège est très grand pour qui ne veut rien comprendre : ce n’est pas parce que Dieu est patient envers le pécheur qu’il est dans la vérité. Heureusement beaucoup ont compris. J’ai toujours fait l’éloge de YEMI A. qui a très vite découvert le jeu et dont la conclusion se résume en ces mots : « Cher Père, j’ai vite compris que mon Dieu à moi, ne se trouve pas dans cette pagaille-là ! ». Ce disant elle a rompu avec leurs pratiques et retrouver sa liberté de fille de Dieu et la protection qui accompagne celui qui vit sa foi dans l’innocence spirituelle originelle !
    Puisse la multitude de nos frères et sœurs qui cherchent Dieu dans la sincérité et qui malheureusement continuent de se laisser piéger par ce « fétichisme », retrouver le chemin de retour au Christ avant l’heure du jugement !

    3. Jésus, Trésor du Royaume des cieux et Négociant de perles (nos âmes) !
    La méditation des textes de ce Dimanche nous conduit à la découverte de beaucoup de richesses, avons-nous déjà annoncé ! Parmi ces richesses, n’oublions pas que c’est le Christ lui-même qui est le Trésor des trésors. C’est lui-même le visage resplendissant de la sagesse que recherchait Salomon ! Voilà pourquoi le Sauveur dira à ses Disciples : «Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez. Oui, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu ! » (Lc 10, 24).
    Jésus est le Trésor du Royaume des cieux. Quand on l’a vraiment découvert, on est capable de tout laisser pour le suivre. La question que se posent les gens du dehors, en nous voyant agir : nous Prêtres, Evêques, hommes et femmes d’Eglise est celle-ci : « quelle est l’espérance de ces gens-là. Ils laissent tout, pour un rêve qui n’a pas de sens ! ». En effet pour qui n’a pas encore découvert le Christ, la vocation chrétienne demeure un rêve qui n’a aucun sens ! Soit ! De la même manière, lorsque nous devenons sujets de contre exemples, il n’est pas rare d’entendre : « Est-ce que celui-là a rencontré vraiment le Christ ? ». Il y a une force spirituelle, une grâce, une conviction qui accompagnent celui qui a fait vraiment l’expérience du Christ. Cette force le maintient inébranlable dans la persécution (les Saints nous en donnent l’exemple) ; cette grâce le pousse à vivre dans la droiture, en un monde corrompu ; joyeux dans la pauvreté, serein dans la maladie. Il peut chanter : le « Je sais en qui j’ai mis mon espérance, je suis sûr de son amour, oui il me gardera, jusqu’à son retour ! Seigneur tu m’as toujours donné la grâce du lendemain et bien que je sois pauvre aujourd’hui, j’espère en toi ! » (GB 164). Et j’ai bien envie de vous demander de chercher et d’écouter le chant : « Laissez-vous mener par l’Esprit ! ».(suite)

    P M K

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  51. Enfin, Jésus est lui-même le Négociant de la Perle ! Que n’a-t-il pas payé pour nous gagner à son Père : toute sa vie ! Faisons-lui confiance ! Nos Papes ont raison de nous demander d’ouvrir larges nos portes au Christ. En effet, le Saint Pape Jean Paul II disait : « N’ayez pas peur ! », le Théologien Pape, devenu Emérite disait : « Ouvrez large vos portes au Christ, il ne vous enlève, rien, au contraire il vous donne tout ! », le Pape François, à son tour continue de nous demander d’ouvrir nos cœurs et toute existence au Fils de Dieu, parce qu’ « il nous a aimés et s’est livré pour nous ! ». Le Seigneur soit avec vous !

    Bon Dimanche à tous !

    Père Moïse KOUMAKPAI

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  52. Homélie du 18ème dimanche du Temps Ordinaire Année/A

    Une méditation proposée par le Père Césaire

    « Frères, qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? la détresse ? l'angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ?
    Non, car en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.
    J'en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur. »

    Ô Saint Paul, que nous sommes bien loin de cette assurance ! Laquelle assurance jaillit du flanc même d’une expérience mystique et personnelle avec Jésus !

    Pour en arriver à dire en communion avec l’Apôtre « qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger ( la sorcellerie, la magie, les sortilèges et envoutements…) ? le supplice ? », il faudrait avoir fait un cheminement : découvrir en quoi l’amour pour Dieu est gratuit et non conditionné par des facteurs psychologiques et sociologiques extérieurs à soi. C’est cela même la foi, l’expression libre d’une adhésion inconditionnelle à Dieu et non pas à un prêtre ni à un frère ou une sœur en Christ. Car, si jamais un prêtre ou un frère en Christ arrivait à me décevoir, je perdrai avec le bouleversement de ce faux repère ce que je prenais pour une foi… Cette assurance de l’Apôtre des Gentils éloquemment exprimée en deuxième lecture ce dimanche tranche avec les mobiles psycho-spirituels qui ont conduit des chrétiens catholiques supposés à Banamè ou, poussent à apostasier pour aller dans une secte.

    Lorsque Matthias VIGAN, pour prendre cet exemple, a échoué devant le démon qu’il croyait chasser par ses seules ressources spirituelles et morales – car il se croit plus saint que tous ses confrères dans le sacerdoce-, il- Mathias- a réussi à entraîner avec lui ses fans (adeptes de l’exorciste Matthias) qui n’applaudissaient plus Jésus-Christ en lui, mais plutôt l’homme fragile et empli de lui-même. Au point d’oublier qu’il n’est qu’un instrument aux mains de Dieu. Conséquemment, ces derniers se sont refusé de considérer que la grâce du Seigneur agissait en lui indépendamment de ses fragilités et de ses qualités morales. Car, s’il n’était pas plus « saint » que les autres, pensent-ils, il ne serait pas un exorciste « puissant », « célèbre » voire « infaillible » qui, lorsqu’il décrète « la déité d’une possédée », son verdict serait sans erreur. En raison d’un déplacement malheureux des repères empêchant, du coup, toute démarche de décentrement de soi chez « le prêtre le plus saint », Matthias a réussi à séparer les fidèles du Christ de l’amour qu’Il a pour eux et qui ne peut se réduire au seul ministère de l’exorcisme. Il y a alors un vrai problème de foi qui se pose. Ce problème est triple et semble être mis en lumière par les textes proposés par la liturgie de la Parole de ce 18ème dimanche du Temps ordinaire Année A.

    Quelques problèmes de foi mis en lumière par les textes de ce jour

    A côté de cette difficulté pour ces chrétiens catholiques apostats d’identifier avec exactitude l’Origine de tout bien dans l’Eglise- j’entends Dieu-, il y a ce premier problème de foi mis en lumière par l’extrait de la lettre de Saint Paul Apôtre aux Romains écouté en première lecture et qui se traduit par une foi intéressée :

    Césaire

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  53. Si pour Saint Paul « ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur », pour le chrétien catholique apostat au Bénin « la mort, la vie, les esprits, les puissances, le présent, l’avenir, les astres, les cieux, les abîmes… le phénomène de la sorcellerie, la maladie, l’échec… » peuvent séparer de l’amour de Dieu . A l’origine de la première affluence vers Banamè-Sovidji comme vers les Nouveaux mouvements Religieux, il y a ce problème de foi qui nous fait manquer de confiance en Dieu et, fuir la croix.

    Le deuxième problème de foi mis en lumière par la Parole de Dieu de ce dimanche, c’est l’ignorance grave de la gratuité de l’amour de Dieu pour nous. L’extrait du Livre du prophète Isaïe écouté en première lecture nous le rappelle à suffisance :

    « Vous tous qui avez soif, venez, voici de l'eau ! Même si vous n'avez pas d'argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent et sans rien payer. »

    L’absence d’une certaine logique de gratuité de notre adhésion au Seigneur entraîne par le fait même l’ignorance de la gratuité de l’amour de Dieu pour nous. Une telle situation, à l’époque, emmènera le Seigneur à se demander par la bouche du prophète :

    « Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? ».

    Il est opportun d’appliquer cette interrogation à la situation que vivent aujourd’hui ces chrétiens qui, pour des raisons de détresse ou pour d’autres, ont laissé le démon les intimider, les séparer de l’amour de Dieu pour une dérive hors de l’Eglise : dépenser leur argent pour ce qui ne nourrit pas, se fatiguer pour ce qui ne rassasie pas… Car au cœur de l’homme, il y a une soif, un désir de Dieu qui ne peut se réduire à une quête psychologique de bien-être, mais s’étend au-delà de toute course derrière les miracles de guérison. Dans l’Evangile du jour, il me paraît important d’attirer notre attention sur la succession du sentiment de compassion du Christ pour la foule et l’acte de guérison qui n’ont pas suffi à rassasier la foule. Il fallait alors satisfaire une faim plus profonde, celle de Dieu par la consommation du Pain – qui rassasie pleinement- . Acte de Restauration proprement divin et essentiel, signifié dans le mystère eucharistique et préfiguré par des signes que constituent le sentiment de compassion de Dieu pour l’homme affamé de Sa Présence et les miracles de guérison physique ou/et intérieurs…, fruits de cette Présence. C’est l’Acte de restauration en plénitude de l’Homme, « capax Dei » - (capable de Dieu), appelé à une recréation totale de son être et à une identification avec Dieu, Son Origine et Sa Fin- qui importe. Les miracles, quant à eux, servent à indiquer l’Auteur à l’œuvre dans Son Cosmos et ne peuvent épuiser ce Mystère de l’Amour de Dieu pour nous. Le Cœur de Dieu est plus grand qu’une simple démonstration de puissance thaumaturgique que le démon simule si bien. Alors pourquoi primer la course effrénée derrière le sensationnel sur l’Auteur des Miracles qui nous aime d’un Amour gratuit et qu’il nous faut aimer en retour de tout notre cœur indépendamment de tout?

    Mieux encore, le Seigneur aurait-il exigé quelque chose de cette foule affamée qui le suivait avant de réaliser ce merveilleux miracle de la multiplication des cinq pains et deux poissons, préfiguration du pain eucharistique dont le Seigneur, par la personne de son prêtre, nous rassasie à chaque eucharistie ? La question qui se pose à nous au cœur des textes liturgiques de ce jour, c’est de savoir avec exactitude les motivations de notre engagement chrétien à la suite du Christ et qu’on se doit de purifier à la lumière de l’Evangile. Et c’est justement là le dernier problème de foi mis en lumière en filigrane par les textes de ce jour. (suite)

    Césaire

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  54. Pourquoi suis-je chrétien (e) ? A qui je crois ? A quoi suis-je accroché ?

    Face à ces interrogations fondamentales, il urge que chacun fasse, en toute liberté d’esprit, son examen de conscience personnel pour savoir où il en est dans son cheminement de foi avec le Christ dans son Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique : il s’agira alors de se demander si c’est sur un homme ( un prêtre, un frère ou une sœur en Christ) que repose ma foi, sur un besoin matériel immédiat à satisfaire, sur mon « ego » ou bien sur Dieu. Bien de problèmes relatifs au phénomène de Banamè-Sovidji – puisqu’on n’en parlera jamais assez- ou aux sectes se résoudront d’eux-mêmes si nous faisons avec Saint Paul notre cheminement chrétien personnel qui nous rendra libre de tout dans la foi comme lui. Ce qui nous amènera, à notre tour, à dire aussi avec cette assurance paulinienne :

    « Frères,
    qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? la détresse ? l'angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ? – ou à contextualiser- Banamé-Sovidji, la sorcellerie… ?
    Non, car en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.
    J'en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur.


    Que par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Modèle de foi, nous parvenions à une juste liberté intérieure dans la foi comme l’Apôtre Paul et à prendre davantage conscience de la gratuité de l’Amour de Dieu pour nous. Amen.

    Bon dimanche à tous !

    Césaire

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  55. XIX ème Dimanche du Temps ordinaire A
    Méditation proposée par le Père Moïse KOUMAKPAÏ

    1ère lecture : Le Seigneur se manifeste à Elie (1 R 19, 9a.11-13a)
    2ème lecture : L'attachement de Paul aux privilèges d'Israël (Rm 9, 1-5)
    Evangile : Jésus se manifeste aux Apôtres ; il fait marcher Pierre sur la mer (Mt 14, 22-33)

    La vie du chrétien, est une histoire de vents contraires, de peur d’aujourd’hui et de demain, parfois dans l’oubli total des grandes œuvres déjà accomplies par Dieu dans le passé pour garantir son amour et sa miséricorde envers l’homme et sa proximité à ses côtés. Tout chrétien, s’il s’oublie un peu, se trouvera un jour devant la tempête de la vie comme les Apôtres dans l’évangile : il se surprendra en train de pousser des cris de peur, alors que Dieu est présent à ses côtés et le tient par la main. Que penserait-on d’un enfant tenu par la main de son père et qui hurle de peur parce qu’ils sont en train de traverser l’ombre du crépuscule, à la tombée de nuit ? S’il a envie de « prendre ses jambes au cou », pendant que son père marche à ses côtés, que deviendra-t-il lorsqu’une fois grand, il se retrouvera tout seul devant les situations difficiles de son existence ? En tout cas, comparaison n’est pas raison, mais, voilà à quoi ressemble un chrétien, qui tremblerait de peur en présence de son Dieu.
    Pourtant, si la peur n’est pas morbide et ne se manifeste pas comme source de démotivation ou découragement dans la foi, elle peut être considérée comme une situation normale. Car elle remet l’homme à sa place et lui apprend à compter sur Dieu. Et c’est heureux de savoir que Dieu n’est pas un fantôme qui menace la sécurité de l’homme. C’est cette leçon claire qui transparait dans les textes liturgiques de ce Dimanche qui nous apprennent à savoir nous mettre en présence de Dieu pour lui parler et dialoguer avec lui (Cf. 1ère lecture et l’évangile), à reconnaître sa puissance agissante dans nos vies (St Paul et les avantages du Juifs dans la 2ème lecture), à l’appeler au secours quand la barque de l’existence s’en va chavirer (évangile du jour). Voilà l’orientation de ce Dimanche, elle exige que nous procédions pas à pas, en cherchant à aller en profondeur des événements bibliques décrits et du message dont ils sont porteurs.

    1. La foi ne s’affermit que dans le tête-à-tête avec Dieu : se tenir en présence de Dieu.

    Ce qui frappe l’attention dans la première lecture de ce jour, c’est la présence discrète de Dieu. C’est bien ainsi qu’il veut que nous le considérions : un Dieu discret, vivant et agissant avec efficacité dans les événements de notre existence.
    En effet, le prophète Elie, aux prises avec la reine Jézabel qui cherche à le faire mourir, attendait la réaction immédiate de Dieu. Pour ce faire, il monte à l’Horeb, ( Sinaï), comme ferait un bon chrétien qui irait à la visite au Saint Sacrement pour confier son sort à Jésus-Eucharistie : (la montée à la chambre haute). Et Dieu dit à Elie : « Sors dans la montagne et tiens-toi devant le Seigneur, car il va passer ». Tiens-toi devant le Seigneur, car il va passer ! Avons-nous toujours l’oreille qu’il faut pour écouter un tel message, ou, suivrons-nous simplement les suggestions de nos cœurs ? « Dieu va passer », mais sous quelle forme ? Dieu passe dans nos vies ; Dieu passe dans notre existence de chaque instant.
    P M K

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  56. Il passe sous la forme dont lui seul maîtrise le secret. Il passe dans la discrétion puisqu’il est Toute-puissance et s’il passe visiblement ce sera la grande panique. C’est un Dieu donc discret qui m »rite d’être nomme : DIEU HUMILITE. Le paradoxe ici, est que sa discrétion frise parfois, l’absence totale. Mais il ne s’agit que de sa pédagogie. C’est ainsi qu’il nous éduque à la foi, à ses mystère et surtout à l’humilité. Tandis que nous les humains, comme Elie, nous aurions voulu que Dieu soit dans l’ouragan, puisqu’il est puissant ; soit qu’il soit dans le tremblement de terre ou dans un feu vengeur à la manière d’une fausse statue de Marie érigée à Banamè Sovidji. Pour nous Dieu doit être palpable, visible ! Nous devons plutôt apprendre à le connaître !

    A l'approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n'était pas dans l'ouragan ; et après l'ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n'était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d'une brise légère. Aussitôt qu'il l'entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l'entrée de la caverne.

    S’il ne se fait que dans la discrétion : dans le murmure d'une brise légère, le passage de Dieu dans nos vies exige un tête-à-tête, un savoir se tenir en présence de Dieu, une sortie de nous-mêmes, pour prendre de la hauteur sur ce que nous vivons. N’est-ce pas qui est difficile ? Ici nous aurions aimer faire de beaux discours sur la prière, mais cela ne traduira pas le sentiment concret de celui qui prie, de celui qui a compris et découvert la prière comme le point de jonction entre lui et Dieu : la RENCONTRE FREQUENTE AVEC DIEU, comme Jésus dans l’évangile de ce jour. La prière, s’il faut ainsi dire, est une nourriture dont on n’arrive jamais à décrire le goût à qui voudrait en savoir ! Il faut s’y adonner car on n’apprend à prier qu’en se mettant en prière et la prière en soi. Mais prier est avant tout un combat contre soi-même, puisqu’elle exige une sortie de soi, une sortie du trin trin quotidien. Voilà le message que nous laisse Jésus, lorsque l’évangéliste dit de lui : « Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, il obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait les foules. Quand il les eut renvoyées, il se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier ».
    Puisqu’elle est un combat pour rester fidèle à la relation à Dieu, un moyen de se tenir en sa présence, la prière nous éduque à la foi et à la patience. Elle nous éduque à la foi, cela revient à dire que nous devons apprendre à croire à ce que nous demandons à Dieu. La prière nous éduque à la patience : cela veut dire qu’il faut savoir espérer et attendre la volonté de Dieu. Sans cette patience, il y a de quoi passer à côté du salut et le rater. Mais la prière n’est pas faite seulement pour demander : une vraie prière, loue Dieu, lui rend grâce, le bénit et nous met à son écoute. Voilà bien le niveau à atteindre avec la grâce du Christ qui, lui-même, ne perd jamais l’occasion de dialoguer avec le Père. Par son Incarnation et sa croix, il a introduit l’humanité dans la sphère divine. Avec lui, l’humanité a atteint sa vocation finale : s’assumer en Dieu, comme Marie « élevée » dans la gloire de Dieu, dont nous fêterons sous peu, la solennité !
    P M K

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  57. 2. Croire en Jésus, c’est braver les tempêtes.

    La vie chrétienne avons-nous dit, est une histoire de tempête continue et de mer agitée. Ce message que nous donne l’évangile de ce jour est capital. Il est temps que nous chrétiens béninois comprenions que l’Alliance avec le Christ équivaut à l’Alliance avec sa croix ! En effet, le Christ dans les évangiles ne s’est jamais tu sur la question que pose sa croix : « Qui veut me suivre doit prendre sa croix et marcher à ma suite » ! C’est bien un leurre de croire ou d’enseigner le contraire : la croix est capitale dans la vie du Chrétien. D’aucuns se disent : « Je suis chrétien, donc je ne dois pas avoir de problèmes ! ». Beaucoup d’autres pensent que la souffrance est d’abord pour les « autres ». Ainsi se démontre-t-il facilement que beaucoup de nos chrétiens végètent dans l’illusion. Une telle illusion ne peut que se manifester à travers le brigandage de Sovidji. Les leçons que nous donne ledit phénomène « hors logique » déclenché par l’imprudence du confrère Mathias VIGAN sont multiples :
    • Quelle était la qualité de la foi de Mathias ? Que veut dire être chrétien ? Est-ce faire partie
    d’une foule hybride composée de possesseurs de Kinnƹssi et d’adeptes de « Mamy Water » ou de baptisés qui végètent dans des pratiques contraires à la foi chrétienne ? En tout cas pour qui comprend le sens de la vie chrétienne notre foi se distingue de cette double face de croyances juxtaposées. La Bible déposée dur les cauris! Ces pratiques fétichistes, magico-sorcières que déplorent désormais tous les croyants béninois sont à dénoncer à temps et à contre temps ! Autre leçon parmi tant d’autres :
    • L’imprudence du pasteur est toujours fatale pour le bien des brebis !
    Ce n’est pas pour rien que notre cher confrère se camouffle dans un silence pitoyable! Heureusement que beaucoup comprennent déjà de quoi il s’agit ! Nous amis lui tendont la main fraternelle à saisir pour sortir du gouffre. Utinam ! qu’il puisse…Enfin, il le saura désormais : il ne sert à rien de conduire les fidèles du Christ à Belzébul, sous prétexte de les délivrer d’une soi-disant sorcellerie. Le contrôle à Sovidji, ce n’est pas Mathias qui l’a ! Fusse-t-il nommé « pape » de cette folie : pape à la Vigan, c’est faire le pacte à le Diable pour détruire l’Eglise du Christ, si on pouvait la détruire ! Et qu’attend-on pour se sauver ? Il parait que l’esprit maléfique de la petite sait se venger de ses déserteurs. Alors Mathias a peur de trahir leurs alliances, lui qui n’a pas eu froid aux yeux lorsqu’il trahissait l’Eglise du Christ pour l’amitié de celle qu’il a échoué à exorciser !

    P M K

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  58. • Le temps lutte contre le mensonge :
    Au sujet de Parfaite et son royaume d’esprits immondes, les langues se délient, comme l’Esprit nous l’a révélé en Juillet 2013. « Beaucoup de témoignages fuseront de toute part, pour éclairer les fidèles qui veulent rester fidèles au Christ ! ». En effet, s’il y a 4 ans, beaucoup de nos fidèles se sont laissés dérober « l’innocence de leur foi », ceux qui ont fait les frais de ce fourvoiement, comprennent aujourd’hui qu’il vaut mieux souffrir pour défendre sa foi que de suivre les Hérétiques tombés plus bas, à cause d’un syncrétisme qui célèbre le mensonge et la fausseté en soutenant un système diabolique. Parfaite : Dieu ou Diable ? Ceux qui témoignent de phénomènes bizarres attachés subitement à leur existence répondent sans hésiter : « diable ! ».
    Aujourd’hui, si la foule ne désemplit pas à Sovidji, le but poursuivit par ceux qui s’obstinent à y aller n’est plus chrétien. L’Afrique occidentale dans son ensemble, vit les mêmes réalités aussi matérielles que spirituelles : le traditionnel ancestral ne laisse pas la foi chrétienne sans syncrétisme. La course vers la protection fait donc déferler une foule immense du Nigéria, du Togo, du Burkina Fasso, du Mali, du Tchad et d’Outre-mer ! Ce qui importe pour les leaders de cette secte illégale et sans identité propre qui peine à se faire accepter des Béninois, c’est d’empocher les sous d’autrui, d’où qu’ils viennent. Voilà l’Eglise que veulent Mathias et ses de conseillers !
    Enfin beaucoup d’adeptes comprennent déjà, surtout ceux qui veulent êtres sincères envers eux-mêmes, que l’heure de la défection a sonné et cela contre le gré de la déesse de Sovidji. Pour libérer leur conscience devant le « fétichisme » hissé sur le mât de la foi chrétienne, d’autres se camouflent derrière des critiques malveillantes et exhibent d’éventuelles erreurs commises par tel ou tel Prêtre, pour se justifier devant qui veut les ramener à la raison ! Mais le vrai problème se trouve bien ailleurs : le danger des liens diaboliques qu’introduisent les pratiques de Sovidji dans la vie des chrétiens naïfs : mort subite, division au sein des familles sans espoir de réconciliation, couples détruits parce qu’un membre vagabonde, au détriment de l’autre sur la colline d’où il n’entend plus descendre, commerce en chute parce que le commerçant a tout laissé pour vivre dans les immondices étalées sur la colline…
    Face à cet état de choses, il va falloir insister sur les exigences de l’Initiation chrétienne qui n’est autre chose que l’entrée en Alliance avec le Christ à travers le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie, célébrés par un ministre en communion avec l’Eglise, à travers l’Evêque. Dans cette initiation, une place de choix doit être donnée à la vie des Saints qui nous ont devancés dans la foi. Leur exemple nous éclaire et nous prouve que, même si elle est faite de croix, de tempêtes, de vents contraires qui menacent, l’existence chrétienne a un but : conduire le baptisé au Règne de Dieu à travers la grâce du Christ présent dans la barque et garant de la sécurité de ceux qui sont réunis autour de Saint Pierre.
    Croire en Jésus-Christ, c’est braver la tempête et les vents contraires, c’est avoir les yeux fixés sur lui et accepter de marcher sur les eaux comme lui. Mais cela dépend de la profondeur d’une foi qui sait aller à l’écart pour rencontrer Dieu, le vrai Dieu. Tempête contre la foi chrétienne au Bénin, ce phénomène l’est ! Nous devons prier pour leur délivrance ! Profitons donc de l’occasion du 15 Août, pour les porter avec Marie en Assomption !

    P M K

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  59. 3. La foi au Christ exige une radicalité qui tranche avec tout avantage !
    Etre chrétien c’est suivre le Christ et le Christ seul. Avec la deuxième lecture de ce jour, Saint Paul nous place face ce qu’on appelle en Théologie hébraïque : « les avantages du Juif » : entendez : le privilège d’être Juif. Ils sont au nombre de 9 : le Juif biblique est avant tout : fils d'Israël, il a l'adoption, la gloire, les alliances, la Loi, le culte, les promesses de Dieu ; les patriarches, et c'est de sa race que le Christ est né.
    Paul de Tarse est un grand rabbi dont la qualité intellectuelle a pour garantie sa formation qu’il a reçue chez Gamaliel. Mais devant le Christ il a tout laissé : les avantages de son origine et de son rang social. C’est dire que la tradition ancestrale n’a pas été pour lui un obstacle adhérer à la foi chrétienne et en vivre authentiquement. Bien au contraire, comme le Christ, il a su puiser dans la tradition de ses pères, les éléments dont il enrichissait l’Eglise naissante. Il a laissé derrière soi, tout privilège, comme fit saint Pierre, par rapport à sa barque de pêcheur, pour conduire la barque du Christ. Nous devons savoir quitter nos sécurités pour suivre le Christ. Voilà la radicalité qu’exige de nous notre foi, elle nous engage à marcher derrière celui qui est mort et ressuscité pour nous. L’Eglise du Concile Vatican II, respectant ce qu’il y a de sacré dans les religions non-chrétiennes comme le Vodoun, nous demande d’inculturer notre foi. Aujourd’hui, nous savons que cette inculturation a la chance d’être une arme efficace de la Nouvelle Evangélisation, mais à condition qu’ elle s’ouvre vraiment à l’Evangile du Christ. Seule cette ouverture nous garantit l’orthodoxie et nous servira de barrière contre l’anarchie, les hérésies et tout ce qui va contre l’enseignement de la Sainte Eglise.
    Prions pour la paix chez nous et pour que Dieu nous protège contre la fièvre Ebola !

    BON DIMANCHE ET BONNE MEDITATION A TOUS !

    Père Moïse KOUMAKPAI

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  60. Lecture du prophète Isaïe : 56. 1 à 7 : « Ma maison s’appellera : maison de prière pour tous les peuples. »
    Psaume 66 : « Que les nations chantent ta joie. »
    Lettre de saint Paul aux Romains : 11. 13 à 32 : « Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables. »
    Evangile selon saint Matthieu : « Ta foi est grande, que tout se fasse comme tu le veux. »

    Une méditation proposée par le Père Césaire

    Filles et fils bien aimés de Dieu,
    Entrons par les textes que nous propose la liturgie de la Parole de ce 20ème dimanche du temps Ordinaire/Année A dans la notion de la catholicité d’un Dieu juste, pédagogue, et ouvert à l’autre ; notion de catholicité, oui ! Car, en référence à la première lecture de ce dimanche, Sa « Maison s’appellera : maison de prière pour tous les peuples ». Pour que tous les peuples de la terre, de ceux de la Corée du Sud où le Saint-Père séjourne à ceux du Bénin, trouvent place dans la Maison d’un même Père, l’Eglise, il aurait fallu consentir à prier comme Jésus « le Notre Père » d’une part, et d’autre part à professer le « Credo ».
    Confesser que l’on croit en Dieu, le Père tout-puissant, en Son Fils Jésus-Christ, né de la Vierge Marie, en l’Esprit-Saint, en l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, en la résurrection de la chair et à la Vie éternelle…, -cette confession de foi- reste inséparable de la prière du Pater. Si l’identité chrétienne de tous les fils et filles de Dieu, disciples du Christ sourd de la prière du pater, notre profession de foi en un Dieu-Trine Père, Fils et Saint-Esprit à travers le monde reste le symbole de notre unité et de notre communion dans une Eglise-Maison de Dieu.

    Dieu n’exclut point les étrangers de Sa Maison
    « Les étrangers qui se sont attachés au service du Seigneur pour l'amour de son nom et sont devenus ses serviteurs…, clame le Seigneur par la bouche de son prophète en première lecture, (…) tous ceux qui s'attachent fermement à mon Alliance, je les conduirai à ma montagne sainte ». Dieu n’exclut alors personne de son merveilleux dessein d’amour pour nous. A tous, Il fait bon accueil. Le psalmiste s’écrirera :

    « Dieu, notre Dieu, nous bénit.
    Que Dieu nous bénisse,
    et que la terre tout entière l'adore ! »

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  61. En filigrane à cette exultation du psalmiste dans le psaume responsorial se dévoile progressivement sous nos yeux ce merveilleux mystère de l’Amour d’un Dieu qui vient sauver l’Homme par delà non seulement son appartenance à la communauté juive, mais également par delà son identité raciale, idéologique et culturelle. Saint Paul saisit si bien la portée de cette notion de catholicité ou de l’universalité du Salut en Dieu en deuxième lecture lorsqu’il rappelle aux chrétiens de Rome ceci :
    « Frères,
    je vous le dis à vous, qui étiez païens : dans la mesure même où je suis apôtre des païens, ce serait la gloire de mon ministère de rendre un jour jaloux mes frères de race, et d'en sauver quelques-uns. »
    Avant que Saint Paul, l’Apôtre des Gentils, c’est-à-dire, des païens ou - des étrangers en référence au peuple juif- eût reçu le lumineux appel de leur porter la Bonne Nouvelle du Salut à dimension catholique ou universelle, le Christ s’est rendu, lui-même, deux fois en terre païenne. La seconde fois, c’est à Césarée de Philippe, la capitale administrative de l’occupant romain, toute consacrée au culte et au pouvoir de l’empereur. (Matthieu 16. 13). Et c’est en ce lieu que le Christ établira son Royaume, l’Eglise, autour du collège apostolique lui-même confirmé par la foi de Pierre. Cela n’est pas neutre pour qui sait discerner aisément l’intervention véritablement divine qui bouleverse nos catégories de pensée.

    Les Apôtres se surprennent que Dieu les mène où ils ne veulent pas

    Pour les Juifs, il était inadmissible que le salut s’étende aux brebis perdues de la maison d’Israël. Et parmi ces « brebis perdues » figuraient en bonne place les Romains ; ainsi que cette Syro-phénicienne dont parle Saint Matthieu dans l’évangile de ce dimanche. D’un point de vue exégétique, l’insistance des évangélistes Marc et Matthieu sur cet épisode de la rencontre du Christ avec la Cananéenne venue de territoire étranger traduit une difficulté réelle pour les Apôtres eux-mêmes de faire admettre aux leurs que le salut n’était pas destiné aux seuls fils d’Israël, mais qu’il était universel. Ce fut d’ailleurs l’un des points clefs des débats théologiques qui ont réuni les Apôtres autour de Pierre au premier concile de Jérusalem dès les premiers siècles de l’Eglise. On se rappelle. Pour les chrétiens convertis du judaïsme, une question se posait, cruciale comme nous le voyons dans les premiers récits des Actes des Apôtres. A qui la Bonne Nouvelle est-elle destinée ? Et si cette Bonne Nouvelle et cette Alliance deviennent universelles, comment peut-on comprendre ce rejet de la Première Alliance ? Après tout, d'ailleurs, est-ce un rejet, est-ce un silence définitif ?... Or, il n’en était rien de cela.
    Saint Matthieu, lui, se situe au sein d’une communauté encore judéo-chrétienne qui a besoin de sentir à la fois l’attachement de Jésus à la Première Alliance et qui doit accepter l’ouverture à toutes les Nations que réalise l’Alliance définitive qu’il établit dans son sang et que les prophètes avaient annoncée, comme devant être réalisée par le Peuple choisi. Avec l’évolution de la Trame proprement divine, l’on peut déjà réaliser que le projet de l’Etablissement d’une Maison de prière pour tous les peuples échappe aux catégories hébraïques trop étroites d’esprit pour l’admettre, mais également transcende nos vues partisanes de jugement trop hâtif des autres peuples souvent sous-estimés ou rendus odieux.

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  62. Rome a persécuté l’Eglise du Christ, étant le siège de l’idolâtrie et des orgies. Elle n’a pas bonne presse. Et pourtant, c’est là que Dieu a établit le siège de Sa Maison de prières pour tous les peuples. Eût-été l’homme ! Loin de lui l’idée de choisir Rome non seulement comme un des pôles de l’évangélisation par l’Apôtre Paul, mais également comme pôle visible de l’unité de son Eglise. Donc, il faudrait forcément un Dieu personnel, juste, pédagogue, plein d’amour – non pas inventé par l’humeur et les caprices des hommes très égoïstes-, et qui fasse pleuvoir la pluie sur les bons comme sur les méchants, pour admettre introduire une idée aussi originale que fort déroutante dans le schème d’esprit des Juifs.
    Oui, Dieu est une Personne qui entre en relation d’amour avec l’Homme, qui qu’il est et quelle que soit sa condition de vie et sa race. Son dessein d’amour pour nous s’articule en des orientations qui nous déroutent bien souvent dans nos attentes et contrastent avec nos vues étriquées des choses comme cette vision encore infantile voire primaire de Dieu, dénoncée par Sigmund Freud et qu’on retrouve à l’intérieur d’un esprit délabré recherchant sécurité auprès d’une projection de ses désirs frustrés qu’on prend pour le Dieu de Jésus-Christ. Cette projection de nos désirs frustrés, ce sont ces égoïsmes qui nous font croire meilleurs ou supérieurs aux autres en matière de charismes ou de richesses… Ce sont ces égoïsmes qui accouchent des dieux des nos désirs frustrés comme le « dieu » de Sovidji à travers qui des faibles et des lâches de la vie, fuyant la croix du Christ, se mirent ou se consolent à l’idée d’être illusoirement protégés par un dieu qui rassure lorsqu’il menace de faire trembler la terre, ou faire agiter les mers…peut-être aussi, faire envoyer le virus Ebola à ceux qui ne l’apprécient pas. Il y a un réel problème, non pas, d’abord de foi, mais de santé psychique sur laquelle devront se pencher les spécialistes de la psychanalyse sociologique afin de nous dire avec exactitude le degré de vulnérabilité spirituelle actuel de ce peuple, peu épanoui et très angoissé par des incertitudes sans nom… Car, la grâce de Dieu veut bien atteindre nos profondeurs abyssales, nos peurs, nos angoisses intérieures… Mais bien des blessures nous amènent à dresser des défenses et à lui résister. Une des conséquences d’une telle résistance à la grâce, c’est l’absence de détermination dans la prière lorsque s’installe un silence apparent de Dieu qui, loin de se fermer à nos demandes, creuse plutôt en nous son désir. C’est le désir de Dieu que présuppose l’ouverture progressive de notre cœur à la grâce qui nous guérit de nos résistances.

    Et si l’évangile, par delà l’appel à l’universalité du salut, nous dévoilait un autre secret sur le silence de Dieu dans une prière

    Et c’est là tout le sens de l’épisode de la rencontre du Christ avec la Cananéenne. Revenons sur les faits :
    « Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon. Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit rien. »

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  63. Pourquoi le Seigneur se tait, semble rester sourd à la supplication de cette femme, par surcroît, une étrangère ? Par delà l’aspect de l’universalité du salut qui n’exclut aucun des enfants de Dieu de son Œuvre de restauration, il convient maintenant d’orienter notre regard sur le mystère que cacheraient nos prières qui semblent rester sans suite. « Jésus, rapporte saint Matthieu dans l’évangile, ne répondit rien à la femme. ». Jésus serait-il absent ? S’agirait-il d’un mépris de sa part ? Ou bien, serait-ce la femme qui aurait mal prié ou n’aurait pas la foi ? Nos frères les évangélistes diraient que c’est parce que l’on n’a pas la foi que nos prières ne seraient pas exaucées. A savoir ce que c’est que « avoir la foi », la réponse ne se fera pas tarder : « c’est prier beaucoup, plus que dans l’Eglise catholique, c’est avoir confiance en Dieu, c’est être sous sa bénédiction, c’est… c’est… ». Mais une telle réponse n’est pas moins simpliste que celle d’un Marcel KPOKODO d’un autre blog pour qui – l’abandon de l’Eglise catholique au profit de la secte de Sovidji se justifie par l’inefficacité des prières des prêtres-. Je me rappelle ce post : « la prière des prêtres n’est plus efficace… ».
    En toile de fond à ces deux réactions, il y a non seulement une mentalité magique de la prière déjà dénoncée plusieurs fois sur ce blog, mais un autre problème plus grave : celui de l’instrumentalisation de Dieu au profit de notre ego. C’est à ce dernier problème connexe au premier que Dieu s’attaque dans l’évangile de ce jour lorsqu’il se refuse à dessein de répondre à la Cananéenne. Il faut pour cette femme entrer dans la Pédagogie divine qui veut creuser en elle la soif de Dieu, et faire privilégier l’amour gratuit de Dieu sur ses intérêts égoïstes. Tous les renégats et apostats de Banamè comme de ces Nouveaux Mouvements Religieux qui naissent chaque jour en sont là. Ce n’est plus Dieu qu’on adore, mais notre moi que l’on tient à tout prix à satisfaire. Comme le détachement serait difficile dans cette condition ?
    Le test de l’endurance pour la Cananéenne a marché. Quel est le degré d’attachement -de celle qui demande la grâce de la délivrance de sa fille possédée- au Christ ? Mesurera-t-elle la valeur du bien qu’elle demande non pas proportionnellement à son moi, mais en référence au Donateur ? C’est là que se situe la question de la foi, la vraie, qui ne s’attache pas au Christ juste pour des intérêts égoïstes et immédiats, mais par amour gratuit qui résiste aux épreuves du temps, qui aime la croix dans la fidélité au premier des hommes qui l’a portée avec grand amour. La réponse du Christ à la supplication de la Cananéenne, fût-elle insistante, est en ce sens fort suggestive :

    « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. ». En mesureront-ils la portée à l’aune du Cœur du Donateur. Car ce n’est pas le don, en lui-même, qui compte. C’est la puissance du Cœur plein d’amour qui l’offre. Si l’on a conscience d’avoir affaire à un si bon cœur, peut-on se permettre de le contrarier, de se refuser de l’imiter en retour en s’ouvrant à la grâce qu’Il nous communique dans l’eucharistie ? Le problème est là lorsque des charismes sont bradés dans ces sectes crées çi et là en rupture de communion d’avec l’Eglise bâtie sur Pierre et par pur orgueil ou refus de pardonner. Le Cœur du Christ est-il source d’orgueil ? Ces charismes, quel que soit leur éclat supposé, conservent-ils encore quelque chose de leur authenticité originaire ?

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  64. « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. ». Et à la femme de reprendre : « C'est vrai Seigneur, mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. ». Si les petits chiens acceptent manger les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres, c’est qu’ils en connaissent la valeur … Car, ce qui compte, ce n’est pas le don, en lui-même, mais le donateur, dois-je le rappeler. Donc, forcément, ils prendront bien soin de ces miettes par reconnaissance au donateur.
    Lorsque Dieu semble sourd à nos supplications, il convient de demander la grâce de l’humilité et de la vérité sur notre vie de foi pour entrer dans la logique de Sa pédagogie pour nous. Courir derrière les faussaires de Dieu ou les marchands d’illusions n’est point la solution. En dépit de tout, il importe de commencer par s’ouvrir à la vraie nature de Dieu – Qui Il n’est pas et Qui Il est- ( Cf la méditation du 19 ème dimanche du Temps Ordinaire/Année A du Père Moïse) ; Car Il est par essence Amour et Communion. Ces deux vérités de foi, gardons-les chevillées au cœur en ce temps de crise de sens et de confusion morale où des repères de la foi semblent être remis en cause et des « dieux » - inventés- descendre dans des rues pour régler leurs comptes avec ceux qui leur rappellent qu’ils auraient mieux fait d’éviter de troubler la quiétude des paisibles Béninois.

    Que la Vierge Marie, Notre-Dame de la divine Compassion, intercède pour nous auprès de son Fils afin que tout silence de Dieu devienne pour nous une source de fécondité d’une vie de communion plus intense avec lui et plus ouverte à l’autre. Amen !

    Bon dimanche à chacun et à tous !

    Césaire

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  65. XXIII ème Dimanche du Temps ordinaire A

    Méditation proposée par le Père Moïse KOUMAKPAÏ

    • 1ère lecture : Le prophète est responsable de ses frères (Ez 33, 7-9).
    • 2ème lecture : « Celui qui aime les autres accomplit la Loi » (Rm 13, 8-10).
    • Evangile : Instructions pour la vie de l'Église. Tout chrétien est responsable de ses frères (Mt 18, 15-20).

    Le Baptême qui, par définition est « la porte d’entrée dans l’Eglise », ne de nous des « électrons vagabonds » mais des sujets de droits et de devoirs les uns envers les autres. De même, il ne nous intègre pas à un groupuscule d’illuminés qui créent leur foi chrétienne, « leur Eglise catholique », fusse-t-elle dénommée, « la Très Très Très SAINTE Eglise du Christ ! », créée selon les caprices d’un groupe de bandits fondateurs ou de syncrétistes adeptes. La foi chrétienne, n’étant justement pas une denrée publicitaire dont les qualités sont dictées par une loi du marché. Si nous savons bien les méditer, voilà les erreurs que fustigent les textes liturgiques de ce XXIIIème Dimanche du temps ordinaire de l’Année A. Ils nous démontrent, entre autre, que la vie chrétienne nous introduit dans une communauté de frères et sœurs, où chacun est appeler à avoir souci de la bonne marche de la foi de l’autre. L’Eglise est donc vue ici, comme une famille où chacun doit se sentir responsable de l’autre et où l’obéissance à la parole de Dieu, porte le chrétien à une plénitude de vie et de relation avec l’ « Altérité ». Qui dit communauté, ne dit-il pas stabilité et correspondance à tout ce qui régit la vie communautaire ?
    Dans nos églises locales, faites de gens simples, ceux qui apprennent à connaître l’Eglise s’étonnent souvent d’entendre parler de sanctions ou de peines canoniques ; de correction fraternelle. S’ils reconnaissent que par faiblesse, l’homme peut se rendre coupable d’une faute, ils ne sont pas toujours d’accords d’entendre parler de punition. « Vous parlez de la charité et vous punissez encore ? ». Voilà le résumé des réactions souvent entendues, lorsque par mesure de prudence, l’Eglise cherche à préserver la communauté, en infligeant une peine juste à l’un de ses fils : laïc ou prêtre, pour une faute grave commise. Le cas le plus palpable proche, ne se trouve-il pas dans les sanctions destinées à corriger les déviations causées par l’Abbé Mathias et sa divinité Viscentia TCHRANVOUKINI ?
    Pourquoi punir ? Pourquoi sanctionner ? Pourquoi être sur le qui vive ? Les textes dont les références figurent ci-dessus nous portent vers des réponses à ces interrogations. L’Evangile du jour est clair quand ils dit aux Apôtres : « Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel ». Bien avant cette déclaration, l’enseignement prophétique, comme celui de la première Lecture de se jour reconnaissait déjà aux responsables de communautés, le devoir de veiller sans impartialité sur le troupeau.

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  66. 1. Responsabilité et devoir d’un Prophète d’être « veilleur » de l’orthodoxie :
    Le Prophète Ezéchiel à qui s’adresse la parole de Dieu dans la première Lecture de ce Dimanche est ici un grand symbole de la responsabilité confiée par Dieu, à son élu ou à ses élus, pour veiller sur la communauté et sur chacun de ses membres. C’est un rôle de « guetteur » qui demande discernement et vigilance ; la foi étant l’essentiel de la vie du croyant, si le « guetteur » ne joue pas bien son rôle, il perdra le troupeau et Dieu lui demandera compte.
    « Fils d’homme, dit le Seigneur, je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. Si je dis au méchant : 'Tu vas mourir', et que tu ne l'avertisses pas, si tu ne lui dis pas d'abandonner sa conduite mauvaise, lui, le méchant, mourra de son péché, mais à toi, je demanderai compte de son sang. Au contraire, si tu avertis le méchant d'abandonner sa conduite, et qu'il ne s'en détourne pas, lui mourra de son péché, mais toi, tu auras sauvé ta vie. »

    Voilà une mise en garde à prendre au sérieux sa responsabilité vis-à-vis de l’autre : comme soit un ami, un frère, un parent ! S’il est vrai que chacun doit veiller sur sa propre conduite et ne pas charger de lourds fardeaux sur l’épaule du prochain, il est aussi vrai que chacun doit se garder de scandaliser l’autre ou de le laisser se perdre si tel était son choix personnel. « Un guetteur », un responsable de communauté, comme un Evêque ou un Prêtre, qui a charge canonique de la communauté, a de compte à rendre à Dieu. C’est à la lumière de cette conscience de responsabilité spirituelle dont un mauvais exercice portera une entorse grave à toute la communauté que s’exercent les charges de responsabilité dans l’Eglise. Ces chargent font du Pape, du collège des Cardinaux, des Evêques et des autres ministres sacrés, des « veilleurs et éveilleurs de conscience et de foi».
    A la lumière de ce texte, on voit que ce qui nous est arrivé au Bénin avec la fameuse histoire du dieu-créé par l’homme pour se glorifier est un cas de défaillance dans la mission. La foule qui se rassemblait sur la fameuse paroisse Sainte Odile de Banamè ne cherchait pas autre chose que l’éclairage d’un prêtre qui devait avoir conscience de sa responsabilité. Hélas ! Ici nous verrons que ce naufrage n’a rien de nouveau : c’est une pure Idolâtrie ! Toute chose que le vrai Dieu n’a jamais laissé impunie! Pour qui ne le sait pas, c’est typiquement la situation au temps du Prophète Ezéchiel, le Prophète du jour, qui a dû se soulever à raison contre ces genres de pratique.

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  67. En effet, transporté dans la Ville Sainte, Ézéchiel observa des choses détestables qui se commettaient dans le temple de Dieu. Dans la cour, il y a un symbole répugnant qui excitait la colère de Dieu. Le prophète tenta alors de percer le mur, lui, vu qu’il était sous l’inspiration de l’Esprit de YHWH et comprenait ce qui se passait. Et qu’est-ce qu’il découvrit ? Soixante dix hommes d’âge mûr en pleine idolâtrie devant des bêtes répugnantes et des idoles sculptées sur le mur. Et ces derniers osèrent se justifier en disant: « YHWH ne nous voit pas. YHWH a quitté le pays. » (Ézéchiel 8:12). De plus, à la porte du Nord, des femmes étaient en train de pleurer le dieu païen Tammouz. Il y avait aussi vingt cinq hommes qui adoraient le soleil. Ils offensèrent effrontément Dieu. Ézéchiel vit alors six hommes avec une arme pour fracasser et un septième homme vêtu de lin était avec eux, avec un encrier de secrétaire. Dieu ordonna à cet homme de passer au milieu de la ville et de faire une marque sur le front des hommes qui soupiraient et qui gémissaient. Puis il dit aux six hommes d’entrer et de tuer sans distinction vieillards, jeunes hommes, vierges, petits enfants et femmes, quiconque n’a pas la marque. C’est ce qu’ils firent. L’homme vêtu de lin rapporta : « J’ai fait comme tu me l’as ordonné. » (Ézéchiel 9: 11).
    Lorsqu’on fait des divinations, du spiritisme, lorsqu’on se dit Dieu et se fait adorer…ils faut nécessairement s’attendre à la manifestation de la colère de Dieu. Le silence de Dieu n’est pas une impunité. Il vaut mieux qu’il ne réagisse et qu’il pardonne comme nous le lui demandons en ces derniers temps.
    2. L’Eglise est une communauté régie par le commandement de l’amour :
    Voilà le second point de méditation que nous suggère saint Paul dans la 2ème Lecture. Il nous invite à ne pas vivre en désordre dans l’Eglise du Christ. C’est une communauté fondée sur l’amour. « « Frères, ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l'amour mutuel, car celui qui aime les autres a parfaitement accompli la Loi ».
    Mais lorsqu’on parle de l’amour ou de la charité dans l’Eglise, beaucoup font une confusion. La mentalité ambiante croit qu’il s’agit du laisser-aller ou de l’impunité. Bien au contraire : en tant que société d’hommes et de femmes, l’Eglise a ses lois, ses commandements et ses instances juridiques qui règlent à merveilles la vie de ses membres. Enraciné dans l’Evangile, son code du Droit canonique a tout envisagé, à la lumière de ses 2000 Ans d’expérience.
    La question à posée face aux confusion que font les fidèles, est celle-ci : pourquoi par amour un chrétien n’éviterait pas de tomber dans une faute canonique ou de scandaliser le prochain. Et s’il est inévitable qu’une faute se commette pourquoi n’accepterait-on pas logiquement la sanction qui y corresponde. C’est bien l’occasion de comprendre qu’une sanction dans l’Eglise, est une mesure médicinale qui regarde le coupable, l’offensé et le peuple de Dieu.

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  68. « Frères, ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l'amour mutuel, car celui qui aime les autres a parfaitement accompli la Loi. Ce que dit la Loi : Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras rien ; ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, l'accomplissement parfait de la Loi, c'est l'amour ».

    3. Comment comprendre la loi du pardon ?
    L’évangile de ce jour apporte une lumière suffisante sur ce qu’on appelle le pardon. Il commence par un dialogue avec celui qui est en tort. Un dialogue qui peut être simple si le fautif reconnaît vite sa faute et s’en répand. Sinon une affaire banale peut devenir objet d’un drame à régler par la communauté. Dans le cas des crises graves, la partie coupable, créant l’amalgame comme l’a fait mon ami Mathias au Bénin, (cf. ses discours justificatifs du début), embrouille exprès la situation. Mais l’Eglise prend toujours patience et laisse la situation se décanter comme une eau troublée qui se calme et dévoile ses saletés. Avec le temps tout s’éclaire. Aujourd’hui, pour le cas de Banamè, on sait déjà de quoi il s’agit. Les chrétiens illuminés par la lumière de l’enseignement de leurs pasteurs ont commencé à faire la part des choses : « Ces gens nous trompaient ! », disent-ils de manière désabusée. Et pourtant les faussaires continuent de se dire chrétiens.
    « Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel ».
    Comment l’Eglise obéit-elle à ces paroles ? Avec tendresse et prudence. Lorsqu’on connait bien une telle prudence, on sait que ce pouvoir confié à Pierre et aux Apôtres, exercé aujourd’hui de plein droit par leurs successeurs n’est pas un objet de domination ou de fantaisie humaines. Et lorsqu’après cette prudence elle lie un sujet, il est vraiment lié. Et notre foi doit nous conduit également là : croire que quand Pierre lie, c’est le Christ a lié. Voilà la figure de Pierre ne peut être l’importe quoi. Qui Mathias VIGAN pour oser se prendre pour un Pape ? Dans son trou et dans son groupe d’incapables oui !
    Pour conclure notre méditation, disons que, dans nos rapports interpersonnels, nous ne sommes pas suffisamment chrétiens lorsque nous refusons de pardonner. On peut avoir de difficulté à pardonner, ce qui serait normal vues les limites de notre être, mais il faut y arriver : le chrétien doit pardonner, même après toute tentative de réconciliation peu concluante.
    Enfin l’Eglise ne se considère pas comme une prison pour celui tombe et qui a de difficulté à se relever. Voilà pourquoi elle prie pour ses fils en situation grave. Un pécheur qui se convertit n’apporte-il pas plus de joie que les 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion ?
    La grâce de la conversion est une grande grâce du salut : que Dieu l’accorde à chacun de nous !

    Bonne méditation et bon Dimanche à chacun !

    Père Moïse KOUMAKPAI.

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  69. « La Croix est le lieu de la victoire du Christ… »

    Voilà l’incipit des textes prévus par le liturgie de la Parole de ce dimanche, fête de la Croix glorieuse. Le livre des Nombres rapporte, dans la première lecture, que « le peuple d’Israël, à bout de courage, récrimina contre Dieu et contre Moïse… ». La mémoire qui doit se souvenir des merveilles de Dieu s’altère sur une base de moindres souffrances au regard des nombreuses grâces reçues : « Etait-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? » s’écrient les enfants d’Israël, plus tôt ragaillardis par la joie de sortir triomphalement de l’Egypte. Et pourtant, il fallait ce désert selon la Pédagogie divine. Un désert qui en appelle non seulement à l’expérience directe de Dieu présent aux frontières de nos limites, à une juste estime de nous-mêmes, mais également à l’initiation de la mystique de la Croix-Victoire.

    L’Ecrivain sacré précise dans cet extrait du livre des Nombres que « le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante ». Conséquences ! Beaucoup moururent ! Cette lecture historiographique des évènements, loin de nous confiner dans une logique de châtiment d’un Dieu qui frappe sans pitié le pécheur ( Cf. les courants millénaristes actuels y compris l’erreur de Sovidji), nous relance dans la perspective de la notion de liberté-responsabilité. Job, dans son angoisse, a vu une idée pareille effleurer son esprit. Encore que les siens tentaient de le convaincre que ses souffrances étaient les conséquences directes de ses péchés. Or, il était juste. Il est certain que Dieu ne peut supporter de voir ses enfants souffrir et mourir. Certes, tout agir moral en appelle forcément à des conséquences aussi bien personnelles que collectives. A un niveau plus élevé, le péché qui reste une offense à l’amour de Dieu. Cependant, dès lors que l’Amour de Dieu pour nous se heurte, dans son puissant déploiement tel les vagues d’une mer, à une fin de non recevoir de notre part, Il en souffre. Et cette Souffrance en appelle immanquablement à un type de déréliction qui se décline en terme de passion- Amour et passion-souffrance. La Croix est présente alors.
    Elle est présente dans le Mouvement de la libre Donation absolue d’un Dieu-AMOUR et TRINE qui n’est puissant qu’à aimer et ne peut que ce que peut l’Amour. Revoyons ici les belles images d’une mère qui aime par-delà tout son enfant, fût-il le plus prodigue et le plus rebelle. D’une mère qui se sacrifie tant, à l’image d’un pélican qui se donne en pâture à ses petits afin qu’il vivent et que lui, meurt, consommé. Quoique ces images restent imparfaites et disent peu de choses à côté de l’incommensurabilité de l’Amour du Cœur de Dieu pour nous, on peut déjà s’imaginer le degré incomparable d’une telle puissance d’Amour qui ne peut que souffrir la passion au refus du bénéficiaire, empli d’orgueil.

    Césaire

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  70. Dieu se fit humble.

    Moïse intercéda. Dieu l’écouta. Il ne ferma pas son cœur à ses supplications et à celles du peuple contrit. La démarche de Moïse est aussi la nôtre toutes les fois que, dans une démarche d’ouverture du cœur, tel un enfant sans pli ni esprit de rébellion, nous allons à Lui dans un cœur à cœur au cœur de l’eucharistie et de tout autre sacrement dans l’Eglise. Il n’attend que notre fiat, notre « Oui » comme Marie pour entrer en relation d’Alliance avec nous. N’est-il pas le premier à se décentrer de Lui-même pour descendre jusqu’à nous ? Et pourtant Il est le Centre et non pas un centre.
    Saint-Paul, dans la deuxième lecture, le perçoit si bien quand il écrit aux Philippiens :
    « Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix.… »
    Tout décentrement de soi, tout renoncement à soi en appelle à des morts, au dépouillement. Or, il n’y a pas de dépouillement sans une expérience véritable de nos vulnérabilités personnelles, sans une juste conscience de nos limites de laquelle surgit celle de nos douleurs et qui apparaissent comme une ablation, une diminution, une humiliation. C’est précisément la réalité mystique de la « pauvreté évangélique » que traduit l’usage paulinien du terme « esclave » qui vient du mot « doulos »en grec en référence à l’obéissance du Christ à la volonté de Son Père. La douleur est vive. Et le démon ne supporte pas cela. Il ne supporte pas de s’humilier pour obéir. Dieu va jusque là pour nous sauver, Lui « qui a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ».
    Voilà le mystère que saint Jean dévoile sous nos yeux. L’Orgueil fut vaincu par la Kénose de Dieu. La Croix, loin de rester un objet d’infamie, devient le lieu de la victoire du Christ. Les interéchanges continuels entre le Cœur de Dieu et le nôtre présupposent une ouverture de soi à l’autre et l’acceptation d’une pauvreté de soi pour l’enrichissement de l’autre et réciproquement.
    Doit-on craindre alors la croix ?
    La peur de la croix traduit forcément un certain manque de foi et de confiance en Dieu. Face à l’expérience douloureuse des épreuves de la maladie, des épreuves de l’échec…, nous sommes sans doute nombreux à nous demander :à quoi bon de suivre un Dieu si c’est pour souffrir ? Notre vœu, c’est de vivre sans souffrances, sans douleurs, sans épreuves… On ne le dit, peut-être, pas ainsi. Mais bien de comportements, au regard des dernières données sociologiques chez nous, le traduisent. Banamè-Sovidji restera, à cet égard, la meilleure école dans l’histoire de l’Eglise au Bénin. Car, la prospérité prônée ici, c’est qu’advienne un temps de « paradis terrestre » après trois jours de ténèbres et que la sorcellerie calcinée, plus personne ne doit plus souffrir ni mourir.

    Césaire

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  71. Le fonds, le voilà ! Toutes les machines du Magico-sorcier mises en branle à Sovidji sous un dehors farceur poursuivent cette fin illusoire et ridicule. Combien une telle erreur, une telle idéologie est loin de la foi chrétienne authentique, reçue des Apôtres et garantie par la succession apostolique !
    Le réalisme de la croix, pour saint Pio de Pietrelchina, c’est que Dieu n’est point un mythomane ni un farceur. Ayant fait l’expérience vitale de la Vie de Dieu à travers des souffrances, somatisées par des stigmates et des transverbérations atroces que Dieu aurait pu supprimer sur un coup de baguette magique, ce grand saint de l’Eglise réalise à travers l’épreuve de l’obéissance à l’Eglise et de la mort à soi combien Dieu a préféré transformer nos souffrances en des énergies bienfaisantes ; énergies communiquées à la source par la communion à l’eucharistie et capables de nous propulser dans les flancs même d’un Dieu, Foyer incandescent d’Amour pour l’univers, appelé à un nouvel enfantement, libéré de tout péché et de ses conséquences mortifères sur nous.
    Que le Seigneur, par cette fête de la croix glorieuse, nous donne l’intelligence du vrai sens de la croix dans nos vies. Amen !

    Bonne fête à tous !

    Césaire

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  72. XXVème Dimanche du Temps ordinaire année A.
    Méditation des textes liturgiques proposée par le

    Père Moïse KOUMAKPAÏ


    1ère lecture : « Mes pensées ne sont pas vos pensées » (Is 55, 6-9)
    2ème lecture : « Pour moi, vivre c'est le Christ » (Ph 1, 20c-24.27a)
    Evangile : La générosité de Dieu dépasse notre justice (Mt 20, 1-16)


    Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur”.
    Le Règne de Dieu a sa logique que la logique humaine doit apprendre à connaître et accepter. Pourquoi donner le même salaire aux derniers venus dans la vigne qu’aux premiers qui ont bravé la chaleur d’un soleil ardent et le poids du jour? Dieu serait-il injuste envers l’homme, lorsqu’il lui applique une logique contraire à son entendement ?
    Mais l’homme a-t-il fini de découvrir le mystère de Dieu ? Peut-on finir de s’étonner, de s’émerveiller et parfois même de se scandaliser devant la bonté déconcertante de Dieu ? Voilà au tant de questions que l’évangile de se dimanche nous donne droit de poser à nous-mêmes. Quel serait alors le mystère que cache la justice de Dieu ? Comment le découvrir, comment le vivre et comment l’imiter ?
    • La première Lecture de ce Dimanche nous rassure pour autant, que les pensées de Dieu ne
    sont pas nos pensées, et ses chemins ne sont pas nos chemins.
    • Saint Paul dans la deuxième Lecture nous dit qu’il s’abandonne dans les mains du Christ qui
    a droit de décider de sa vie et de sa mort, suivant que l’une ou l’autre lui permette de servir son Eglise et sa gloire. Il invite ses destinataires à mener une vie digne de l’Evangile.
    • L’évangile rapporte, quant à lui, la parabole des ouvriers de la dernière heure payés à la
    même solde que les premiers qui naturellement s’étonnent de la justice déconcertante de Dieu.

    1. Mener une vie digne de l’Evangile !
    Nous sommes-là en face de la recommandation par laquelle Saint Paul entendait garder les Philippiens fermes dans la foi sur le chemin tracé par le Baptême reçu au nom du Christ. L’une des clés de compréhension des lectures de ce jour se trouve là : « Mener une vie digne de l’Evangile » ! Cet Evangile c’est le Christ lui-même ; le Christ annoncé au monde, un monde livré à plusieurs pédagogies, à plusieurs philosophies de la vie, à plusieurs visions des choses, comme on y assiste encore de nos jours. Le drame qui s’y ajoute, pour ce que nous vivons aujourd’hui, c’est que nous nous trouvons inévitablement dans un monde qui se laisse aller, qui se laisse guider et entrainer, moins par ce qui le construit que par ce qui le détruit. Point n’est besoin d’indexer ici le terrorisme avec son visage découvert qui se déplore. Il a aussi un visage caché derrière ce qu’impose la mono-culturalité qui tente de faire sauter les fondements de la société humaine. Un exemple : la famille, réalité contrecarrée par les ambitions politiques égoïstes sans assurance de futur pour l’humanité.

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  73. Par le prochain synode, le Pape François appellera les croyants à s’unir pour défendre ce qui est l’espérance même de la continuité de la vie humaine aujourd’hui et demain sur la planète.
    C’est donc au cœur de ce monde à la traine des confusions et négations de l’homme que l’Evangile du Christ acquiert encore sa nouveauté, son actualité, et démontre son efficacité et « utilité », si ce terme était adéquat pour caractériser ce que l’Evangile fait dans la vie de l’homme de tous les temps et de tous les mondes. Mener une vie digne de cet Evangile, avons-nous dit, c’est mener une vie digne du Christ.
    Mais mener une vie digne du Christ, pourquoi ?
    Mener une vie digne du Christ parce que, comme lui-même le dit, son « joug est facile et son fardeau léger ». En tant que chrétiens béninois, nous comprenons bien la « facilité du joug du Seigneur ». C’est un joug caractérisé par la lumière dont il éclaire le sens de la vie et la destinée de l’humanité. Pour peu qu’on vive l’idéal de l’Evangile du Christ, on se convainc d’une liberté, d’un allègement du poids de la tradition africaine, dans ce qu’elle cache d’obscure et d’effrayant. Parler ainsi, est-ce affirmer la négativité totale de cette tradition ? Certes non ! Car elle a aussi des choses merveilleuses, à savoir le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine, et la sauvegarde des vertus de la famille. Mais nul doute que l’adage : « Aucune œuvre humaine est parfaite », s’applique ici à notre tradition et c’est justement cette imperfection que l’Evangile vient éclairer, en nous libérant des peurs « des obscurités » de notre culture enracinée dans une croyance traditionnelle et ancestrale qui maintient le chrétien dans la peur et d’où il finit par sortir avec des soupirs de délivrance.
    On s’étonne alors avec raison, lorsqu’on voit des gens qui « ont gaspillé » tant d’années au séminaire à se faire prêtre au service de cet Evangile, patiner dans le syncrétisme, ordonner et moderniser le syncrétisme comme une forme d’inculturation de l’Evangile ! Erreur et trahison !
    Revenant à nos textes liturgiques, disons que c’est l’Evangile qui nous révèle la vérité sur Dieu.

    2. L’Evangile des ouvriers de première et dernière heures nous révèle la vérité sur Dieu.
    De sa signification grecque, « Evangile » se définit comme « Bonne Nouvelle du Salut ».
    Donc c’est une Bonne Nouvelle que d’apprendre que Dieu est Justice mais également Miséricorde. La foi musulmane, enracinée qu’elle est sur la foi d’Abraham, insiste beaucoup sur ce nom de Dieu : « Le Miséricordieux, le Généreux », (Al-rahmèn, Al-rahim). Aucun discours officiel, public ne sorte de la bouche d’un Musulman, sans qu’il invoque d’abord ce Dieu miséricordieux, généreux.
    Pour nous Chrétiens, c’est en Jésus-Christ que se révèle cette Miséricorde, cette Générosité sans freins, sans bornes que Dieu déverse sur l’homme, pour son salut. L’évangile de ce jour nous en assure.
    Selon la juste humaine, « qui n’a pas travaillé, n’a pas droit au salaire », « chacun reçoit le salaire du travail qu’il a accompli ». Mais devant l’évangile de ce Dimanche, demandons-nous un instant, si Dieu va contre cette juste norme ! Non Dieu n’est pas contre ! Dieu est Justice et le démontre à travers le comportement de ce Maître de la vigne qui a donné aux ouvriers, premiers venus, le salaire fixé dès le départ : « Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ? Prends ce qui te revient, et va-t-en ! ». Devant cette parole, à comprendre à la lumière de : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins », nous imaginons le silence de nos amis, ouvriers de première heure. Ce silence est parfois le nôtre, lorsque nous sommes mis devant la réalité de ce qu’on nous doit, ou de ce qu’on ne nous doit même pas ; encore que Dieu ne nous doit rien ! Bien au contraire

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  74. L’homme se contemple parfois dans des miroirs qui lui cachent la vérité sur ce qu’il est. Alors il se surévalue, il se surestime. Là encore il ne se trouve que dans les pièges de l’orgueil, le pire et le plus fréquent, se trouvant dans l’estime de soi au détriment de l’autre ! « Moi je suis prêtre avant lui, comment se fait-il que c’est à lui qu’on doit penser avant moi ». Oubliant que le reste et tout alors, se basera sur la volonté de Dieu qui donne le salaire !
    C’est comme disait mon ami : « Moi je ne suis plus au niveau de l’exorcisme, je calcine les démons ». Et s’il restait-là, on ne pouvait que condamner son orgueil ! Mais non ! Il faut qu’il retienne la foule par des mensonges. Aujourd’hui la situation est compliquée : ceux qui sont piégés par le mensonge, sont devenus des ouvriers du Mensonge, et leur salaire, vous le connaissez : on a fabriqué des moules qui crachent des cardinaux du Démons, des évêques de la folie et des prêtres de l’escroquerie ! Le menteur lui-même, piégé enfin de compte, n’a que faire avec ses endoctrinés qui portent la soutane sur la sorcellerie et font peur, même au oiseaux de la campagne ! Miséricorde !
    La foi nous expose au regard bienveillant d’un Dieu qui nous considère, nous appelle et nous met en valeur dans sa vigne. Ce qui ne nous donne, ni droit au triomphalisme, comme le soulignait le Pape émérite Benoît XVI, ni à un revenu que nous serions en train d’espérer comme le calcul des primes auquel ont droit les travailleurs de la fonction publique.
    3. La justice de Dieu, s’accomplit dans sa miséricorde.
    Voilà la derrière destination ! Avant d’y être, nous voudrions souligner le fait que, l’initiative de la demande à aller travailler dans la vigne, est venue du Maître de la vigne et non des ouvriers. C’est Dieu qui appelle les ouvriers et les envoie dans sa moisson. Cette vigne est immense et ne se limite pas à une seule vocation dans l’Eglise. Tout concourt à l’accomplissement de la volonté du Maître de la moisson. Et chacun y trouve sa place, son rôle et son importance. L’essentiel c’est de se rendre disponible et de répondre présent.
    Enfin, si Dieu a démontré sa justice envers le premiers venus dans la vigne, c’est sa miséricorde qui évalue le peu que le temps a permis aux derniers d’accomplir. Ce qui montre une fois encore, que c’est lui qui gère sa vigne.
    Ce qui nous est révélé ici, c’est la volonté qu’a Dieu, d’appeler et de sauver tout le monde. Et dans l’ordre du salut, nul ne peut se contenter d’être premier venu. On est sauvé ou on ne l’ai pas ! Et quand on est sauvé, il n’y a point de prééminence ou de préséance. Le salut a le même goût pour tous. Le salut est un héritage égal pour tous, que les saints accueillent de la même manière.
    Notre prière est que tous nous puissions le désirer, s’y préparer avec la grâce de Dieu, pour pouvoir le recevoir, tel qu’il se donne à nous et non tel que nous voulons le recevoir !
    Psaume : 144, 2-3, 8-9, 17-18
    R/ Proche est le Seigneur de ceux qui l'invoquent.
    Chaque jour je te bénirai,
    je louerai ton nom toujours et à jamais.
    Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;
    à sa grandeur, il n'est pas de limite.

    Le Seigneur est tendresse et pitié,
    lent à la colère et plein d'amour ;
    la bonté du Seigneur est pour tous,
    sa tendresse, pour toutes ses œuvres.

    Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
    fidèle en tout ce qu'il fait.
    Il est proche de ceux qui l'invoquent,
    de tous ceux qui l'invoquent en vérité.

    Bonne méditation et bon Dimanche à tous !

    Père Moïse N. KOUMAKPAI

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  75. 1ère lecture : Dieu nous appelle chaque jour à nous convertir (Ez 18, 25-28)
    Psaume : 24, 4-5ab, 6-7, 8-9
    2ème lecture : L'unité dans l'amour à la suite du Christ (brève : 1-5) (Ph 2, 1-11)
    Evangile : Se convertir non en paroles, mais en actes (Mt 21, 28-32)

    Une méditation proposée par le Père Césaire

    Le Seigneur, en ce 26ème dimanche du temps Ordinaire de l’Année A, nous recentre sur l’importance de trois vertus, fondamentales pour une vie de foi mûre et adulte : les vertus de la liberté intérieure, de l’obéissance et de l’humilité. Lorsqu’on parle d’aptitudes chrétiennes – aptitudes soutenues par la grâce divine- on retrouve aisément ces vertus dans l’agir chrétien, résistant aux effets du charme et du sensationnel.
    Jésus, dans l’Evangile de ce dimanche, n’y va pas par des détours : « « Que pensez-vous de ceci ? », lance-t-il aux chefs des prêtres et aux pharisiens, irrémédiablement coincés par un système de rigorisme religieux privilégiant le rite sur le cœur. La problématique de la parabole de l’Evangile est d’une envergure tel qu’elle apparait fort déroutante. Déroutante ! Parce que le Seigneur semble faire la promotion d’une désinvolture affichée de la part de l’un des deux fils de la Parabole, précisément le premier. A cette demande du Père : « Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne. » Celui-ci répondit : 'Je ne veux pas.' Quelle attitude ? Cela frise à la limite l’effronterie. Jusque là, personnellement, il restait difficile de comprendre pourquoi le Seigneur fait l’éloge d’un tel enfant même si la démarche du repentir vient ennoblir la décision de faire enfin la volonté de son Père à l’opposition du second frère, moins effronté qu’hypocrite et retord d’esprit.
    Un piège ! Il convient de résister à la tentation d’enjamber cette étape de la parabole si nous voudrions bien entrer dans la Logique de la Pédagogie de Dieu. La vérité, c’est que Dieu ne nous a pas créé ange, pur esprit simple par opposition à l’être composé de corps et d’âme que nous sommes ni robot. Nous sommes une volonté, une liberté, une personne qui peut faire des choix. Il en a voulu ainsi pour que notre communion avec Lui soit totale. Mais, le drame du péché se joue dans le fait même que nos tensions en nous peinent sans la grâce à s’accorder et à vivre en une harmonie heureuse : C’est cela que saint Paul exprimait lorsqu’il dit qu’il n’arrive pas à faire le bien qu’il veut faire et c’est le mal qu’il ne veut pas faire qu’il fait. Une telle tension de l’être apparaît à sa conscience comme une vive douleur et la solution à une telle conséquence du péché en nous réside dans cette mystérieuse clef de l’intelligence de la Parabole de l’Evangile, relevée par Saint Paul dans sa lettre aux Philiipiens :
    « Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d'humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres. » (Ceux qui justifient l’inconduite de Matthias VIGAN en prétextant qu’il ne peut continuer à obéir à des supérieurs « sorciers » n’ont qu’à se référer à cette référence. L’obéissance n’a jamais été une faiblesse, tant qu’il n’urge pas de recourir à l’objection de conscience en Morale – démarche diamétralement opposée à cette vertu- lorsque mon supérieur exige de moi par exemple de renoncer à des valeurs éthiques et chrétiennes, à ma foi, au service de l’Eglise pour assouvir ses intérêts égoïstes. Et jusqu’à preuves du contraire, je ne pense pas que ce soit le cas d’un Matthias, plus préoccupé de lui-même, grisé par l’argent et le pouvoir).

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  76. Ainsi se dévoile sous nos yeux l’énigme de la Parabole des deux fils : le premier, malgré sa désinvolture notoire, a eu de mérite aux yeux de Dieu. Car il a été assez humble et ne s’est pas préoccupé de lui-même. Le texte prend un ton plus grave lorsqu’on sait qu’il ne s’adresse pas d’abord à l’homme dans sa relation avec son semblable, mais à l’homme dans sa relation au Père dont la volonté, tout en primant sur la nôtre, requiert notre acquiescement, notre liberté, cette capacité à choisir le bien et à rejeter le mal, notre fiat. Le repentir du premier fils apparait alors comme une conséquence logique d’un long travail de maturation d’une foi qui adhère mûrement à la volonté du Père – qui n’oblige pas ni ne contraint par menace-, s’accroche à cette volonté de manière libre et responsable. Ces deux notions de liberté et de responsabilité indiquent l’irréversibilité du choix que plus rien ne peut altérer. Une telle attitude reste la meilleure en matière de foi, d’engagement.
    Que de fois ne nous préoccupons-nous pas de nous-mêmes prétextant aimer Dieu, prétextant l’adorer ? On s’autocélébre, on se préfère à Dieu toutes les fois qu’on cesse d’être fidèle à ses engagements baptismaux en apostasiant pour se retrouver dans une situation sectariste à la sovidjinoise à la « Pentecôtiste » ? C’est précisément là, l’attitude du second fils qui « dit oui » à son Père et ne reste pas fidèle à son engagement. A notre Baptême, le Seigneur nous a demandé si nous rejetons les œuvres des ténèbres, du démon et si nous croyons en Dieu Trine et Un. Il n’y a pas de doute. Nous avons répondu « Oui » sans ambages. Mais lorsque nous désertons l’Eglise en prétextant d’un quelque ressentiment personnel ou bien que nous estimons rencontrer toujours Dieu à Sovidji ou dans notre nouvelle dénomination religieuse – malgré notre oui comme le second fils- sommes-nous toujours en mesure de dire que c’est Dieu qui nous préoccupe, ou plutôt nous-mêmes, nos problèmes, nos égoïsmes… Comme le second fils, n’avons-nous pas menti à Dieu à notre baptême, ne sommes-nous pas égoïstes, retords et hypocrites ? On peut faire le bon fils du Père pensant prier plus que tous, maîtriser mieux la Parole de Dieu plus que tous, jouer à la dévote ou à la fervente, à « l’ELU »… sans jamais l’être aux yeux de Dieu.
    Dans la première lecture, le Seigneur nous le rappelle par son prophète Isaïe : « Je ne désire pas la mort du méchant… ». Ce qui laisse supposer que Dieu croit en notre conversion, en notre retour, en un recentrage de notre centre d’intérêt sur Sa Volonté à Lui comme le premier fils.
    Qu’il nous accorde la grâce d’un bon retour, d’un repentir sincère qui n’est point culpabilité, mais ouverture à la Volonté de Dieu et à sa grâce de conversion dans une confiance totale et dans une large liberté intérieure qui surpasse les limites psychologiques d’un ressentiment personnel ou d’un narcissisme spirituel sclérosant qu’on prend pour de la piété.

    Bon dimanche à tous !

    Césaire

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